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Actualités - CHRONOLOGIE

Des facteurs méconnus de la santé au travail des plus de 50 ans

La santé des plus de 50 ans au travail dépend de la pénibilité physique de leur emploi, mais aussi de la «latitude décisionnelle» qui leur est accordée dans leurs tâches et de la «récompense reçue» (salaires, carrière), souligne une étude de l’Institut français de recherche en économie de la santé (Irdes). «Un niveau de demande psychologique peu élevé, une “latitude décisionnelle” forte et un niveau de récompense reçue important ont un effet protecteur sur l’état de santé des seniors», constate l’étude de l’Irdes, qui rappelle que le travail des seniors est un moyen clé de pérenniser le financement des retraites. L’étude s’appuie sur des données recueillies par l’enquête Share 2004 auprès de salariés de 50 ans et plus dans dix pays européens. Parmi ces derniers, près de huit sur dix présentent un bon état de santé, mais il y a de fortes disparités en fonction de la pénibilité du travail, souligne encore l’Irdes. Quatre indicateurs de bonne santé ont été retenus: se sentir en «bonne» ou «très bonne» santé, ne pas avoir été empêché dans ses activités normales par un problème de santé au cours des six derniers mois, ne pas présenter de risque dépressif, ne pas souffrir de maladie chronique ou de handicap longue durée. La pénibilité est, elle, mesurée au travers de neuf critères, d’abord physiques (gestes répétitifs, port de charges, etc.), mais aussi liés à l’organisation de l’entreprise, comme le fait d’être ou non sous pression à cause d’une forte charge de travail. Elle dépend aussi du fait de pouvoir bénéficier ou non d’un peu de liberté dans la conduite de son travail et/ou de pouvoir ou pas développer de nouvelles compétences. De même, sont jaugés le niveau de récompense, le niveau de soutien reçu dans les situations difficiles et la sécurité de l’emploi. Plus le travail est pénible selon ces critères, plus il est de nature à réduire la productivité des seniors, à accroître leur absentéisme ou à les inciter à quitter le marché du travail, souligne l’Irdes. La corrélation est d’autant plus forte chez les femmes. L’étude constate ainsi que la proportion de salariées de plus de 50 ans présentant des signes dépressifs grimpe de 57% à 81%, dès lors que le niveau de récompense passe de fort à faible. Le niveau de récompense reflète le sentiment de recevoir un salaire correct relativement aux efforts fournis, mais aussi les perspectives d’avancement ou de progression personnelle, et le fait de recevoir «une reconnaissance méritée». «La dimension qui est associée à la plus grande variation d’état de santé est la récompense reçue, aussi bien pour les hommes que pour les femmes», souligne l’étude. «Un déséquilibre entre l’effort réalisé par les travailleurs et les récompenses qu’ils reçoivent expose à une forte tension psychologique conduisant, à terme, à l’apparition de pathologies, telles que des maladies cardio-vasculaires, des troubles de santé mentale ou physique», ajoute-t-elle.
La santé des plus de 50 ans au travail dépend de la pénibilité physique de leur emploi, mais aussi de la «latitude décisionnelle» qui leur est accordée dans leurs tâches et de la «récompense reçue» (salaires, carrière), souligne une étude de l’Institut français de recherche en économie de la santé (Irdes).
«Un niveau de demande psychologique peu élevé, une “latitude...