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Actualités - REPORTAGE

Histoire de parti Le rêve du Bloc national : une nation qui fait bloc DOSSIER RÉALISÉ PAR JEAN ISSA

Le Bloc national c’est, par définition même, la volonté de forger une nation qui fasse vraiment bloc. Son parcours ne se distingue donc pas de l’histoire du Liban. Comme cela arrive souvent, c’est dans le sang, dans les tueries de 1860 notamment, que l’idée unitaire (au lieu de nous entretuer, pourquoi ne pas vivre ensemble ?) a pris corps et s’est renforcée. Pour arriver à maturité sous le mandat français. Mais, en 1943, sous deux formes principales distinctes, sinon opposées. L’une considérant que le Liban avait besoin de voir son indépendance, par rapport aux visées de ses voisins du Nord comme du Sud, garantie par une puissance amie, la France. L’autre soutenant que le Liban indépendant pouvait se protéger tout seul, pour peu que la Grande-Bretagne, dont l’influence au Moyen-Orient était alors certaine, lui assure son appui. Bref, on l’aura deviné, le Bloc national voulait, au sujet de la protection de l’indépendance libanaise, un traité-bouclier avec la France. Ce que le Destour, installé au pouvoir, avait rejeté. Force est de constater aujourd’hui, après et avec toutes les épreuves endurées, que la lucidité, la clairvoyance, étaient du côté du Bloc national. D’Émile Eddé. Pour en venir à l’historique, le Bloc a préexisté en tant que groupe politique ou parlementaire. Pour ne pas remonter trop loin, prenons la date du 20 janvier 1936. Les 25 membres de la Chambre des députés (18 élus, 7 désignés) élisent Émile Eddé à la tête de l’État. Il était, en fait, le premier président maronite élu de la République libanaise. Aussitôt, il organise des élections législatives libres. Il est mû, il le restera toute sa vie, par un sentiment de crainte pour une entité libanaise sinon précaire du moins entourée de dangers. De provenance ottomane (et si l’ogre se réveillait ?), arabe ou sioniste. C’est pourquoi, le 13 octobre, il signe avec Damien de Martel, le haut-commissaire français, un pacte d’amitié de 25 ans entre le Liban et la France. Texte ratifié à l’unanimité par la Chambre, le 17 novembre. Mais Paris, où le Front populaire de Léon Blum était au pouvoir, refuse d’approuver le traité. Début 1937, le président réactive la Constitution. Le Parlement qui s’établit alors comprend 63 membres, 42 élus, 21 désignés. Sous son mandat, trois gouvernements, successivement dirigés par Kheireddine Ahdab, Khaled Chéhab et Abdallah Yafi, sont formés. C’est donc lui qui établit la tradition, essentielle, de la présidence du Conseil attribuée aux sunnites, qui renoncent de ce fait à la présidence de la Chambre, confiée à partir de ce moment aux chiites. La guerre mondiale éclate en 1939. Prenant prétexte des complications économiques dues aux hostilités, et protestant contre les arrestations décrétées par le général Dentz, nouveau haut-commissaire, Émile Eddé démissionne le 4 avril 1941. Le 8 juin de la même année, les vichystes sont balayés au Liban par les troupes alliées, formées notamment de contingents britanniques et gaullistes. Au nom du général de Gaulle, le général Catroux annonce aux Libanais, comme aux Syriens, qu’il annule le mandat et proclame leur liberté comme leur indépendance. Mais en réalité, la France, confrontée aux ambitions anglaises, ne tient pas du tout à décrocher. Manifeste crucial En 1943, toujours en base du principe unitaire, le président Eddé forme un groupe parlementaire, baptisé donc Bloc national, qui rassemble des pôles pluriconfessionnels. Face au Destour de Béchara el-Khoury, il livre une bataille électorale au Mont-Liban. Le manifeste qu’il publie à cette occasion, le 9 août, est essentiel. Il développe en effet une idéologie longue durée, voire