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Actualités - REPORTAGE

HISTOIRE DE PARTI Le Parti socialiste progressiste, émanation de la volonté politique de Kamal Joumblatt

De par le monde moderne, peu de formations politiques peuvent se prévaloir d’être, ou de rester, l’expression de la pensée d’un homme, d’un seul. Il est rare, en effet, qu’un idéologue ait la chance, l’opportunité, les moyens et la carrure nécessaires pour fonder un parti bien à lui. D’en être le chef et l’âme, vecteur d’immortalité spirituelle sinon intellectuelle ou structurelle. C’est l’aventure, quasi unique, vécue par Kamal Joumblatt. Figure personnelle presque messianique, fleurant même l’ésotérisme syncrétique d’une sorte d’indo-druzisme. Personnalité complexe, dont la lecture globale n’est pas aisée. Cependant, à l’inverse de l’homme privé, du philosophe jonglant avec les abstractions, l’homme public avait bien les pieds sur terre. Notre terre à problèmes touffus. Son inflexion, sa réflexion politiques étaient donc d’une tout autre nature que sa quête individuelle, pas du tout focalisées sur l’ego, les états d’âme de la personne en tant que telle. Ni pour lui ni pour les autres. Son discours de leader était clair, simple, net et précis. Sinon prévisible – il était aussi un maître tacticien rompu à l’art de surprendre –, du moins parfaitement lisible. Solidement ancré dans un réel qu’il voulait améliorer. D’où la nécessité, pour lui le mystique, le croyant, de mettre en place une structure politique bien laïque, plutôt qu’une secte, qui n’aurait été qu’une de plus dans le florilège qu’offre toute religion. Bien que libertaires responsables, sa démarche, son parcours étaient irréprochablement collectivistes. Mener une lutte pour l’ensemble, effacer petit à petit un tableau de sous-développement caractérisé, tels étaient ses objectifs. Déclarés dans le nom même qu’il avait retenu pour son parti : Parti socialiste progressiste (PSP). Dont il avantageait l’action grâce à un charisme puisé à la fois dans sa mystique, sa métaphysique personnelle, et dans un héritage seigneurial. Car nul n’ignore qu’à sa naissance déjà, comme après lui son fils Walid, Kamal Joumblatt était le chef en puissance d’un clan druze de poids, historiquement, séculairement, opposé aux yazbackis. Mais ces considérations, sans les minoriser ni les négliger, il a voulu, il a su, les dépasser en deux temps. D’abord en acquérant un statut de leader à dimension nationale. Puis en imposant une stature de vedette, pour ne pas dire de mythe, sur le plan international. En partie à travers son rôle proéminent dans la défense des causes arabes comme des mouvements de libération émergents de son époque. Et en partie, grâce à ses contacts avec l’Internationale socialiste, qui alimentait largement son entregent mondial, son carnet d’adresses utiles, et à laquelle le PSP devait s’affilier après sa mort . Cette formation politique était donc celle d’un homme. Tradition encore respectée, via une succession filiale. Toujours dans le même esprit, certes, mais en tenant évidemment compte des impératifs, comme des impedimenta, qu’induisent des données qui ont changé, au fil des ans, sur bien des points. Les priorités et les luttes d’hier, est-il besoin de le souligner, ne sont pas toutes les mêmes que celles d’aujourd’hui. Enfin, que le lecteur veuille bien nous pardonner cette introduction un peu longuette. Elle se justifie par le constat, et l’actuel « numéro un » peut en être fier, que le PSP mérite qu’on l’appelle, avant tout, le parti de Kamal Joumblatt. J.I.
De par le monde moderne, peu de formations politiques peuvent se prévaloir d’être, ou de rester, l’expression de la pensée d’un homme, d’un seul. Il est rare, en effet, qu’un idéologue ait la chance, l’opportunité, les moyens et la carrure nécessaires pour fonder un parti bien à lui. D’en être le chef et l’âme, vecteur d’immortalité spirituelle sinon intellectuelle ou...