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SEPTIÈME ART Les livres, nouvelles stars de l’écran

De Balzac à Houellebecq, les adaptations de l’écrit à l’écran se multiplient au cinéma et à la télévision, suscitant un juteux marché où s’aventurent de plus en plus de maisons d’édition et d’écrivains. Lors du 6e Forum international cinéma et littérature qui s’est achevé ce week-end à Monaco, plus de 150 synopsis tirés des dernières parutions francophones – essentiellement romans et BD – ont été présentés à des dizaines de producteurs européens et américains. Une trentaine d’éditeurs et d’agents littéraires avaient fait le déplacement. «L’adaptation littéraire représente plus de 50% de la production cinématographique» française, affirme Claire Breuvart, présidente de la manifestation, d’autres connaisseurs évoquant une part de 30 à 40%. Tous s’accordent à dire qu’elle a le vent en poupe et alignent exemples récents: Lady Chatterley (D.H. Lawrence), Ne le dis à personne (Harlan Coben), Angel (Elizabeth Taylor), ou à venir: 99 francs (Frédéric Beigbeder), Sans moi (Marie Desplechin), Une vie française (Jean-Paul Dubois) et Persépolis (Marjane Satrapi). Signe d’un manque de vitalité de la création originale? «Le choix de la littérature n’est pas un choix par défaut, les producteurs auraient tort de se priver d’une telle manne d’idées», assure Cyril Hauguel, de TF1 Films Production. «Quand vous commandez un scénario, c’est des mois d’attente pour un résultat incertain. Avec un livre, vous avez l’histoire sous les yeux tout de suite», argumente Frédéric Fougea, responsable de la maison de production Boreales. Les éditeurs ne s’y sont pas trompés: «Nous sommes plus actifs qu’avant, nous allons davantage vers les producteurs», témoigne Joëlle Bouhout, responsable du département des droits audiovisuels pour les éditions du Seuil et de l’Olivier. Les petites maisons tentent de se faire une place au soleil: Julie Galante a représenté pour la première fois les éditions Viviane Hamy sur le forum et encaissé ses premières émotions: «Quand un producteur propose de transposer l’histoire à une autre époque, dans un autre milieu, ça fait bizarre...» Le jeu en vaut pourtant la chandelle. Une cession de droits audiovisuels se négocie entre 2 et 5% du budget total du film, généralement partagés entre auteur et éditeur, selon Marina Penalva-Halpin, agent littéraire à Barcelone. «Mais il y a de plus en plus d’écrivains qui cherchent à conserver leurs droits d’adaptation cinématographique» pour être chacun le principal interlocuteur du producteur, note l’écrivain David Foenkinos qui suit l’adaptation de son roman Le potentiel érotique de ma femme. Au-delà de la vente des droits, la sortie d’un film assure très souvent au moins un retirage, voire une seconde vie au roman. «Même quand le film est mauvais, car les critiques préfèrent alors parler du livre», assure Joëlle Bouhout. «Quand Rivières pourpres est sorti, le film était tellement confus que les gens ont couru acheter le livre!» se souvient l’écrivain Jean-Christophe Grangé. Cet habitué des best-sellers fait partie des auteurs qui collaborent à l’adaptation de leurs romans. D’autres préfèrent s’effacer: «Quand j’ai adapté Effroyables jardins, je n’ai pas rencontré l’auteur, Michel Quint, une seule fois», témoigne le scénariste Guillaume Laurant. Pour son dernier ouvrage paru en mars, Le serment de limbes, Jean-Christophe Grangé a franchi une nouvelle étape: «Après avoir terminé le livre, j’ai directement écrit le scénario, j’attends les producteurs.» Sophie MAKRIS (AFP)
De Balzac à Houellebecq, les adaptations de l’écrit à l’écran se multiplient au cinéma et à la télévision, suscitant un juteux marché où s’aventurent de plus en plus de maisons d’édition et d’écrivains.
Lors du 6e Forum international cinéma et littérature qui s’est achevé ce week-end à Monaco, plus de 150 synopsis tirés des dernières parutions...