Rechercher
Rechercher

Actualités

Moyenâgeuse actualité Albert A. ARISS

Lorsqu’on reprocha un jour à Hassan ibn Saba – le «vieux de la montagne», grand maître d’une secte signalée par son fanatisme, qui mène la guerre sainte (1092) contre le pouvoir turc qui menace d’imposer aux musulmans de son pays la doctrine sunnite professée par les califes de Bagdad – les moyens qu’il employait pour mettre à exécution ses œuvres, il répondit tranquillement: «Mais la force de toute institution repose essentiellement sur l’aveuglement de ses adeptes! Selon leur aptitude à la connaissance, les gens occupent un certain rang en ce monde. Celui qui veut les guider doit tenir compte de la diversité de leurs capacités. Les multitudes exigeaient jadis que les prophètes fissent des miracles. Ils devaient en faire s’ils voulaient conserver leur prestige (…). Plus bas est le niveau de conscience d’un groupe, plus grande est l’exaltation qui le meut. C’est pourquoi je partage l’humanité en deux camps bien distincts. D’un côté la poignée de ceux qui savent de quoi il retourne, de l’autre l’immense multitude de ceux qui ne savent pas. Les premiers sont appelés à diriger, les autres à être dirigés. Les premiers font figure de parents, les autres ressemblent à des enfants. Les premiers savent que la vérité est inaccessible, les seconds tendent les mains vers elle. Que reste-t-il dès lors comme issue à ceux-là (…) sinon de nourrir ceux-ci de fables et de billevesées ? Mensonge et imposture ? Soit. Pourtant seule la pitié les y pousse. Peu importe du reste l’intention, puisque la mystification et la ruse sont de toute façon indispensables à celui qui veut mener les foules vers un but clair à ses yeux mais que celles-ci seront toujours incapables de comprendre. Aussi pourquoi ne pas faire de cette mystification et de cette imposture une institution concertée?…» (Extrait d’un grand classique de la littérature slovène (1938) – Alamut de Vladimir Bartol). Toute ressemblance avec des liens similaires unissant des hordes de Libanais à leurs chefs de clan serait fortuite et indépendante de la volonté de l’auteur. Toute ressemblance avec des liens similaires unissant des leaders libanais à un caïd provincial, régional, international ou planétaire serait fortuite et indépendante de la volonté de l’auteur. L’état actuel des choses n’est pas la conséquence de la capacité de nuisance du régime syrien, l’état actuel des choses résulte directement de l’incapacité de la majorité à savoir prendre les décisions nécessaires aux moments opportuns; que cette majorité sache qu’une décision imparfaite est de loin meilleure qu’une indécision parfaite. L’avant-dernier clou dans le cercueil du Liban serait que la majorité accepte encore une fois de reculer et de céder sur l’aberration de la création d’un gouvernement de 19/11. Ils nous ont habitués à reculer en permanence. Espérons que cette fois ils pèseront les conséquences de leurs actes et refuseront d’offrir sur un plateau d’argent, encore une fois, le Liban au régime syrien. Quel qu’en soit le prix, il ne faut plus hésiter, mollir, fléchir, plier, céder. Le dernier clou dans le cercueil du Liban serait d’ajouter la moindre modification au projet du tribunal international. Le tribunal international est la dernière chance du Liban. Au nom des 200000 morts de la guerre, des milliers de disparus, des milliers de Libanais morts-vivants dans les geôles syriennes, des soldats libanais massacrés d’une balle dans la nuque, les mains bandées derrière le dos et enterrés à la hâte dans des terrains de football. Au nom de tous ceux-là, il est grand temps que chaque agresseur, qu’il soit syrien ou israélien, sache qu’il ne pourra plus violer le Liban et son peuple impunément. Pour cela, il est primordial que le projet du tribunal international passe. Pour le passé, pour le présent et surtout, surtout, pour l’avenir. La vérité n’est pas ici la priorité absolue, la seule priorité est de faire savoir à chaque assassin qu’il n’aura plus de sanctuaire. Un dernier détail hors sujet, qui me pèse depuis, adressé à Walid Joumblatt: Ghazi Kanaan ne méritait aucunement autant d’égards post mortem. Albert A. ARISS Conseiller financier Article paru le Mardi 10 Avril 2007
Lorsqu’on reprocha un jour à Hassan ibn Saba – le «vieux de la montagne», grand maître d’une secte signalée par son fanatisme, qui mène la guerre sainte (1092) contre le pouvoir turc qui menace d’imposer aux musulmans de son pays la doctrine sunnite professée par les califes de Bagdad – les moyens qu’il employait pour mettre à exécution ses œuvres, il répondit...