pérenne. Fondée sur les points ou objectifs suivants : – Indépendance totale, parfaite, du Liban. – Attachement à la cause, au projet des Nations unies. – Resserrement des liens cordiaux avec les contrées sœurs voisines, sur base d’un respect mutuel et de souveraineté complète. – Le Liban est un pays purement démocratique. – Il respecte toutes les religions, mais n’en retient aucune pour son pouvoir. – Il garantit l’égalité des droits civils ou politiques entre tous les Libanais, sans discrimination. – Il assure à toutes les composantes du pays une représentation équitable dans la fonction publique, en base de la compétence et du mérite. – Réforme de l’administration par l’extension des prérogatives des districts. – Promotion de l’enseignement, la jeunesse devant se voir inculquer une culture authentiquement libanaise. – Généralisation de la prévention et des mesures de santé dans toutes les régions. – Exécution d’un plan général d’irrigation et adduction de l’eau potable partout. – Réforme sociale portant en particulier sur les projets d’assistance, et amélioration des conditions des travailleurs dans tous les domaines. – Sauvegarde des intérêts des émigrés. – Intégration des citoyens libanais de toutes confessions au sein d’un nationalisme unifié, la patrie libanaise. Le 21 septembre 1943, Béchara el-Khoury est élu président de la République. Le 11 novembre, Helleu fait arrêter Béchara el-Khoury, Riad Solh, Camille Chamoun, Sélim Takla, Adel Osseirane et Abdel Hamid Karamé. Il suspend la Constitution, dissout la Chambre et confie le pouvoir à Émile Eddé, qui exige la libération des incarcérés. Le 22, sur pression de l’Angleterre et des États-Unis, les détenus sont relâchés. Le 23, c’est l’indépendance. Pourquoi le président Eddé a-t-il accepté d’assumer de nouveau la direction du pays le 11 novembre 1943 ? Parce que, répétons-le, il redoutait beaucoup les dangers menaçant le Liban. Il pensait que la France serait toujours une amie sincère de ce pays. Il était par contre convaincu que la politique britannique visait en définitive la dislocation de l’entité libanaise. Au profit de la promesse Balfour et du panarabisme. La fondation Le 15 mai 1946, Émile Eddé se décide à officialiser un état de fait patent. À savoir le rassemblement d’un vaste courant de pensée autour du principe national libanais. Trois députés du Bloc ( Amine el-Saad, Assaad Boustani et Georges Akl) présentent au ministère de l’Intérieur une demande de eelm wa khabar, sous le numéro 7582. Et le Bloc national se transforme dès lors en parti. À l’origine, avant la Grande Guerre, Béchara el-Khoury avait fait ses premières armes d’avocat au cabinet d’Émile Eddé, dont il devait d’ailleurs devenir l’associé. Mais ces liens d’amitié n’ont pas résisté à l’épreuve de la politique, des divergences et, ensuite, des pratiques imputées par le Bloc au pouvoir destourien. Dans une philippique intitulée La non-démocratie au Liban, Eddé affirme qu’il n’y a ni ordre, ni sécurité, ni justice, que l’administration est totalement pourrie à tous les échelons, que le clientélisme sévit à l’ombre d’un divan oligarchique. Le Bloc bataillait donc dans les rangs de l’opposition, quand le régime a organisé les tristement célèbres élections truquées du 25 mai 1947. Dans une lettre ouverte, Mgr Moubarak avait invité le président Khoury à démissionner. Mais les événements se précipitaient dans la région. Le 29 novembre, l’Assemblée générale de l’ONU recommandait la division de la Palestine en deux États, l’un arabe et l’autre juif. Le 14 mai 1948, Ben Gourion proclamait la création de l’État hébreu, la guerre éclatait et le Liban accueillait le premier flux de réfugiés palestiniens. Le 23 mars 1949, une convention d’armistice était signée entre le Liban et Israël. Elle prévoyait, elle prévoit