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Les autorités irakiennes prennent le contrôle d’une quatrième province Carnage à Bagdad : au moins 172 morts dans une série d’attentats

Au moins 172 personnes ont péri hier dans une vague d’attentats à la voiture piégée à Bagdad, dont 122 sur un marché populaire, portant un coup dur au plan de sécurisation massif destiné à juguler la violence dans la capitale irakienne. Ce déferlement de violences a éclipsé le transfert par les troupes britanniques aux autorités irakiennes du contrôle d’une quatrième province parmi les 18 que compte l’Irak. L’attentat le plus sanglant à Bagdad a été commis à l’aide d’une voiture bourrée d’explosifs garée sur le marché d’al-Sadriyah, un secteur à majorité chiite sur la rive orientale du Tigre. Au moins 122 personnes ont été tuées et 155 blessées dans l’attaque, l’une des plus meurtrières depuis le début de l’année, selon un dernier bilan du ministère de la Défense. Des femmes et des enfants figurent parmi les victimes. L’explosion, entendue à plusieurs kilomètres, a provoqué un cratère de deux mètres. La forte déflagration s’est produite près d’un parking et d’une station de bus, selon un photographe de l’AFP. La plupart des victimes se trouvaient à l’intérieur de voitures et d’autocars. Une vingtaine d’ambulances et environ 30 autres véhicules ont transporté des blessés dans les hôpitaux. Des particuliers ont aussi pris leur voiture pour emmener les blessés à l’hôpital. Après l’explosion, des gens en colère ont ensuite commencé à crier « À bas Maliki ! » (le Premier ministre Nouri al-Maliki), « Où est le plan de sécurité ? », « Nous ne sommes pas protégés par ce plan ! ». Le même marché de Sadriya avait déjà été visé le 3 février par un attentat commis par un terroriste au volant d’un camion piégé, qui avait fait 130 morts. Les marchés constituent une cible privilégiée pour les attentats de masse, considérés comme la marque de fabrique d’extrémistes sunnites s’en prenant à la communauté chiite, qui contrôle le gouvernement et est majoritaire au sein des forces de sécurité. Le porte-parole des forces américaines, le général William Caldwell, a d’ailleurs déclaré que les troupes avaient construit des murs pour tenter de protéger ces lieux particulièrement vulnérables. Ailleurs à Bagdad, un attentat à la voiture piégée a fait 28 morts et 44 blessés à Sadr City, le grand quartier chiite situé à l’est de la capitale irakienne. Le véhicule visait un point de contrôle de l’armée, selon une source militaire. Dans le quartier de Karrada, au centre-ville, une voiture piégée a explosé sur une route principale près d’un hôpital privé, faisant au moins 10 morts et 12 blessés, selon le ministère de l’Intérieur. De son côté, un porte-parole du ministère de la Défense a fait état de 11 morts et 13 blessés. Des femmes et des enfants figurent parmi les victimes. Toujours au centre-ville, trois personnes ont été tuées et cinq blessées par l’explosion d’un engin artisanal dans une voiture en stationnement. Dans le sud-ouest de Bagdad, quatre policiers ont été tués dans un attentat-suicide à la voiture piégée contre leur patrouille. Six civils ont été blessés. Ces attentats ont secoué la capitale irakienne en dépit du plan de sécurisation de Bagdad lancé le 14 février, baptisé « Imposer la loi », qui prévoit le déploiement à Bagdad de 90 000 soldats américains et irakiens d’ici à juin. Dans le cadre de ce plan, les forces de sécurité ont notamment construit des murs autour d’espaces vulnérables comme les marchés, afin d’éviter les attentats, a déclaré hier le général William Caldwell, porte-parole de l’armée américaine, lors d’une conférence de presse à Bagdad. Les marchés sont des cibles privilégiées des extrémistes sunnites s’attaquant à des quartiers à majorité chiite, la plus grande communauté en Irak à laquelle appartiennent de nombreux dirigeants du gouvernement et la majorité des forces de sécurité irakiennes. Entre-temps, à Amara, dans le sud de l’Irak, les forces britanniques ont transféré aux autorités locales le contrôle de la sécurité d’une quatrième province, Missane, riche en ressources pétrolières. Le général Jonathan Shaw, commandant des forces britanniques en Irak, s’est félicité de ce « pas important » pour l’Irak, précisant qu’en cas de situation de crise, son armée gardera « la capacité d’intervenir, mais seulement sur ordre du gouvernement démocratique d’Irak ». Le transfert de la sécurité de la province de Missane n’est que le début d’un processus qui va se poursuivre jusqu’à la fin de l’année. « Trois autres provinces du Kurdistan devront suivre d’ici à un mois », a affirmé, lors de la cérémonie, le conseiller irakien à la Sécurité nationale, Mouaffaq al-Rubaie, qui s’exprimait au nom du Premier ministre Nouri al-Maliki.

Au moins 172 personnes ont péri hier dans une vague d’attentats à la voiture piégée à Bagdad, dont 122 sur un marché populaire, portant un coup dur au plan de sécurisation massif destiné à juguler la violence dans la capitale irakienne. Ce déferlement de violences a éclipsé le transfert par les troupes britanniques aux autorités irakiennes du contrôle d’une...