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« Nous voulons montrer que nous ne sommes pas nés pour mourir mais pour vivre », explique le metteur en scène Shadi Zmorrod La première école de cirque palestinienne en tournée en France

La Palestinian Circus School, première école de cirque palestinienne, donnait dimanche et hier en France, près de Paris, deux représentations de son spectacle « Cirque derrière le mur », un défi lancé au quotidien par de jeunes artistes palestiniens. Ils ont entre 17 et 26 ans, trois filles et trois garçons, formés à la danse ou aux arts plastiques, recrutés en 2006 par le metteur en scène Shadi Zmorrod, fondateur de cette école du cirque, dans une région où cet art ancestral est très nouveau. « Dans les médias, les Palestiniens sont montrés comme des terroristes. Nous voulons montrer, grâce au cirque, que nous ne sommes pas nés pour mourir mais pour vivre », explique-t-il à l’AFP, alors que sa troupe vient tout juste d’achever une répétition et continue ses acrobaties sur une pelouse près de la salle de Fresnes où étaient prévues les représentations dimanche soir et lundi en fin de journée. Le spectacle relève bien du cirque, mêlant trapèze, jongleries, acrobaties. Mais pour les costumes, la troupe a préféré des tenues amples – reprenant parfois le rouge, le vert, le blanc et le noir du drapeau palestinien – aux justaucorps échancrés et aux paillettes. Le message, lui, est politique : il faut détruire le « mur » dressé entre Palestiniens et Israéliens. « Dans une scène, un mur me sépare de ma sœur jumelle. J’échange avec elle une pierre contre une branche d’olivier. Cela signifie qu’on continue la résistance tant que les Israéliens ne nous rendent pas nos terres. C’est ce qui peut apporter la paix », explique Mays Youssef, la jeune funambule de 19 ans. Les artistes de l’école de cirque, basée à Ramallah (Cisjordanie), font aussi découvrir cet art aux réfugiés dans les camps, notamment les enfants. « Les Palestiniens ont besoin d’amour et de bonheur. Je veux rendre le sourire aux enfants », déclare Imad Sandouqa, le clown. « Comme je partage la même situation qu’eux, je sais ce qui les fait rire », ajoute le jeune homme de 23 ans. Comme les autres Palestiniens, ils doivent surmonter, dans leurs tournées, des difficultés de déplacements, rendus difficiles par les multiples postes de contrôle israéliens. Pour venir en France, certains ont d’ailleurs dû passer par la Jordanie pour prendre l’avion, racontent-ils. Les moyens financiers aussi sont limités. « Les entraîneurs sont bénévoles et nous n’avons aucune subvention du gouvernement », déplore Shadi Zmorrod. Mais leurs spectacles à Ramallah, ou encore à Bethléem, ont été bien accueillis. Et désormais, la troupe peut compter sur des soutiens étrangers, dont celui du Centre national des arts du cirque (CNAC) en France, qui a invité les six artistes à suivre des cours ce mois-ci. « C’est un spectacle fort, construit, et qui veut dire quelque chose. C’est émouvant car il y a une telle volonté de mener à bien ce projet, dans ce contexte difficile », s’enthousiasme Jean-François Marguerin, directeur général du CNAC. Le consulat général de France à Jérusalem a financé le voyage et les bénéfices des deux représentations seront reversés à l’école.
La Palestinian Circus School, première école de cirque palestinienne, donnait dimanche et hier en France, près de Paris, deux représentations de son spectacle « Cirque derrière le mur », un défi lancé au quotidien par de jeunes artistes palestiniens.
Ils ont entre 17 et 26 ans, trois filles et trois garçons, formés à la danse ou aux arts plastiques, recrutés en 2006 par le metteur...