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Actualités - CHRONOLOGIE

VIENT DE PARAÎTRE - Le ministère de la Réforme administrative publie sept chartes sectorielles dans sept domaines différents Le système de santé libanais favorise le traitement au détriment de la prévention RUBRIQUE RÉALISÉE PAR NADA MERHI

Inciter le citoyen à exercer son rôle et à renforcer sa confiance dans ses capacités au niveau de l’initiative, de la participation et de la responsabilisation. Tel est le but principal de la charte du citoyen pour la santé publiée récemment par le ministère de la Réforme administrative, en coopération avec le ministère de la Santé. Cette charte sectorielle, ainsi que les chartes du citoyen pour l’éducation, l’environnement, le patrimoine, les fonds publics et la sécurité publique, comme la charte du citoyen dans ses rapports avec l’administration complètent la charte du citoyen adoptée par le Conseil des ministres en novembre 2001. «Cette charte pour la santé ne va pas à l’encontre des efforts pionniers dans le domaine des politiques de santé et de la législation relative à la santé et la déontologie professionnelle dans les secteurs de la santé», lit-on dans le préambule du livret, mais cherche «à traiter les questions de la santé à partir de la logique du citoyen». La charte remarque dans l’introduction que «le système de santé au Liban se limite à l’équation simple de la maladie et du médicament», d’autant qu’il ne prend pas en considération «les facteurs influents dans la santé, notamment les facteurs moraux et comportementaux». De ce fait, une grande partie des ressources «est dépensée sur le traitement alors que la culture de la prévention est souvent absente». «Ainsi, l’acte médical n’est plus dans la plupart des cas un service humanitaire d’un haut niveau d’éthique et de responsabilité, mais devient un acte qui vise le rendement financier avant la vocation et le rôle humanitaire, poursuit le texte. Devant cette réalité, il est devenu impératif, en plus des politiques générales élaborées pour le secteur de la santé, de rationaliser les comportements du citoyen et d’instaurer une éthique dans le processus thérapeutique.» Quatre axes essentiels ont été retenus pour élaborer cette charte du citoyen pour la santé: la nécessité d’établir une base de données, d’instaurer et de pratiquer une culture de prévention, d’établir une relation thérapeutique humaine et, enfin, la nécessité d’établir une relation administrative simplifiée dans les questions de santé. Dans la partie réservée aux indicateurs de la santé, la charte note un «progrès remarquable» dans l’état de santé de la population imputé essentiellement à la croissance économique, à l’amélioration du niveau de vie et des conditions de logement, à l’établissement du système d’assurance sociale et de santé, au contrôle des maladies infectieuses et des épidémies, comme à une sensibilisation populaire accrue et au développement du comportement de la santé. «Ce progrès a été évident en particulier dans la hausse du taux de l’espérance de vie à la naissance, dans la réduction de la mortalité infantile et dans la croissance du taux d’adoption des moyens de planification familiale et de réduction du nombre des naissances», insiste la charte. Notant que la guerre de 1975 n’a pas eu une grande influence sur l’état de santé générale des citoyens, la charte constate qu’au Liban la situation de la santé publique «passe par une phase transitoire aux niveaux démographique et sanitaire», «enregistre un recul dans le rôle du secteur public» et «manque de planification». La charte note, par ailleurs, que selon des études, 50% de la population n’est pas couverte par l’assurance maladie, à l’exception des services fournis par le ministère de la Santé. Elle remarque, dans ce cadre, qu’au niveau social, le problème de santé «se résume par une inégalité des chances d’accès (…) à la même quantité et à la même qualité des services de santé préventifs et des services de traitement». «Les indicateurs de la santé nationale au Liban cachent de grandes disparités aux niveaux régional et social», comme au niveau de la capitale et des régions rurales, observe la charte. Cette disparité est notamment observée au niveau de la mortalité infantile, dont 60% des cas surviennent dans la Békaa et le Liban-Nord, alors que ces régions ne comptent que 25% des enfants du Liban, comme au niveau de la distribution des lits dans les hôpitaux. On compte ainsi «6,55 lits pour chaque 1000 citoyens à Beyrouth et au Mont Liban» et «0,86 dans les régions de Nabatiyeh et de la Békaa». Surconsommation des services inutiles et coûteux Dans la partie consacrée aux services médicaux offerts, la charte remarque que dans une grande majorité, ces services sont d’ordre thérapeutique, basés essentiellement sur «l’investissement dans les secteurs médicaux développés, comme la chirurgie à cœur ouvert» et «la technologie moderne très coûteuse», au moment où «ces services ne vont pas de pair avec les besoins réels de la population». Notant une «surconsommation des services inutiles et coûteux», une limitation des programmes de prévention, un grand nombre de médecins et un manque d’agents de santé, la charte rappelle qu’en 1998, les dépenses en matière de santé ont atteint 1,996 milliard de dollars, soit 12,32% du PIB, «un taux plus élevé que celui observé dans les pays de la communauté européenne». «L’amélioration des indicateurs de l’état de santé des pauvres au Liban en particulier et de tous les citoyens en général exige de percevoir l’état de santé comme l’un des indicateurs du développement humain fondamental, insiste la charte. Cela exige donc d’aller au-delà de la perception du traitement, des maladies et des médicaments afin d’adopter les premiers soins de santé comme une stratégie principale pour assurer la santé.» La charte met de même l’accent sur «la culture de la santé» qui joue un rôle « prépondérant» dans la prévention de certaines maladies et dans «le changement des comportements répandus et dans le mode social prévalant» et qui doit également motiver l’individu «à adopter des comportements bénéfiques pour la santé». Dans une dernière partie, la charte du citoyen pour la santé évoque dans six chapitres les principes généraux de la santé, les droits et les devoirs des bénéficiaires du service de santé, les devoirs du prestataire des services de santé, la culture de la prévention en matière de santé, ainsi que les formalités administratives de santé.
Inciter le citoyen à exercer son rôle et à renforcer sa confiance dans ses capacités au niveau de l’initiative, de la participation et de la responsabilisation. Tel est le but principal de la charte du citoyen pour la santé publiée récemment par le ministère de la Réforme administrative, en coopération avec le ministère de la Santé. Cette charte sectorielle, ainsi que les...