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Actualités - CHRONOLOGIE

THÉÂTRE - Ce soir à Balamand et demain au CCF, rue de Damas Machiavel-Montesquieu : dialogue aux enfers entre cynisme et politique

Sur une plage déserte du royaume des ténèbres, l’ombre de Machiavel, l’auteur du Traité du prince (début du XVIe siècle), et celle de Montesquieu, auteur de L’esprit des lois (XVIIIe siècle), se rencontrent. C’est Maurice Joly, avocat du XIXe siècle, qui les fait parler. Et c’est dans une adaptation de Pierre Fresnay et de J.M. Charton, revisitée par Fabienne Périneau et Pierre Tabard, et une mise en scène de Hervé Dubourjal, que se confrontent les deux acteurs, Jean-Pierre Andréani et Jean-Paul Bordes. À l’initiative de la Mission culturelle de l’ambassade de France, un duel entre la sagesse et la séduction, ce soir jeudi 22 mars à l’Université de Balamand, auditorium Hariri, et demain vendredi 23 mars, à 20h30, au théâtre Montaigne, CCF de Beyrouth. «“Machiavel-Montesquieu, dialogue aux enfers” s’inscrit dans le cadre des activités du Mois de la francophonie», a précisé Denis Gaillard, directeur de la Mission culturelle française, au cours d’une conférence en présence de Catherine Sellers, actrice et ancienne compagne de Pierre Tabard, des deux acteurs de la pièce et de Bernard Banos Robles. Comédienne, une des rares tragédiennes, née en Algérie comme Camus dont elle a suivi de près le travail et a notamment créé son adaptation de Dostoïevski, Catherine Sellers a raconté la genèse de ce dialogue. «Après Pierre Fresnay et Julien Bertheau en 1968, puis François Chaumette et Michel Etcheverry dans les années 80, Pierre Tabard a “rencontré” le Dialogue aux enfers entre Machiavel et Montesquieu de Maurice Joly. Il a immédiatement désiré monter le texte et le jouer avec Pierre Arditi. Mais il n’a pas eu le temps de mener à bien son projet et, après sa disparition, je me suis employée à faire revivre ce texte qu’il aimait.» Elle dit également avoir été aidée dans cette entreprise par ses amis du Liban: Vénus Khoury Ghata, May Menassa, mais aussi Ghassan Tuéni et Michel Eddé, généreux mécène grâce à qui ce spectacle a pu voir le jour. «Je ne le connais pas, a précisé la comédienne, mais il nous a aidés parce qu’il a connu Pierre Tabard à l’école.» Jean-Pierre Andréani (Montesquieu) a précisé pour sa part que ce texte, construit avec fluidité, est très fort et possède des vertus extraordinaires. «Le metteur en scène nous a installés dans une dynamique d’affrontement, mais aussi de complicité, a souligné Andréani. Dans cet affrontement des idées, il y a une certaine jubilation.» Jean-Paul Bordes (Machiavel) indique que, pour Joli, il fallait surtout, à travers ce pamphlet, dénoncer les dictatures. «Il y décrit comment Napoléon III a manipulé les milieux économiques, la presse, l’opinion publique, les syndicats, les milieux ouvriers, le peuple, etc., pour établir les bases solides d’un pouvoir qu’on pourrait qualifier de totalitaire. Pierre Tabard a sorti la substantifique moelle de ce texte pour en faire un spectacle complet, aux consonances très modernes.» À bon entendeur, salut. Renseignements au 06/422590 pour Balamand et au 01/420256 pour le CCF.

Sur une plage déserte du royaume des ténèbres, l’ombre de Machiavel, l’auteur du Traité du prince (début du XVIe siècle), et celle de Montesquieu, auteur de L’esprit des lois (XVIIIe siècle), se rencontrent. C’est Maurice Joly, avocat du XIXe siècle, qui les fait parler. Et c’est dans une adaptation de Pierre Fresnay et de J.M. Charton, revisitée par Fabienne...