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Défense - Le projet américain ne vise pas la Russie, affirme O’Reilly Discussion « franche » Bush-Poutine sur le bouclier antimissiles

Le président russe, Vladimir Poutine, a fait part hier à son homologue américain, George W. Bush, des inquiétudes de la Russie face au projet américain de bouclier antimissiles en Europe centrale, qui divise aussi les Européens et l’Alliance atlantique. Lors d’une conversation téléphonique, « Vladimir Poutine a exposé les raisons de l’inquiétude de la Russie face aux projets des États-Unis de créer une base de défense antimissiles en Europe centrale », a indiqué le Kremlin dans un communiqué en précisant que l’échange avait été « franc ». « À ce sujet, la volonté exprimée par le président des États-Unis de discuter de cette question dans le détail et de coopérer avec la partie russe dans l’intérêt de la sécurité commune a été accueillie avec satisfaction », a ajouté le Kremlin. Cette annonce de la présidence russe est un nouvel épisode d’une polémique qui a commencé entre Moscou d’un côté et Washington et les pays d’Europe centrale concernés, Pologne et République tchèque, de l’autre mais a fini par s’étendre à l’Union européenne et l’OTAN. Les États-Unis veulent installer dix intercepteurs en Pologne, assistés d’un radar en République tchèque. Le but de ce projet est de protéger le territoire américain de missiles balistiques tirés depuis le nord de l’Iran, selon Washington. Ce projet est régulièrement critiqué en termes vifs par Moscou qui y voit une menace à ses portes et se sent placé devant le fait accompli dans une zone qui, il y a encore à peine vingt ans, était sous son influence et lui servait de glacis. « Ces projets ne menacent aucunement la Russie et tout le monde le sait très bien », commente un analyste des questions militaires du bihebdomadaire d’opposition Novaïa Gazeta, Pavel Felgenhauer. Pour lui, Moscou est mécontent d’une part parce qu’il craint une évolution ultérieure de ces systèmes antimissiles américains mais surtout est piqué de ne pas être consulté. « Ce qui ne plaît pas à Moscou c’est que les plans peuvent changer et que peuvent apparaître là-bas non seulement des intercepteurs mais plus tard des fusées offensives », a-t-il dit à l’AFP. « Ce qui déplaît encore plus c’est qu’on ne demande pas son avis à la Russie. » Or, la Russie non seulement « exige une zone d’influence exclusive dans toute la communauté des États indépendants » (ex-URSS moins les pays baltes) mais aussi « un droit de veto sur l’installation d’infrastructures militaires dans la zone des anciens pays du Pacte de Varsovie et dans les États baltes », selon M. Felgenhauer. Le bouclier est strictement « défensif » et ne vise pas la Russie, a réaffirmé hier le général Patrick O’Reilly, directeur adjoint de la Missile Defense Agency du ministère américain de la Défense, à Budapest. L’extension projetée du bouclier à la République tchèque et à la Pologne doit compléter le système déjà en place aux États-Unis mêmes, ainsi qu’au Groënland et au Royaume-Uni. Entrant dans la polémique, la France et l’Allemagne ont appelé à une négociation au sein de l’OTAN, ce à quoi le Premier ministre polonais Jaroslaw Kaczynski a rétorqué que la proposition américaine d’installer en Pologne des éléments de son bouclier était une affaire « bilatérale ». L’OTAN souligne que le flanc sud-est de l’alliance – Bulgarie, Roumanie, Grèce et Turquie – ne serait pas couvert par ce dispositif, qu’il faudrait donc compléter par d’autres systèmes antimissiles. Le débat autour de ce projet, qui devrait être réalisé vers l’an 2010, est loin d’être clos, estime l’analyste. « La conversation était “franche”, ce qui, en langage diplomatique, signifie que les parties ne se sont pas absolument mises d’accord », a-t-il commenté. « Et en principe, du fait que Bush et Poutine quittent prochainement leurs postes, il ne faut pas attendre de changements importants », estime-t-il.

Le président russe, Vladimir Poutine, a fait part hier à son homologue américain, George W. Bush, des inquiétudes de la Russie face au projet américain de bouclier antimissiles en Europe centrale, qui divise aussi les Européens et l’Alliance atlantique.

Lors d’une conversation téléphonique, « Vladimir Poutine a exposé les raisons de l’inquiétude de la Russie face...