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CIMAISES - Au Musée royal des beaux-arts d’Anvers Peintres flamands: un nouvel apogée du diptyque

En collaboration avec la National Gallery of Art de Washington, qui a présenté l’an dernier cette exposition sous le titre « Prayers and Portraits, Unfolding the Netherlandish Diptych », le Musée royal des beaux-arts d’Anvers a pu rassembler trente diptyques exceptionnels, dont certains sont réunis à nouveau pour la première fois. Ces œuvres des XVe et XVIe siècles illustrent une période particulièrement riche de l’histoire de l’art flamand. Ils ne seront présentés en Europe qu’à cette occasion. Les diptyques sont composés de deux volets – de forme et de taille identiques – attachés au moyen de charnières, qu’on peut ouvrir et fermer comme un livre. Leur origine est ancienne. Dans l’Antiquité, ils faisaient déjà office de tablette d’écriture. Le siècle des Primitifs flamands marque un nouvel apogée. Jan van Eyck, Rogier van der Weyden, Hugo van der Goes et Hans Memling peignent de nombreux chefs-d’œuvre dans ce format. La taille des diptyques varie, du minuscule au monumental. Si le sujet est généralement religieux, il lui arrive d’être profane – des portraits d’époux, accompagnés ou non de leurs enfants. Bon nombre de ces œuvres ont été détruites ou ont été recomposées à partir d’éléments disparates. Certains étaient accrochés aux murs, d’autres conservés dans des étuis, ou des coffrets. Les petits étaient posés sur des tables ou des pupitres, comme un livre. La Devotio Moderna Le succès soudain du diptyque aux Pays-Bas n’est pas sans rapport avec la Devotio Moderna. Né à la fin du XIVe siècle, ce mouvement religieux provoque des changements culturels dans toute l’Europe du Nord. La passion du Christ et la vénération de Marie deviennent des thèmes prépondérants dans la littérature chrétienne. La nature intime du diptyque convient à une pratique religieuse plus individuelle. Le genre suscite autant d’enthousiasme auprès des ordres monastiques, qu’auprès de la classe moyenne nantie qui se constitue aux Pays-Bas à la fin du XVe siècle. À l’instar des rois et des aristocrates, les marchands et banquiers veulent être immortalisés, en prière, à côté de la Sainte Vierge. Les diptyques représentent d’habitude le commanditaire en prière sur le volet droit et la Sainte Vierge sur le volet gauche. Marie regarde son Enfant qui, lui, regarde ou désigne le donneur d’ordre. Le marché florissant de l’art favorise lui aussi la production de diptyques. Des chefs-d’œuvre absolus L’exposition réunit une trentaine de diptyques des XVe et XVIe siècles. Parmi les chefs-d’œuvre absolus, le diptyque de La Chute, de Hugo van der Goes (Vienne, Kunsthistorisches Museum), La Vierge à l’Enfant entourée de deux anges et Le Christ prenant congé de sa Mère de Gérard David (Bâle, Kunstmuseum), ainsi que La Vierge en prière et Le Christ Rédempteur de Quinten Massijs (Madrid, Museo del Prado). Trois merveilleux diptyques de Rogier van der Weyden, Sainte Vierge (Madrid, Museo Thyssen-Bornemisza) et Saint Georges et le dragon (Washington, National Gallery of Art) ; la Sainte Vierge (Tournai, Musée des beaux-arts), et Jean de Gros (Chicago, Art Institute); la Sainte Vierge (San Marino, Californie, Huntington Art Gallery) et Philippe de Croÿ (Anvers, Koninklijk Museum voor Schone Kunsten). Ainsi que plusieurs petits diptyques de Hans Memling à la facture minutieuse. La sérénité, la beauté et le raffinement de ces œuvres ne peuvent manquer d’émouvoir les visiteurs d’aujourd’hui.
En collaboration avec la National Gallery of Art de Washington, qui a présenté l’an dernier cette exposition sous le titre « Prayers and Portraits, Unfolding the Netherlandish Diptych », le Musée royal des beaux-arts d’Anvers a pu rassembler trente diptyques exceptionnels, dont certains sont réunis à nouveau pour la première fois. Ces œuvres des XVe et XVIe siècles...