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Un musée de Londres dévoile, aujourd’hui, l’influence du surréalisme sur le design

Le Victoria and Albert Museum de Londres expose, à partir d’aujourd’hui, des centaines de créations illustrant à quel point le surréalisme a influencé, sans doute plus que tout autre mouvement artistique, le monde du design au quotidien. Décoration intérieure, architecture, cinéma, mode mais aussi publicité ou encore stylisme et bijouterie, le surréalisme s’est insinué au plus profond de la société. L’artiste surréaliste devient un véritable touche-à-tout, à l’instar de Salvador Dali qui, le premier, transforme les objets du quotidien dans des juxtapositions inhabituelles (téléphone-homard, par exemple) guidées par les rêves et les désirs, mais aussi par une critique de la consommation. Car le surréalisme s’est inspiré, entre autres, de l’idéologie politique de Karl Marx et de la psychanalyse de Sigmund Freud. Le terme est apparu en 1917 sous la plume du poète et critique d’art Guillaume Apollinaire. Exploration des rêves et de l’irrationnel, ce mouvement donne toute latitude à la créativité et représente un véritable exutoire de l’inconscient. Avec l’exposition «“Choses surréelles: le surréalisme et le design”, nous avons voulu explorer le phénomène culturel, la façon dont le surréalisme a été “commercialisé”», a expliqué à la presse Ghislaine Wood, curatrice de l’exposition. Le musée présente, jusqu’au 22 juillet, près de 300 créations (mobilier, peinture, sculpture, vaisselle, vêtements, films, photographies, livres) dont un grand nombre proviennent de collections privées et n’ont jamais été vues par le public. Le design surréaliste a pris racine dans le monde du spectacle avec les Ballets russes qui évoluent dans des décors et des costumes de Max Ernst, Joan Miro, André Masson ou Giorgio de Chirico. Ce qui n’est pas du goût de tous: Louis Aragon et André Breton ont rédigé une «protestation» au sujet du Roméo et Juliette monté en 1926 par Serge Diaghilev, directeur artistique des Ballets, qualifiant le surréalisme d’«idée essentiellement subversive». Le mouvement artistique s’inspire énormément de la nature, ressource inépuisable de formes et de matières, qui donne lieu à la vague du biomorphisme et de la mythologie, qui regorge d’histoires fantastiques, pour ses créations fantasmagoriques. La styliste Elsa Schiaparelli est fascinée par les transformations magiques et les métamorphoses qui transparaissent dans ses robes du soir, comme Squelette en 1938. Le musée expose également des œuvres de Man Ray, René Magritte, Marcel Jean, Meret Oppenheim, Alberto Giacometti. Dali est particulièrement présent avec notamment une Vénus à tiroirs, son Veston aphrodisiaque, le Divan-lèvres de Mae West et le Téléphone blanc aphrodisiaque, une version du téléphone-homard. Mais le mouvement n’aurait pas pris l’essor qu’il a connu sans ses bienfaiteurs. L’exposition rend hommage au millionnaire Edward James qui avait une prédilection pour Magritte et Dali, dont la maison de Monkton (Sussex) est un monument dédié au surréalisme, et au milliardaire mexicain Charles de Beistegui. Élodie MAZEIN (AFP)

Le Victoria and Albert Museum de Londres expose, à partir d’aujourd’hui, des centaines de créations illustrant à quel point le surréalisme a influencé, sans doute plus que tout autre mouvement artistique, le monde du design au quotidien.
Décoration intérieure, architecture, cinéma, mode mais aussi publicité ou encore stylisme et bijouterie, le surréalisme s’est...