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Actualités - CHRONOLOGIE

L’artiste a été rendu célèbre par ses grands formats et ses clichés de rassemblements de masse Munich rend hommage à Andreas Gursky, star mondiale de la photographie

L’Allemagne consacre pour la première fois depuis une dizaine d’années une exposition à son enfant chéri de la photographie, Andreas Gursky, rendu célèbre par ses grands formats et ses clichés de rassemblements de masse. Jusqu’au 13 mai, 46 de ses œuvres, réalisées entre 1987 et 2007, sont visibles dans les 1 800 m2 de la Maison de l’art (Haus der Kunst) de Munich, après neuf ans d’absence des musées allemands. L’exposition s’envolera ensuite pour Istanbul et les Émirats arabes unis. D’autres étapes devraient s’ajouter, dont Melbourne et Vancouver, précise Thomas Weski, conservateur en chef du musée. « Nous avons voulu offrir une rétrospective de son travail des vingt dernières années, avec comme point fort ses œuvres les plus récentes », réalisées depuis 2001, explique M. Weski. Andreas Gursky, 52 ans, fait partie des grands noms de la photographie dans le monde. L’un de ses clichés, 99 cent (II) s’est arraché récemment près de 1,7 million de livres sterling, un montant record pour une photo. Il appartient à une génération d’artistes allemands, dont Thomas Ruff et Thomas Struth, qui ont suivi l’enseignement de Bernd Becher à l’Académie des beaux-arts de Düsseldorf. Ce dernier s’est rendu célèbre avec sa femme Hilla en photographiant systématiquement des bâtiments industriels. Cette influence documentaire se retrouve dans les clichés les plus anciens de son élève, où les hommes apparaissent isolés face à une nature imposante, comme par exemple un téléphérique noyé dans une mer de nuages au cœur de la montagne des Dolomites. Il s’agit alors pour le photographe « d’être là au bon endroit, au bon moment », dans la lignée du Français Henri Cartier-Bresson, souligne M. Weski, qui relève que le spectateur « peut encore savoir où se trouve Andreas Gursky au moment où il photographie ». Mais l’Allemand se détache rapidement de cette influence traditionnelle pour développer son propre style, où il brouille les repères offerts au spectateur. Ses sujets de prédilection deviennent les rassemblements de masse, du concert de rock en passant par les grandes places boursières mondiales, ou encore des célébrations en l’honneur de Kim Il-sung en Corée du Nord. Réalité distordue Au premier coup d’œil, ses images semblent refléter fidèlement la réalité. Mais l’œil, très vite, se perd dans la multitude des détails offerts et ne sait plus où s’arrêter. Un sentiment d’étrangeté créé par une absence de perspective, comme dans la photo d’un concert de Madonna, où les fans paraissent entourer la chanteuse de toutes parts. Cet effet est obtenu par la superposition de plusieurs clichés, pris de différents points de vue. « Deux heures de concert sont rassemblées en une photo », résume M. Weski. « Il ne s’agit pas pour moi de produire une image authentique. J’ai plusieurs clichés et détails que je mets en scène après coup », explique lui-même Andreas Gursky. Pour y parvenir, il photographie en contre-plongée, ou bien d’un hélicoptère, et il n’hésite pas à retoucher ses tirages, parfois pixel par pixel. Une distorsion de la réalité facilitée par l’énormité des formats employés. Pour l’exposition munichoise, l’artiste n’a pas hésité à procéder à de nouveaux tirages de ses photos les plus anciennes en les agrandissant, et les plus grandes s’étalent sur deux mètres par cinq. Et le spectateur se laisse prendre au jeu, d’autant plus facilement que les motifs photographiés font partie de la vie de tous les jours : une plage à Rimini, une barre d’immeubles dans une banlieue parisienne... Il s’agit de photographier des événements courants, « mais sous un angle que nous n’avons jamais vu », conclut M. Weski.
L’Allemagne consacre pour la première fois depuis une dizaine d’années une exposition à son enfant chéri de la photographie, Andreas Gursky, rendu célèbre par ses grands formats et ses clichés de rassemblements de masse.
Jusqu’au 13 mai, 46 de ses œuvres, réalisées entre 1987 et 2007, sont visibles dans les 1 800 m2 de la Maison de l’art (Haus der Kunst) de Munich, après neuf...