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Douze ans à l’Élysée : points forts, points faibles

Après douze ans à l’Élysée, dont cinq en cohabitation avec le socialiste Lionel Jospin, le bilan de Jacques Chirac fait apparaître des points forts (diplomatie, mémoire), mitigés (sécurité) et négatifs (économie, précarité). ÉCONOMIE ET SOCIAL – Dès 1995, Jacques Chirac met la priorité sur l’emploi. Son mandat démarre à 11,3 % de chômeurs, avec un pic à 12,2 % en 1997, puis une décrue en décembre 2006 à 8,6 %, meilleur taux depuis juin 2001. La dette s’aggrave : 64,6 % du PIB fin 2006, 9,5 points de plus qu’en 1995. Les prélèvements obligatoires passent de 42,7 % en 1995 à 44 % en 2006, même s’il a abaissé les impôts sur le revenu de 20 % (son engagement était de 30 %). Son mandat se termine sur une petite croissance de 2 % en 2006, à la traîne en Europe. DIPLOMATIE – Le « non » français au référendum sur la Constitution européenne, en mai 2005, est l’un des principaux échecs de son mandat, entraînant une panne de l’UE. En revanche, son opposition à la guerre en Irak et son engagement pour une plus grande solidarité envers le Sud assoient son autorité internationale. DÉFENSE – À peine élu, Chirac reprend les essais nucléaires à Mururoa, avant leurs arrêts définitifs en janvier 1996. La même année, il met un terme au service militaire. Sa principale opération armée a été en Côte d’Ivoire où la France compte de 3 000 à 5 000 hommes depuis 2003. La dernière d’importance a été au Liban avec le déploiement de près de 2 000 soldats l’été dernier. SÉCURITÉ – Thème principal de la présidentielle 2002, il en a confié la mise en œuvre à Nicolas Sarkozy avec un bilan contrasté : crimes et délits ont connu une baisse continue, les violences ont augmenté. UMP – Fondateur du RPR en 1976, Chirac est en 2002 à l’origine de la création de l’UMP, parti unique de la majorité qui lui a progressivement échappé au profit de Sarkozy. Après avoir tenté de lui barrer la route (« je décide, il exécute »), il n’a pu l’empêcher d’en faire une machine de guerre à son service. INSTITUTIONS – En 2000, il instaure le quinquennat. Au total, la Constitution aura été révisée 14 fois depuis 1995, record pour un texte qui a connu 22 révisions depuis 1960. GRANDS CHANTIERS – La lutte contre l’insécurité routière a sauvé 8 500 vies en quatre ans (-40 %). Il a œuvré pour l’interdiction de fumer dans les lieux publics, contre le cancer et pour l’insertion des handicapés. FRACTURE SOCIALE – Élu sur le thème de la « fracture sociale », Chirac a commencé son premier mandat avec des grèves et manifestations géantes contre les réformes Juppé, notamment sur les retraites qu’il parviendra néanmoins à réformer en 2003 (loi Fillon). Autre crise majeure : les émeutes en banlieue de novembre 2005. D’autre part, la précarité s’est aggravée, illustrée par le problème récurrent des mal-logés, en dépit de l’action volontariste de Jean-Louis Borloo, ministre atypique. MÉMOIRE – Voulant réconcilier les Français avec leur passé, Chirac a reconnu, dans un discours au Vel d’Hiv en 1995, la responsabilité de l’État dans la déportation des Juifs. Il a instauré une journée commémorative de l’abolition de l’esclavage (10 mai) et aligné les pensions des anciens combattants coloniaux sur celles de métropole. CuLTURE – Expert en civilisations premières, il inaugure en 2006, quai Branly, le musée des Arts premiers, seul « chantier de pierre » de ses mandats. SPORTS – Chirac a vécu la première victoire de la France au Mondial de football, en 1998, mais aussi la défaite de Paris face à Londres pour les JO de 2012.
Après douze ans à l’Élysée, dont cinq en cohabitation avec le socialiste Lionel Jospin, le bilan de Jacques Chirac fait apparaître des points forts (diplomatie, mémoire), mitigés (sécurité) et négatifs (économie, précarité).
ÉCONOMIE ET SOCIAL – Dès 1995, Jacques Chirac met la priorité sur l’emploi. Son mandat démarre à 11,3 % de chômeurs, avec un pic à 12,2 % en 1997,...