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Opération contre la criminalité galopante À Mexico, la mairie troque une kalachnikov contre un ordinateur

Une dame d’une quarantaine d’années s’approche discrètement des militaires dans un quartier chaud de Mexico, leur remet un calibre 38 enveloppé dans un sac plastique, en échange elle obtient un ordinateur, une initiative des autorités pour tenter de désarmer la population. Le programme, sur la base de l’anonymat et du volontariat, prévoit un ordinateur d’une valeur de 8 000 pesos (570 euros) équipé de logiciels en guise de récompense pour la remise de toute arme de gros calibre, comme les fusils d’assaut Kalachnikov, très répandus au Mexique. « Nous avons fait une exception pour cette dame, qui est la première à venir, elle a du courage, nous lui avons attribué un ordinateur », déclare le patron de la Sécurité publique de la capitale mexicaine, Joel Ortega. Pour une arme de petit calibre (38,22 mm), le dédommagement est normalement de 2 500 pesos (180 euros). Un retraité vient se défaire d’un stylo-pistolet et d’un calibre 22, un autre d’un pistolet de calibre 22, et encaisser aussitôt leur dû. Peu après, un autre habitant du quartier de Tepito, alléché par les 2 500 pesos, remet un revolver et des boîtes de munitions. En plein quartier de Tepito, sous une tente montée devant le centre sportif Maracana, des militaires attendent les candidats à l’échange. L’armée examine et identifie les armes, la mairie de Mexico offre la récompense. En une heure, les militaires ont récupéré cinq armes qui seront détruites. Tepito est le premier quartier de la ville en termes de criminalité, le plus prisé des détenus récemment sortis de prison, le principal centre commercial de Mexico. 90 % des commerces y sont toutefois illégaux et la police mexicaine a récemment nettoyé une zone où se concentrait le trafic de drogue. L’an dernier, le programme de désarmement n’avait pas connu un grand succès. Seulement 100 armes avaient été remises dans toute la ville, moyennant un panier alimentaire. En 2006, 600 armes ont été saisies lors d’interpellations. « Chaque arme saisie, c’est une vie sauvée », affirme Joel Ortega. « La détention d’armes augmente chaque année (...) Nous ne nous attendons pas à ce que le délinquant vienne remettre son arme, c’est son instrument de travail, mais peut-être sa femme ou un membre de sa famille le fera », espère le responsable de la sécurité à Mexico. Le programme s’étendra progressivement aux 16 arrondissements de la capitale mexicaine. « Je ne sais pas si ça va marcher, mais c’est une bonne idée, ici il y a des armes partout ici, ça ne peut pas durer », confie Eric Hernandez, un commerçant de 29 ans. « Je ne crois pas qu’ils aient beaucoup de succès, les gens du quartier auraient trop peur d’être arrêtés », estime toutefois Raul Valdez, l’entraîneur du club de boxe de Tepito. « Jamais, on ne leur donnera nos armes, on les garde au chaud », lance un jeune homme qui manifeste près du Maracana contre les opérations de police à Tepito. Le maire de gauche de la capitale, Marcelo Ebrard, en poste depuis quatre mois, se dit résolu à « réduire la violence et l’usage des armes à feu dans les rues de la ville », où le taux de criminalité est un des plus élevés d’Amérique latine. Les exécutions sont fréquentes, les fusillades et les attaques à main armée quotidiennes dans la mégapole de plus de vingt millions d’habitants. Les autorités espèrent néanmoins que les bénéficiaires du troc ne revendront pas l’ordinateur pour racheter des armes.
Une dame d’une quarantaine d’années s’approche discrètement des militaires dans un quartier chaud de Mexico, leur remet un calibre 38 enveloppé dans un sac plastique, en échange elle obtient un ordinateur, une initiative des autorités pour tenter de désarmer la population.
Le programme, sur la base de l’anonymat et du volontariat, prévoit un ordinateur d’une valeur de...