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Actualités - CHRONOLOGIE

FESTIVAL DU CONTE ET DU MONODRAME - « Duo sous le grenadier », entre histoires et poésie Les Darwiche conteurs à la crypte de l’USJ

Dans le silence de la crypte de l’USJ, un chant s’élève. Une douce mélopée, celle-là même que les femmes des villages libanais aiment fredonner. «Cette voix, c’est celle de ma mère…», «et aussi celle de ma grand-mère». Chez les Darwiche, la parole est transmise de mère en fils, puis de fils en fille. La grand-mère, d’abord, a nourri Jihad à la source du conte. Puis Layla a repris le flambeau, celui d’une passion qu’elle partage avec son père, en toute complicité. Jihad et Layla sont les Darwiche conteurs. Sur scène, ils s’échangent, se prennent, se volent et se rendent la parole. Comme cette pierre que les deux raconteurs d’histoires se donnent ou se dérobent tout au long du spectacle. Avec une gestuelle simplifiée et un sourire ineffaçable, Layla, dont les intonations retrouvent les rythmes de son père, raconte des histoires où les jaloux, les avares et l’ogresse ont leur place, mais ne s’en tirent pas à bon compte, des contes plein d’humour avec l’éternel et incorrigible sage fou Nasreddine, ou Géha pour les intimes. Layla raconte aussi l’histoire, horrifiante, de celle qui est née avec une main-scie et une main-hâche, et qui dévorait les siens. Jihad, tout en émotion contenue, en couvant sa fille du regard, dit la folie de la guerre, celle-ci et les autres. Il nous parle également de la petite Lara qui garde l’espoir grâce aux fleurs de jasmin apportées par la grand-mère, celle qui a la main verte et la bouche fleurie. S’inspirant des joutes de poésie populaire qui laissent une grande part à l’improvisation, le spectacle se déroule entre contes et poésie d’Orient, entre défi et complicité. Layla Darwiche est venue tout doucement au conte après d’autres expériences professionnelles. Passionnée par l’Orient proche et lointain, ses langues et ses mythes, elle aime partager avec le public les histoires qui l’ont émue ou amusée. Elle met depuis deux ans ses pas dans ceux de ses aînés sur les routes de France, de Suisse et du Québec pour des spectacles en solo, en duo ou collectifs. Duo sous le grenadier, c’est des histoires à deux voix, dédiées à une voix qui ne s’éteindra jamais, celle de la première passeuse de parole, de (grand)maman Darwiche. Des histoires multiples donc, mais une seule parole. Celle de la sagesse, de la paix et de l’espoir. Une histoire de famille, somme toute. De celle qui s’offre et se partage. Avec bonheur. Maya GHANDOUR HERT
Dans le silence de la crypte de l’USJ, un chant s’élève. Une douce mélopée, celle-là même que les femmes des villages libanais aiment fredonner. «Cette voix, c’est celle de ma mère…», «et aussi celle de ma grand-mère». Chez les Darwiche, la parole est transmise de mère en fils, puis de fils en fille. La grand-mère, d’abord, a nourri Jihad à la source du conte....