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Birmanie - Une bulle d’oxygène pour un peuple soumis à la dictature des généraux Rassemblements excentriques à l’occasion du Nouvel An bouddhiste à Rangoon

La Birmanie, gouvernée par des généraux depuis 45 ans, a connu trois jours de liesse à l’occasion du Nouvel An bouddhiste qui a donné lieu, notamment à Rangoon, à de gigantesques batailles d’eau et à des défilés excentriques de jeunes, avides de se défouler. Les manifestations étant interdites dans ce pays d’Asie du Sud-Est relativement reclus, la célébration du Nouvel An (de vendredi à lundi) est la seule occasion pour les Birmans de descendre dans les rues et de laisser leurs folies s’exprimer, sans trop redouter la répression. « C’est une brève période de liberté pour tous. Les amis se retrouvent et les amoureux se rencontrent en utilisant ce prétexte », explique Tin Tin, une femme de 38 ans. Depuis vendredi, les rues de Rangoon sont ainsi le théâtre de puissantes batailles d’eau entre jeunes et moins jeunes, alors que la température dépasse les 35 degrés C. Des spectacles et des défilés en costume traditionnel sont certes organisés sous surveillance policière à travers la ville mais, dans le même temps, des punks aux allures délurées exhibent leurs dernières trouvailles vestimentaires, tandis que de nombreuses jeunes femmes optent pour des tenues légères à l’occasion du carnaval. Mu Mu, 24 ans, explique que cette fête donne lieu à une vive compétition entre jeunes qui cherchent « à montrer qu’ils sont dans le coup, pour ce qui est du look », en dépit des interdictions et des difficultés économiques. « Bien qu’il y ait eu des avertissements dans les journaux officiels, vous voyez de nombreuses jeunes porter des minijupes », dit Tin Tin, alors que le ministère de la Culture avait mis en garde contre toute indécence, « contraire aux traditions de la Birmanie ». En février, les autorités avaient arrêté tous les participants – une vingtaine – à une manifestation contre la vie chère, ainsi que les journalistes locaux qui couvraient l’événement. Tout le monde avait été libéré à l’issue d’interrogatoires. Des militants prodémocratie ont, en outre, profité des fêtes du Nouvel An pour rappeler le sort des prisonniers politiques, dont la dirigeante de l’opposition Aung San Suu Kyi, prix Nobel de la paix. Aujourd’hui, des poissons seront relâchés dans le lac Inya – Mme Suu Kyi, 61 ans, est assignée à résidence au bord du lac –, « avec l’espoir d’une libération de tous les prisonniers politiques », indique le militant Min Ko Naing. La Ligue nationale pour la démocratie de Mme Suu Kyi avait largement remporté des élections législatives en 1990, mais n’a jamais pu accéder au pouvoir.
La Birmanie, gouvernée par des généraux depuis 45 ans, a connu trois jours de liesse à l’occasion du Nouvel An bouddhiste qui a donné lieu, notamment à Rangoon, à de gigantesques batailles d’eau et à des défilés excentriques de jeunes, avides de se défouler.
Les manifestations étant interdites dans ce pays d’Asie du Sud-Est relativement reclus, la célébration du...