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Ahmadinejad a interdit la diffusion de musique « occidentale » sur les radios publiques Les punks iraniens d’Hypernova débarquent à New York

Cheveux hirsutes, jeans déchirés et expressions grossières, les membres d’Hypernova ont tout du groupe punk traditionnel. Sauf qu’ils ne fument ni ne boivent et sont originaires de la République islamique d’Iran. Raam (chant et guitare), Kodi (guitare), Kami (batterie) et Jam (basse) viennent tout juste de débarquer à Manhattan. Tous sont âgés de 26 ans, à l’exception de Kodi, 17 ans, joueur de guitare talentueux recruté par le groupe parce qu’il disposait d’un passeport. Une chose qui ne va pas de soi en Iran. Ils viennent de Téhéran, une ville qui d’après eux dispose d’une scène musicale très active avec de nombreux groupes de hip-hop, heavy metal et rock, même si le président iranien Mahmoud Ahmadinejad a interdit la diffusion de musique « occidentale » sur les radios publiques. « Il y a des lois, on nous dit tout le temps que la musique occidentale est mauvaise », explique Raam, peu avant de se produire sur la scène de l’Arlene’s Grocery, un bar du Lower East Side, à New York. « Mais ces lois sont à peine appliquées et elles ne sont pas si strictes. Les gens ne s’en préoccupent pas tant que ça », ajoute-t-il. Hypernova chante en anglais car « le farsi est une langue trop poétique », confie Raam, citant entre autres influences les Artic Monkeys, les Strokes, Franz Ferdinand, Interpol, Radiohead, Sonic Youth et les Ramones. Ils n’ont pas de quoi se payer une chambre d’hôtel, dorment là où ils peuvent, se nourrissent de pizza et ne veulent pas parler politique. « Tous les gosses rêvent probablement de jouer un jour à New York (...) New York est une ville absolument géniale... C’est un peu comme Téhéran, ça grouille de monde, il y a beaucoup de circulation, mais Téhéran s’éteint la nuit alors qu’ici, la ville ne dort jamais... Chaque jour, nous nous réveillons et nous nous disons : “Putain, on est à New York !” » raconte Raam. « Je ne sais pas si nous sommes bons ou mauvais. Nous devons encore jouer quelques concerts et garder une bonne vibration. Je crois que nous nous en sortons bien. Espérons que des gens sont sur la même longueur d’onde et aiment notre son », poursuit-il. Hypernova dispose d’un répertoire assez fourni pour ne pas avoir à interpréter des morceaux d’autres groupes et offrent même un aperçu de leurs compositions sur leur page Myspace : http://www.myspace.com/hypernovamusic. Même s’ils ressemblent à n’importe quels jeunes du Lower East Side, les quatre punks iraniens sont conscients de susciter l’attention du public en raison de leur passeport et espèrent contribuer à améliorer l’image de l’Iran aux États-Unis. « La vie que nous vivons au quotidien est très éloignée de ce que les gens voient à la télé, comme ces foules qui crient “Mort au Grand Satan” ou ce genre de trucs. Les gens sont comme partout ailleurs, en particulier les jeunes », explique Raam. Nés après que les États-Unis et l’Iran ne rompent leurs relations diplomatiques (en avril 1980), les jeunes rockeurs se voient en quelque sorte comme des ambassadeurs. « Nous allons probablement faire un concert de soutien à la Nouvelle-Orléans. Ce n’est pas encore confirmé, mais si ça arrive nous voulons donner une bonne image des Iraniens... Nous voulons montrer que notre pays dégage de bonnes vibrations », lâche Raam.
Cheveux hirsutes, jeans déchirés et expressions grossières, les membres d’Hypernova ont tout du groupe punk traditionnel. Sauf qu’ils ne fument ni ne boivent et sont originaires de la République islamique d’Iran.
Raam (chant et guitare), Kodi (guitare), Kami (batterie) et Jam (basse) viennent tout juste de débarquer à Manhattan. Tous sont âgés de 26 ans, à l’exception de Kodi,...