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25 mars 1957 : naissance de la famille Europe

Vivre ensemble sans pour autant oublier ses racines et perdre ses spécificités : tel fut le défi de la construction européenne. Encore fallait-il en surmonter les obstacles. L’Union européenne plonge ses racines dans la succession des guerres, notamment celle de 1914-1918 et celle de 1939-1945, avec son cortège de haine et d’humiliation. Pouvait-on imaginer, au sortir de la guerre, un jeune Allemand décider de poursuivre ses études en France ou un Britannique s’installer en Italie ? Pourtant, une réelle détermination à ne plus connaître la guerre et une volonté de vivre ensemble émergeaient parmi les citoyens. Comment donc satisfaire un tel désir et réunir sous un même toit autant de pays avec des cultures éloignées, des mémoires douloureuses et des identités nationales bien ancrées ? La pierre fondatrice de la maison Europe revient aux visionnaires : des hommes d’État conscients des enjeux stratégiques de réunir la France et l’Allemagne, mais aussi des difficultés à surmonter au sein des opinions publiques. Pour construire le rapprochement européen, ils ont relevé le défi en créant la Communauté économique du charbon et de l’acier (CECA – 18 avril 1951). Mettre en commun « l’intérêt général » a été le ciment de cette édification européenne, de la méthode communautaire, qui demeure le fil conducteur de notre politique. Le pivot de la politique de l’Union européenne Les traités de Rome, signés le 25 mars 1957 au Capitole à Rome, instituent la Communauté économique européenne (CEE), aussi appelée Marché commun, et la Communauté européenne de l’énergie atomique (Euratom), et donne naissance à la famille Europe. Quelle est donc cette famille ? L’Union européenne n’est pas un État qui se substitue aux États existants. Ce n’est pas non plus une organisation de coopération internationale. Elle est unique en son genre parce que constituant une réunion de pays démocratiques, décidés à œuvrer ensemble pour la paix et la prospérité. Pour agir et décider, les États membres ont mis en place des institutions communes auxquelles ils délèguent une partie de leur souveraineté afin que les décisions sur des questions spécifiques d’intérêt commun puissent être prises démocratiquement au niveau européen. 50 ans plus tard, l’UE a beaucoup à célébrer, et tout d’abord l’absence de conflits entre les pays qui la composent désormais, un fait sans précédent dans l’histoire. L’intégration et l’élargissement de l’Union, de 6 à 27 pays (avec maintenant 490 millions de citoyens), ont joué à cet égard un rôle considérable. L’UE est parallèlement devenue un moteur de la paix dans le monde. La démocratie et les droits de l’homme, socle de valeurs communes fondamentales, ont permis de répondre aux besoins des Européens de se déplacer librement dans un espace où les frontières ne constituent plus une barrière. Les Européens peuvent aujourd’hui étudier, travailler ou vivre dans un autre État membre de l’UE moyennant un minimum de démarches administratives, et bénéficier de prestations sociales et de santé sur tout le territoire de l’Union. Les voyageurs peuvent de plus en plus se déplacer dans l’UE sans passeport. Promouvoir le développement au-delà des frontières de l’UE En termes de prospérité, les citoyens de l’UE bénéficient de niveaux de vie et de normes sociales parmi les plus élevés du monde. Du fait de sa puissance économique – et de son rôle politique croissant –, l’UE doit également assumer certaines responsabilités à l’échelle internationale qu’elle traduit dans ses politiques commerciales, d’aide et de protection de l’environnement. L’Union européenne a aussi créé le marché unique – la plus grande zone de libre-échange du monde –, une monnaie unique, l’euro, partagée par la majorité des citoyens de l’UE, et des normes communes en matière de protection de l’environnement et de sécurité des produits. Source de croissance et d’emplois, le marché unique permet aux Européens de bénéficier d’un plus grand choix de biens et de services à des prix compétitifs. Mais cette aventure européenne ne saurait être réussie sans un partage des expériences, sans une coopération avec ses partenaires. Car dans le monde de plus en plus interdépendant qui est celui du XXIe siècle, l’Union européenne ne peut pas se permettre de demeurer cloisonnée dans ses frontières, niant les difficultés que rencontrent ses proches voisins. C’est dans cette perspective qu’est né en 1995 le Partenariat euro-méditerranéen, réunissant les États membres de l’UE et ses proches voisins de la Méditerranée. Le choix était dicté par une évidence qui s’imposait : la paix et la prospérité des uns étaient dépendantes de la stabilité et la prospérité des autres. En 2000, c’est la Politique européenne de voisinage qui renforce ce partenariat. La PEV est la réponse de l’Union européenne au changement de ses frontières suite à l’élargissement à 10 nouveaux États membres. L’idée au cœur de la PEV est la création d’une zone de stabilité et de prospérité au sud (partenaires méditerranéens) et à l’est (Ukraine, Moldavie). Cette relation privilégiée s’appuiera sur un engagement réciproque en faveur de valeurs communes se situant principalement dans les domaines de l’État de droit, de la bonne gouvernance, du respect des droits de l’homme, de la lutte contre le terrorisme, et des principes de l’économie de marché et du développement durable. Cette proposition représente un choix stratégique politique fondamental pour les voisins de l’UE, y compris le Liban. Elle implique pour chacun de ces pays de s’engager dans une relation avec l’UE allant au-delà de la coopération, pour atteindre un niveau d’intégration politique et économique fondée sur le partage du Marché intérieur européen et la participation dans les politiques de l’UE.
Vivre ensemble sans pour autant oublier ses racines et perdre ses spécificités : tel fut le défi de la construction européenne. Encore fallait-il en surmonter les obstacles. L’Union européenne plonge ses racines dans la succession des guerres, notamment celle de 1914-1918 et celle de 1939-1945, avec son cortège de haine et d’humiliation. Pouvait-on imaginer, au sortir de la...