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PHOTOS - À l’institut Cervantès jusqu’au 27 avril L’autre Beyrouth de David Xavier

L’exposition «Beirut: otra mirada» n’est pas uniquement de simples clichés, mais la projection que David Xavier a appelée sa «ville intérieure». En saisissant l’immobilisme et l’inertie d’un centre-ville censé être le poumon d’une cité, le photographe a traduit le sentiment d’oppression et d’asphyxie dans lequel est plongé Beyrouth. «Ces photos ne sont pas seulement le reflet actuel de la ville. Elles sont le fruit d’un long travail réfléchi et mûri, et font partie d’un cheminement de ma pensée qui devrait aboutir un jour à l’écriture d’un livre», confie l’artiste. Depuis son arrivée au Liban, il y a cinq ans de cela, Xavier a été frappé par le manque d’animation du cœur de la capitale libanaise qui ne battait que sporadiquement. «Une ville ne doit jamais s’arrêter de vivre. On doit sans cesse assister à un mouvement continu. Elle se doit d’être maternelle et enveloppante. Ce n’est pas le cas de Beyrouth qui connaît de longs moments de léthargie. C’est en me posant des questions sur les causes de cet arrêt des activités de la capitale et sur son détachement à l’égard de ses habitants que j’ai pu ressortir avec ces clichés». Les photos, quoique belles, sont glacées, car trop bien léchées. Elles sont dépouillées de toute âme. Aucune vie humaine ne vient les entacher d’irrégularités. Le photographe, spécialiste en image et son, l’a voulu ainsi. À travers des fragments d’architecture, c’est une ville à la personnalité immobile et changeante qui est reflétée. Fenêtres alignées et plates qu’aucun souffle ne vient altérer, routes qui se déroulent à l’infini, ou soleil qui semble avoir tari de ses rayons, mais également ballons et clochers qui s’élèvent vers le ciel. Voilà en quelques images l’âme de Beyrouth. Seul? Abandonné de ses habitants? Exsangue? Pourquoi, se demande Xavier alors qu’il mérite tant? Dans sa chambre noire, hermétique, et face aux clichés, le photographe espagnol replace son objectif, le centre, l’ajuste pour en ressortir avec des images chocs. «Je n’aime pas les trucages et les arrangements en laboratoire et je ne manipule jamais les photos, mais j’essaye de capturer le moment avec précision et exactitude de façon à ce qu’elles soient le plus éloquentes possible.» Des images qui parlent d’un Beyrouth qui l’a un jour séduit et envoûté. Un Beyrouth qu’il aime et qu’il voudrait voir revivre. Colette KHALAF

L’exposition «Beirut: otra mirada» n’est pas uniquement de simples clichés, mais la projection que David Xavier a appelée sa «ville intérieure».
En saisissant l’immobilisme et l’inertie d’un centre-ville censé être le poumon d’une cité, le photographe a traduit le sentiment d’oppression et d’asphyxie dans lequel est plongé Beyrouth.
«Ces photos ne sont...