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Actualités - CHRONOLOGIE

SANTÉ PUBLIQUE - Mondialisation des échanges et concentration urbaine… Les basiques de l’hygiène remis au goût du jour RUBRIQUE RÉALISÉE PAR NADA MERHI

Héritage du XIXe siècle, l’hygiène, parfois reléguée aux oubliettes, retrouve ses galons en ce début du XXIe siècle, face à l’émergence de nouveaux risques sanitaires et de nouvelles menaces épidémiques. L’hygiène n’est pas « ringarde ». Bien au contraire, elle est plus que jamais nécessaire dans un monde où les risques sanitaires se conçoivent à grande échelle et où la distance géographique n’est plus une protection, ont expliqué des experts réunis autour d’une table ronde sur « le retour de l’hygiène », organisée à Paris à l’occasion du congrès de médecine générale, Medec. Mondialisation des échanges, concentration urbaine... ont fait naître de nouveaux facteurs de risques. Comme les nouvelles exigences de confort qui conduisent à la généralisation des systèmes de climatisation, propices au développement de légionelloses ; les conditions d’élevage intensif des animaux qui favorisent l’échange d’agents infectieux ; ou encore les modifications climatiques qui font qu’un moustique vecteur de maladie colonise de nouvelles régions. Grippe aviaire, SRAS, chikungunya sont autant de rappels à l’ordre, ou plutôt à la prévention, contre les risques épidémiques et, éventuellement, pandémiques. Il faut rappeler « les règles barrières », comme l’hygiène des mains, indispensable pour limiter les risques d’infections virales respiratoires, a indiqué François Bricaire, chef du service des maladies infectieuses de l’hôpital Pitié-Salpêtrière. Les autorités sanitaires organisent d’ailleurs régulièrement des campagnes d’information sur l’importance des gestes d’hygiène élémentaires. Se laver les mains, en y associant éventuellement l’utilisation de solutions hydroalcooliques, mettre la main devant sa bouche lorsque l’on tousse ou éternue sont autant d’évidences « qu’il faut incontestablement rappeler », a souligné le Pr. Bricaire. Quant au port du masque, répandu en Asie du Sud-Est mais tout à fait inhabituel en Europe et dans plusieurs autres pays, le Pr Bricaire a estimé qu’il « faut peut-être s’y habituer progressivement », mais que ce n’est qu’un élément de protection parmi d’autres, adapté dans des situations de promiscuité, comme les transports en commun. Le Pr Bricaire a également plaidé en faveur de la vaccination qui « au pays de Pasteur n’est pas toujours très bien vue ». « Ce sont les grandes épidémies qui ont fait avancer la santé publique », a souligné pour sa part William Dab, professeur de santé publique au Conservatoire national des arts et métiers et ancien directeur général de la Santé, rappelant que le point de départ de l’hygiène moderne datait de 1848. Une épidémie de choléra à Londres avait alors amené à la création en Grande-Bretagne d’un ministère de la Santé publique. « Médecine et hygiène sont indissolublement liées », a estimé le Pr Dab, pour qui « le risque sanitaire sera une des grandes questions du XXIe siècle. »
Héritage du XIXe siècle, l’hygiène, parfois reléguée aux oubliettes, retrouve ses galons en ce début du XXIe siècle, face à l’émergence de nouveaux risques sanitaires et de nouvelles menaces épidémiques.
L’hygiène n’est pas « ringarde ». Bien au contraire, elle est plus que jamais nécessaire dans un monde où les risques sanitaires se conçoivent à grande...