toujours en principe, que les deux parties s’engageaient, forces non régulières comprises, à ne pas se livrer à des actes d’hostilité. Retour à l’intérieur. La Chambre docile, parachutée en mai 47, a amendé la Constitution le 22 mai de l’année suivante puis elle a réélu, cinq jours plus tard, Béchara el-Khoury à la présidence de la République. Émile Eddé, toujours dans l’ouvrage La non-démocratie au Liban, a réagi en considérant la réélection effectuée par une Chambre falsifiée comme nulle et non avenue. Le 8 septembre 1949, sept partis, Bloc national en tête, forment la coalition d’opposition dite Front progressiste, qui allait renverser le régime trois ans plus tard, en 1952. Auparavant, le patriarche Arida, prié par un journaliste de donner son avis sur la crise ainsi que sur le président Eddé, répondait : « Émile Eddé est un homme purement, profondément libanais, l’homme de l’indépendance. Mais que voulez-vous, il a contre lui la politique, le partisanisme, les intérêts particuliers, les mœurs qui pèsent sur les nations, sur l’avenir des peuples comme des individus. Je répète que M. Eddé est l’homme de l’indépendance, ne m’en demandez pas plus. » C’est sur cet hommage, cette bénédiction patriarcale, que le président Émile Eddé rend l’âme, le 27 septembre 1949, à son domicile de Sofar. D’émouvantes funérailles populaires, nationales, lui sont réservées en présence du patriarche Arida. Le prélat avait tenu à poser de ses mains une branche de cèdre aux côtés de la dépouille mortelle. De son côté, dans l’oraison funèbre prononcée au cimetière de Ras el-Nabeh, Mgr Boulos Akl, lançant un message à la signification évidente, en s’adressant au grand disparu, avait dit : « Ton cercueil est un trône, et leurs trônes sont des cercueils. Tu es le mort vivant et, eux, ils sont les vivants morts… » Raymond Eddé Le même jour, sur proposition de cheikh Kesrouan el-Khazen, le comité exécutif du Bloc élit à l’unanimité Raymond Eddé Amid du parti. En 1951, son frère cadet, Pierre Eddé, est élu député du Metn-Nord. L’année suivante, Raymond Eddé, avec le concours notamment de Kamal Joumblatt et de Camille Chamoun, dynamise l’action de l’opposition. Dont l’ordre de grève générale pacifique, massivement suivi durant trois jours, surtout à Beyrouth, contraint le président Khoury à démissionner, le 18 septembre 1952. Chamoun, candidat du Front, accède à la présidence le 22 septembre. Élu député de Jbeil, Raymond Eddé entame une riche trajectoire de législateur et de pôle politique incontournable. Il est couramment qualifié, même par Arafat, de « conscience nationale du Liban ». Il a marqué de sa forte présence le cabinet des Quatre formé après les événements de 1958. Jouant un rôle essentiel, primordial, puisque, ministre de l’Intérieur, il a su créer les règlements et les mécanismes policiers, dont la Brigade 16, rétablissant l’ordre et la sécurité dans le pays. Sa contribution a été sollicitée pour un deuxième cabinet d’exception, également de quatre, en 1968, après les premiers heurts avec les Palestiniens. Le Bloc a été maintes fois représenté au gouvernement. Mais face aux atteintes à la démocratie, aux libertés, aux droits de l’homme, à l’unité nationale, à la souveraineté du pays, comme face au trafic d’influence ou à la corruption, le Amid Raymond Eddé n’hésitait jamais à se lancer dans une irréductible opposition. Il a ainsi livré une lutte homérique, pendant des années, contre le totalitarisme larvé du Deuxième Bureau, sous Chéhab et sous Hélou. Empreinte Cependant, le Bloc national et son Amid ont toujours voulu autant construire ce qui est bien, que détruire ce qui est mauvais. Honneur à ces dames, d’abord : c’est au Bloc national et à son Amid qu’elles doivent leur droit de vote, au sortir de la Seconde Guerre mondiale. Le Bloc et Raymond Eddé