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EXPOSITION - Les pastels et fusains de Juarez Machado à la galerie Alice Mogabgab jusqu’au 31 mars Femmes, amour et humour Carla HENOUD

Juarez Machado sait parler aux femmes, parler des femmes. Séducteur jusqu’au bout de ses pastels et pinceaux, il brosse d’elles, à travers 17 toiles, de sublimes portraits empreints de sensualité et d’humour. C’est en l’absence de Juarez Machado, pour des raisons évidentes, que son exposition se tient cette année à Beyrouth. Pourtant, il était déjà venu à plusieurs reprises, fin des années 1990. Repéré, alors, se baladant dans les ruelles d’Achrafieh, le séduisant homme élancé, raffiné, souriant, ne pouvait qu’être l’auteur de ce travail imbibé de couleurs et de joie de vivre. Le visage, l’allure derrière cette signature. Après avoir peint à l’huile ou au pastel les ateliers d’artistes, Venise, Copacabana, l’humour, le libertinage, les châteaux bordeaux, il s’attaque, tout en douceur et allégresse, et encore une fois, aux femmes. Duo sur canapés Le couple, selon Machado, c’est deux êtres complémentaires, dominés par la femme, sa puissance et sa beauté. Femme nue, homme en costume et nœud-papillon, inspirés des années folles. Leurs visages sans yeux se ressemblent et ressemblent au peintre. Il est masculin, elle est féline et dominatrice. Les traits sont durs, l’expression impassible, mais les corps sont enlacés, enchevêtrés, superposés. Corps qui bougent, se frôlent, dansent, s’épousent. Mouvements étirés, expressifs, éloquents et bavards. Le tout dans une ambiance feutrée, amusée et amusante. Les 17 toiles de Machado expriment parfaitement l’amour et le respect qu’il porte à leur anatomie sculpturale. Buvant un thé, ou sirotant une coupe de champagne, confortablement installée au creux de «son» homme, portée sur le dos par celui qui l’idolâtre, ou dansant un tango endiablé, elle mène le bal de la vie. Les pastels de ce Brésilien, même s’il vit également en France, n’ont rien perdu de la musicalité de son pays ensoleillé. Ils dégagent chaleur et légèreté dans une atmosphère sophistiquée et mondaine. Les corps nus de femmes, selon Machado, c’est beaucoup de tendresse, exprimée avec un zeste d’humour. L’éclat d’une peau, le tracé d’un muscle, la cambrure d’un dos, la nonchalance d’un geste, la force d’un moment. En regardant ces couples évoluer, s’amuser, se séduire ou se posséder, des airs de musique semblent s’échapper de ces tableaux d’1m x 70, libres et heureux. Les échos des bandonéons, offerts au visiteur pour un moment de plaisir partagé, comblent la pièce d’un bonheur contagieux. Un cadeau de la vie. Absent de l’exposition, l’artiste est pourtant tellement présent dans ses toiles... La touche de Machado le sculpteur se retrouve dans le coup de pastel qui souligne os, muscles et émotions charnelles. Le créateur de décors de théâtre et de cinéma qu’il est aussi se retrouve dans une mise en scène idéale. Jean-Pierre Jeunet, réalisateur du Fabuleux destin d’Amélie Poulain, s’est d’ailleurs inspiré de la palette de couleurs de l’artiste pour son film. Célébration de la vie, d’une gracieuse frivolité et du désir. Célébration de la femme maîtresse, amante et de l’homme ravi de se soumettre à son charme, cette exposition est surtout la célébration d’un peintre qui nous ouvre une parenthèse de plaisir dans laquelle il est bon se glisser. Le temps d’un tango...
Juarez Machado sait parler aux femmes, parler des femmes. Séducteur jusqu’au bout de ses pastels et pinceaux, il brosse d’elles, à travers 17 toiles, de sublimes portraits empreints de sensualité et d’humour.
C’est en l’absence de Juarez Machado, pour des raisons évidentes, que son exposition se tient cette année à Beyrouth. Pourtant, il était déjà venu à plusieurs reprises,...