«Libre de tout patriotisme» Toni SFEIR

Je tiens à féliciter Carla Aramouni pour son excellente intervention du 29 mars dans ces colonnes mêmes. Elle a su en quelques lignes résumer parfaitement le sabotage par le CPL de tout ce pourquoi nous avions lutté durant tant d’années, à savoir l’indépendance et la souveraineté du Liban. La mauvaise foi de certains à vouloir justifier les actions du CPL finit par coûter très cher à ce pauvre pays, bien plus que les milliards de dollars évaporés à l’époque de la mainmise de la Syrie dont ils sont devenus – par on ne sait quelle magie – les alliés. Cette insistance à vouloir dire que la «solution est simple», «qu’il suffirait d’élections anticipées permettant au peuple de trancher» est à l’encontre de tout système parlementaire digne de ce nom, où la majorité est tenue de gouverner jusqu’à la fin de son mandat, même si entre-temps elle devient impopulaire. Si à chaque changement d’alliance ou à chaque baisse de popularité, il fallait changer de gouvernement, plus aucun pays ne serait gouvernable. Si à chaque fois qu’une partie se sent exclue du gouvernement elle prend le pays en otage et lance le défi de nouvelles élections, où va-t-on? Que ceux qui trouvent encore le moyen de reprocher à ce ministère, que le monde entier appuie, à part les quelques parias que sont la Syrie et l’Iran, de «refuser l’union nationale» réalisent une fois pour toutes que ce que recherchent les alliés de la Syrie n’est pas une participation au gouvernement, mais un tiers de blocage. Or, comme son nom l’indique, le tiers de blocage vise à permettre à la Syrie de bloquer toute décision qui vient à l’encontre de ses propres intérêts et recouvrer ainsi indirectement une partie de son contrôle sur le Liban. Cette participation au gouvernement ne l’ont-ils pas déjà avec leurs ministres démissionnaires, leurs députés, leur président de la Chambre et leur président de la République? Que veulent-ils donc de plus, sinon nous livrer à nouveau à la merci de la Syrie? De grâce, partisans du CPL, réveillez-vous ! Il en va de l’avenir de notre si beau pays. Toni SFEIR Article paru le Mardi 3 Avril 2007