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Cette visite envoie des « messages contradictoires » au président Assad, avertit Bush Nancy Pelosi à Damas, sous les critiques de la Maison-Blanche

La présidente démocrate de la Chambre des représentants américains, Nancy Pelosi, est arrivée hier à Damas pour une visite critiquée par le président George W. Bush mais interprétée en Syrie comme le signe d’un rééquilibrage de la politique américaine dans la région. En se rendant en Syrie, Mme Pelosi, troisième personnalité politique aux États-Unis, adversaire du président Bush notamment sur le dossier de la guerre en Irak, est passée outre aux récriminations de l’Administration américaine. Le président Bush a pour la première fois hier critiqué personnellement cette visite, estimant qu’elle envoyait des « messages contradictoires » qui minaient les efforts pour isoler le président syrien Bachar el-Assad. « Nous avons dit clairement aux hauts responsables, qu’ils soient républicains ou démocrates, qu’aller en Syrie envoyait des messages contradictoires dans la région, et bien sûr au président Assad », a-t-il déclaré. Ces visites « font croire aux responsables gouvernementaux (syriens) qu’ils font partie de la communauté internationale, alors qu’en fait, leur État soutient le terrorisme », a ajouté M. Bush. Mme Pelosi doit rencontrer aujourd’hui le président Assad. Elle se rendra ensuite en Arabie saoudite, dernière étape de sa tournée régionale. Selon l’agence officielle SANA, « les relations américano-syriennes et les questions régionales » doivent être au menu des entretiens aujourd’hui. L’Administration américaine boycotte Damas depuis l’assassinat de l’ancien Premier ministre libanais, Rafic Hariri, en février 2005, dans lequel de hauts responsables syriens de la sécurité ont été mis en cause par les enquêteurs de l’ONU. Washington a rappelé son ambassadeur à Damas après cet attentat. En commentant cette visite, les médias officiels syriens ont parlé de « rééquilibrage » de la politique américaine dans la région, laissant entendre que Washington infléchissait ses positions en raison de l’impasse en Irak. « Les parlementaires américains, aussi bien démocrates que républicains, sont conscients que la politique américaine dans la région, notamment la guerre en Irak et les relations avec la Syrie, sont un fiasco qu’ils doivent réparer », écrivait lundi le quotidien gouvernemental Techrine. « Cette visite est, d’une manière ou d’une autre, une reconnaissance du rôle syrien. Elle montre qu’il existe plus d’un point de vue sur la manière de traiter avec Damas », a déclaré à l’AFP Élias Mourad, rédacteur en chef du quotidien al-Baas. « La Syrie est prête à écouter les demandes (américaines) même si elle agira en fin de compte selon ses intérêts », a assuré M. Mourad. Bien que Washington impose des sanctions économiques à la Syrie depuis 2004 en exigeant qu’elle modifie sa politique régionale, les visites de responsables américains en Syrie se sont succédé récemment. Des parlementaires républicains ont ainsi délivré dimanche un fort message au président Assad lors d’un entretien à Damas. Reprenant les griefs de l’Administration Bush, ils ont demandé l’arrêt des infiltrations de combattants antiaméricains en Irak, des ingérences au Liban, du soutien aux mouvements libanais Hezbollah et islamiste palestinien Hamas, que les États-Unis et Israël considèrent comme « terroristes ». Mme Pelosi avait estimé lundi à Beyrouth que sa visite en Syrie était « importante » pour « engager le dialogue », notamment sur l’Irak et le projet de tribunal international sur l’assassinat de Rafic Hariri. Pas d’« évolution particulière » de Washington, estime Paris La visite de Mme Pelosi à Damas n’implique pas « une évolution particulière » de l’Administration américaine à l’égard de la Syrie, a estimé pour sa part hier le ministère français des Affaires étrangères. Soulignant que cette visite avait été « assez critiquée » par le département d’État américain, le porte-parole adjoint du ministère, Denis Simonneau, a assuré que la France et les États-Unis restaient très proches dans leur approche vis-à-vis de Damas. « J’ai le sentiment que nous continuons à formuler des demandes similaires pour que la Syrie se montre plus coopérative afin de restaurer la stabilité dans la région », a déclaré M. Simonneau. « Nous sommes toujours aujourd’hui (...) dans une disposition d’esprit qui est assez similaire vis-à-vis de la Syrie ; c’est-à-dire d’inviter ce pays à être le plus constructif et le plus coopératif possible pour qu’il contribue à la fois à la stabilité et la paix dans la région vis-à-vis de ses différents voisins », a-t-il poursuivi. La présidente de la Chambre des représentants, qui a entamé sa tournée samedi à Jérusalem, devait également transmettre à la Syrie les vues d’Israël sur le conflit israélo-arabe. Elle affirmera qu’Israël est prêt à entamer des discussions de paix si Damas cesse de soutenir le « terrorisme », avait indiqué dimanche une source officielle israélienne. Les officiels syriens soulignent régulièrement l’intérêt de leur pays à « libérer » le plateau du Golan occupé par Israël depuis 1967, notamment par des négociations.

La présidente démocrate de la Chambre des représentants américains, Nancy Pelosi, est arrivée hier à Damas pour une visite critiquée par le président George W. Bush mais interprétée en Syrie comme le signe d’un rééquilibrage de la politique américaine dans la région.

En se rendant en Syrie, Mme Pelosi, troisième personnalité politique aux États-Unis, adversaire...