SUCCESS STORY - La nouvelle coqueluche libano-américaine de Londres Mika, ou l’ode à la vie

À vingt-trois ans, il caracole au hit-parade de la chanson internationale. Avec lui, un véritable phénomène musical souffle sur la blonde Albion. Ses disques sont en tête des ventes depuis plus de trois semaines en Angleterre et ses concerts font salle comble. Vous l’avez sans doute reconnu car ses clips, délurés et touchés par une certaine grâce enfantine, ont déjà envahi tous les petits écrans. Il s’agit de Mika, la star libano-américaine qui casse littéralement la baraque et dont le tube Grace Kelly inonde toutes les ondes de radios. Un tube aux notes légères comme une myriade de bulles de savons ; un tube que tout le monde fredonne entre jovialité retrouvée et bonne humeur contagieuse…Une ode à la vie ! Cheveux châtains ébouriffés comme les archanges du Caravage, la bouche pulpeuse, le regard noisette, mince comme un fil avec une tendance à faire le clown ou le jongleur avec des bretelles apparentes, Mika, symbole aujourd’hui de la jeunesse, est bien la voix d’une nouvelle génération. Une génération qui n’a pas froid aux yeux, qui a du talent et qui ne s’encombre ni de conventions ni de tabous… Une voix qui sort des chemins battus, avec des vocalises et des modulations époustouflantes. Une voix qui ne craint pas de monter dans l’aigu, quitte à affronter les voix de tête ou de fausset en toute sérénité, sans fausse note ! Car il y a, c’est sûr, derrière toutes ces fantaisistes et extravagantes entourloupes vocales à la Bee Gees ou Fred Mercury, un beau talent de compositeur, de chanteur et d’interprète. Né à Beyrouth en 1984, Mika est de mère libanaise et de père américain. Et son prénom n’est que la désignation finnoise de Michel. Petite confidence du chanteur qui devait épouser une carrière lyrique mais qui, en flirtant outrageusement avec la pop music, a opéré un heureux virage : « À Beyrouth, on écoutait autant Feyrouz et Oum Kalsoum que Serge Gainsbourg et Nina Simone… » Est-ce là le secret de mélanger si adroitement les genres ? Mêler cordes, chœurs, gospel et accords de piano ? En fait de piano, Mika est de ces artistes pour qui les touches d’ivoire n’ont pas de secret ; d’ailleurs on s’en rend compte dès que ses doigts effleurent le clavier car on réalise que Bach et Fauré ont généreusement fait partie de ses heures de loisirs… De couche sociale aisée, Mika quitte Beyrouth avec ses parents pour Paris, pour s’installer par la suite à Londres. Là, études au Royal College of Music tout en s’apprêtant d’être chanteur au Royal Opera House. Mais le destin en a décidé autrement. Ses premiers trois singles (Relax, Take it Easy et Grace Kelly), il les écrit sous l’impulsion d’une inspiration alliant dynamisme, humour et poésie. Le tout cimenté par un formidable sens du rythme, de la fantaisie et une certaine sophistication très anglo-saxonne, très « british ». Et c’est le succès fulgurant. Les critiques et la presse se saisissent du phénomène et l’apparentent au Scissor Sisters, à Prince, à Michael Jackson. Excusez du peu ! Et le train vers le chemin de la gloire démarre avec son premier album qui cartonne partout : Life in Cartoon Motion. Et il s’agit encore d’une toute jeune carrière, plus que prometteuse… Une musique haute en couleur, comme le personnage qui l’incarne… Avec Mika aux commandes des notes, c’est du superdynamique. Un vrai bain moussant. Cela donne envie de bouger, de claquer des doigts, de taper des pieds, de danser, de chanter…Beau mélange de rock et de pop, tout en accusant les origines classiques d’un jeune homme qui, de toute évidence, sait que la musique est l’affaire de sa vie… Edgar DAVIDIAN