Ski alpin - Raich et Shild coiffés sur le fil Svindal et Hosp, de grands globes en récompense

Le Norvégien Aksel Lund Svindal, au plus juste, et l’Autrichienne Nicole Hosp, avec panache, ont remporté ce week-end à Lenzerheide les Coupes du monde messieurs et dames 2006/2007 de ski alpin, matérialisées par les grands globes de cristal. Ces deux-là reviennent de loin. Jeudi, à l’issue des super-G, les fiancés autrichiens Marlies Schild et Benjamin Raich avaient pris une spatule d’avance, avant de connaître ensemble un samedi noir, l’une en slalom et l’autre en slalom géant. Avec un total de 1 268 points, le grand (1,89 m) Scandinave a devancé de 13 points Raich, qui détenait le trophée le plus prestigieux du ski alpin, récompensant la polyvalence. En finales de Coupe du monde, seuls les 15 premiers marquent des points. Svindal, 24 ans, savait que, avec son bonus de 97 points, il devait terminer au pire 15e (16 points), dernière place utile pour rendre vaine une victoire de Raich en slalom. Et le grand globe s’est joué avec ce scénario extrême. Douzième de la 1re manche du slalom, il était provisoirement 5e à l’issue de sa seconde manche, avec encore 11 concurrents à s’élancer en haut du mur. Pour le skieur de Kjeller, dans la banlieue d’Oslo, la libération était immédiate, avec une grosse faute du skieur qui le suivait, le Suédois Markus Larsson. Une tonne « Vendredi, après ma victoire en slalom géant, mes entraîneurs m’ont dit : “tu es plus léger d’une tonne”. Aujourd’hui, en me rendant au départ, je peux vous dire que cette tonne était revenue. J’ai eu un peu de chance », a reconnu le Nordique. Il a échappé à la 16e place pour 7/100, l’écart qui le sépare d’un autre Suédois, Martin Hansson. Il était donc dit que l’ennemi historique serait cette fois magnanime. Raich, qui avait fortement hypothéqué ses chances après son élimination samedi dans la 1re manche du géant, a trouvé mieux qu’un lot de consolation. Entre les piquets serrés, il était au-dessus du lot, signant les meilleurs chronos des deux manches pour reléguer son compatriote et champion du monde Mario Matt à 97/100, avec l’Italien Manfred Moelgg qui complète le podium à 1 sec 74/100. « En bas, je n’ai pas pensé à la Coupe du monde perdue, mais à la course que je venais de gagner. Bien sûr, je pourrais regretter le mois de décembre difficile, mais je ne suis pas du genre à me retourner sur le passé », a indiqué le « Blitz du Pitz ». Svindal est le 3e Norvégien à remporter le classement général de la Coupe du monde après ses ex-équipiers et maîtres Kjetil Andre Aamodt, en 1994, et Lasse Kjus, en 1996 et 1999. Persévérance Façonnée par son père Hans, Nicole Hosp était apparue au firmament à moins de 19 ans, en remportant en octobre 2002 sur le glacier de Soelden (Autriche), ex-aequo avec la Slovène Tina Maze et la Norvégienne Andrine Flemmen – une première inégalée –, le slalom géant d’ouverture de la Coupe du monde. Ce talent précoce a mûri lentement au chaud d’une équipe d’Autriche forte de leaders telles Renate Goetschl et Michaela Dorfmeister, seulement retardé par un blessure à une cheville en janvier 2004 en faisant du jogging à Schladming. « Avec Niki, on a pu construire sur ses grandes qualités de géantiste », souligne un entraîneur de la Wunderteam. Adepte du trial, du patinage en ligne et de l’escalade, Hosp reconnaît posséder la persévérance et une certaine faculté à s’abstraire de la pression. Ses nombreuses places de deuxième cette saison ? « Elles m’ont permis d’emmagasiner des points. Et puis, la saison dernière, c’était plutôt des places de quatrième. » Dominatrice de la 1re manche, la Tyrolienne pouvait tout perdre sur une chute, le grand globe mais aussi le petit du slalom géant. Mais « Niki » n’a pas tremblé. Auteur des temps de référence dans chacune des manches, Hosp a nettement devancé l’Allemande Kathrin Holzl et sa compatriote Michaela Kirchgasser, de 1 sec 42/100 et 1 sec 53/100. Au classement général final, avec 1 572 points, elle a précédé Schild, 6e du géant, de 90 points.