ont élaboré un nombre impressionnant de législations fondamentales, dont on peut citer : la loi sur l’enrichissement illicite, 1953 ; la loi sur les bâtiments de luxe, 1954 ; la loi sur le secret bancaire, 1956 ; la loi punissant tout tueur criminel de la peine capitale, 1959 ; la suppression de l’impôt progressif sur les biens fonciers agricoles, 1959 ; la protection du chèque, 1961 ; le compte conjoint, 1961 ; la présence d’un avocat aux côtés d’un prévenu, lors de la comparution devant un juge d’instruction militaire, 1970 ; la directive indiquant dans quels cas l’on peut recourir à l’armée pour la sécurité intérieure, 1971. Rien que cette énumération, pourtant restreinte, montre que le Bloc national se soucie autant de la lutte contre la corruption, du développement économique, du social, de la sécurité et des droits de l’homme. Raymond Eddé, entouré de multiples brillantes figures, dont on peut citer pour mémoire Édouard Honein ou Nouhad Boueiz, indéfectiblement ami avec Albert Moukheiber, a été l’âme du Bloc national dès sa prise en charge, à l’âge de 30 ans, jusqu’à son décès, 51 ans plus tard. Parlementaire de tout premier ordre, il a représenté Jbeil de 1953 à 1992, à l’exception d’une parenthèse d’un an, en 1964. Évincé alors par le Deuxième Bureau, il a repris son siège l’année suivante, à la mort du Dr Antoine Souhaid, destourien. Raymond Eddé se classe, dans les annales parlementaires, comme le législateur qui aura été sans doute le plus prolifique et le plus bénéfique. Par ses dispositions sécuritaires, il a redonné de l’autorité à l’État au début des années soixante. Par sa lutte acharnée, incessante, contre les visées israéliennes, il a puissamment contribué à préserver les eaux de ce pays. Par les mesures, bancaires, fiscales ou autres, qu’il a fait voter, notamment entre 1954 et 1956, il a initié un essor économique sans précédent durant cette décennie dite âge d’or. C’est en se référant à son action dans ce domaine que l’on avait pu qualifier le Liban de Suisse de l’Orient. Les principales étapes de la longue lutte menée pour le Liban par le Bloc national du temps de Raymond Eddé s’établissent, par thèmes et non par ordre chronologique, comme suit : – Poursuite constante de la lutte menée dès l’origine contre la corruption. Est-il besoin de souligner que les Eddé de toutes générations sont cités comme modèles de probité, d’intégrité et de vertu républicaine. – Rejet de la violence et a fortiori de la guerre civile, en 1958 comme en 1975, en tentant d’assumer un rôle de conciliateur, de s’interposer en prenant des coups. – Refus de toute concession au sujet de l’indépendance et de la souveraineté nationale. Dès 1976, le Bloc national a fait front à la présence syrienne. Raymond Eddé a ainsi réuni à son domicile d’autres leaders opposés à l’entrée des troupes syriennes, Kamal Joumblatt, Rachid Karamé et Saëb Salam, pour un manifeste réclamant le retrait syrien. Cible de tentatives d’assassinat, il a été obligé de s’exiler, pendant 25 ans, à Paris. En 1992, il a été l’un des tout premiers à lancer le mot d’ordre de boycottage des élections pratiquement organisées par les Syriens. Et la participation à ce scrutin n’a pas dépassé alors les 13,7 %. Raymond Eddé, conséquent avec ses convictions, a toujours refusé de participer aux réunions, organisées au Liban ou à l’étranger, visant à modifier la Constitution. Il affirmait qu’il ne saurait être question de toucher à la Loi fondamentale à l’ombre d’une occupation de fait du pays, donc sous directives tantôt syriennes tantôt israéliennes. Conscient qu’un marché syro-américain était planifié au détriment du Liban, il a de la sorte boycotté la conférence de Taëf en 1989. – Toujours dans le même ordre d’idée, de rejet de compromis sur la souveraineté, Raymond Eddé s’est opposé