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La solution du médiateur finlandais est critiquée par la Serbie et son allié russe, mais elle est soutenue par Washington et l’UE Ahtisaari recommande à l’ONU l’indépendance du Kosovo

Le médiateur de l’ONU pour le Kosovo, Martti Ahtisaari, recommande l’indépendance de la province serbe, tout d’abord sous supervision internationale, solution déjà critiquée par la Serbie et son allié russe mais soutenue par Washington et l’Union européenne (UE). «L’indépendance est la seule option pour assurer la stabilité politique et la viabilité économique du Kosovo », affirme M. Ahtisaari dans son rapport final publié hier à l’ONU et transmis au Conseil de sécurité. Celui-ci ne doit pas en discuter avant le mois prochain, selon les diplomates. L’ex-président finlandais propose que l’indépendance s’exerce « dans un premier temps sous la supervision et avec l’appui d’une présence civile et militaire internationale ». Un représentant civil international, également représentant de l’UE, sera nommé par un Groupe de pilotage international et sera l’organe suprême de contrôle de l’application de la proposition de règlement. La présence militaire internationale sera assurée par une mission conduite par l’Otan. Cette supervision, souligne-t-il, sera « dotée de pouvoirs importants mais précisément ciblés dans des domaines-clés tels que les droits des communautés, la décentralisation, la protection de l’Église orthodoxe serbe et l’État de droit ». Elle ne prendra fin que lorsque le Kosovo aura « mis en œuvre les mesures prévues dans la proposition de règlement ». M. Ahtisaari explique sa position en rappelant qu’« un passé fait d’inimitié et de défiance réciproque empoisonne de longue date les rapports entre Albanais et Serbes du Kosovo ». Il en conclut que « la réincorporation à la Serbie n’est pas une option viable » car elle provoquerait « une violente opposition ». Même l’autonomie du Kosovo à l’intérieur des frontières de la Serbie est « tout simplement intenable », dit-il. Mais, ajoute le rapport, le Kosovo « ne saurait rester indéfiniment sous administration internationale ». Le Kosovo, officiellement province serbe, est administré par l’ONU depuis 1999, après des bombardements de l’Otan pour faire cesser la répression du régime de Slobodan Milosevic contre la guérilla des séparatistes albanais. Le rapport contient en annexe les détails d’une « Proposition globale de règlement », visant à arrêter les « dispositions nécessaires à un futur Kosovo viable, durable et stable ». Une Constitution devra être élaborée par l’Assemblée kosovare pendant une période de transition de 120 jours suivant l’entrée en application du nouveau statut de la province, pendant laquelle la Minuk (Mission de l’ONU au Kosovo) continuera d’exercer son mandat. À la fin de la période de transition, le mandat de la Minuk expirera, ses pouvoirs étant transférés aux autorités du Kosovo. Des élections générales et locales devront se tenir dans les neuf mois à compter de l’entrée en vigueur du nouveau statut. Ce plan, dont l’essentiel avait déjà été dévoilé, est déjà en butte aux critiques de la Serbie, farouchement opposée à l’indépendance que réclament les Kosovars albanais, et de son alliée traditionnelle la Russie. Le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov a lancé des appels à une poursuite des négociations sur le statut, estimant que si M. Ahtisaari avait « épuisé ses ressources », il suffisait de le remplacer. Ces négociations, entre Serbes et Kosovars albanais, ont échoué au début du mois. En revanche, les États-Unis soutiennent cette proposition d’une « indépendance surveillée », a indiqué à Bruxelles Nicholas Burns, numéro 3 du département d’État américain. L’UE a toujours dit qu’elle soutenait entièrement M. Ahtisaari. La Chine, cinquième membre permanent du Conseil, n’a fait aucune déclaration récente qui permette de connaître sa position sur ce dossier.
Le médiateur de l’ONU pour le Kosovo, Martti Ahtisaari, recommande l’indépendance de la province serbe, tout d’abord sous supervision internationale, solution déjà critiquée par la Serbie et son allié russe mais soutenue par Washington et l’Union européenne (UE).
«L’indépendance est la seule option pour assurer la stabilité politique et la viabilité économique du...