aussi bien à la convention de 1969 dite du Caire conclue avec les Palestiniens, qu’au traité du 17 juin 1983 signé avec l’envahisseur israélien. D’ailleurs, Raymond Eddé, de son exil parisien, s’était dépensé sans compter, en 1978, en utilisant son entregent d’amitiés internationales, pour faire adopter à l’ONU la résolution 425 ordonnant le retrait inconditionnel des Israéliens. Malheureusement, quand la libération du Sud occupé est intervenue en l’an 2000, il venait de décéder. – Démocrate libertaire jusqu’à la moelle des os, le Bloc national a fait front dans les années soixante au dualisme militarisé, au pouvoir du Deuxième Bureau. Raymond Eddé s’est allié en 1968 avec Camille Chamoun et Pierre Gemayel dans le Helf tripartite qui, en remportant les élections organisées cette année-là, allait balayer les militaires de la scène politique. Toujours pour défendre la démocratie, Raymond Eddé avait présenté en 1958 sa candidature à la présidence de la République contre Fouad Chéhab. Il a réédité cette démarche en 1976 face à Élias Sarkis, mais il avait alors retiré sa candidature quand il lui est clairement apparu qu’il y allait de la paix. À sa mort en 2000, Carlos Eddé, son neveu, a pris la tête du Bloc national. En gardant le même cap déterminé, les mêmes principes, inculqués par son prédécesseur comme par son père, Pierre Eddé, autre grande figure libanaise, qui, après avoir représenté le Metn-Nord, avait été élu à Beyrouth même en 1960. Et qui a donné, en tant que gouverneur, l’orientation salvatrice faisant la réputation de la Banque centrale libanaise. Ministre des Finances, Pierre Eddé avait proposé une réforme profonde fondée, avec prévoyance, sur un plan d’austérité, d’assainissement financier et fiscal. Son programme n’ayant pas eu l’heur de plaire aux profiteurs, et ayant été rejeté, il n’a pas hésité à démissionner. Depuis son élection comme Amid, Carlos Eddé s’est imposé comme l’un des principaux piliers de la Rencontre du Bristol. Il est l’un des héros de la révolution du Cèdre qui a bouté les Syriens hors du pays. Il reste l’un des pôles les plus marquants du camp indépendantiste dit du 14 Mars. Il a milité avec succès pour le déploiement de l’armée dans la bande frontalière. Et il continue de lutter pour qu’elle se déploie partout dans le pays, en restant seule autorisée, avec les FSI, à disposer d’un armement. Il se bat également pour un État de droit garantissant les libertés et pour la promotion du système démocratique parlementaire. Par le biais d’un dialogue national véritable et d’une loi électorale sainement représentative, basée sur la circonscription uninominale. L’objectif étant de parvenir par étapes à l’abolition du confessionnalisme politique. Tout en éradiquant la corruption et le clientélisme. Le Bloc national réclame une réforme de l’administration, la décentralisation et l’autonomie de la justice. Sur le plan économique, le jeune Amid et le Bloc ont publié en 2005 un plan complet de sauvetage et de redressement. Enfin, Carlos Eddé se distingue, dans cette période, comme étant l’un des critiques les plus fermes, les plus acerbes des ambitions qu’affichent des pôles qui ont rejoint le camp des prosyriens. Le mot de la fin revient à Raymond Eddé qui, le 16 octobre 1987, constatait avec une légitime fierté que le Bloc national est un parti « qui n’a jamais trahi son peuple, et n’a jamais cédé aux compromissions en ce qui concerne sa patrie ».
Le Bloc national c’est, par définition même, la volonté de forger une nation qui fasse vraiment bloc. Son parcours ne se distingue donc pas de l’histoire du Liban. Comme cela arrive souvent, c’est dans le sang, dans les tueries de 1860 notamment, que l’idée unitaire (au lieu de nous entretuer, pourquoi ne pas vivre ensemble ?) a pris corps et s’est renforcée. Pour...