Fouad el-Saad à Bkerké : « L’élection d’un nouveau président nous épargnera toutes les formules-hérésies »

À l’issue d’un entretien avec le patriarche maronite Nasrallah Sfeir à Bkerké, le député Fouad el-Saad a considéré que l’élection d’un nouveau président de la République mettra fin à « toutes ces hérésies de formules gouvernementales de 19-10-1, ou 19-9-2, ou 12-8-4, ou celle de ministre-roi, ou encore de tiers de blocage ». Selon lui, ces formules sont « fantaisistes et ont pour point commun de n’être pas constitutionnelles, en plus d’être sujettes au moindre impondérable tel que la démission, le décès ou le changement de position d’un seul ministre dans n’importe quelle formule ministérielle » proposée. Le député s’est longuement interrogé sur le rôle de ce fameux ministre-roi, qu’il soit celui du magistrat suprême, du sage, du conciliateur, d’arbitre des conflits, d’objet de confiance unanime, de dépositaire de la Constitution, du système politique et des libertés publiques, de défenseur du Liban... Ce rôle « n’est-il pas précisément celui dévolu par l’accord de Taëf au président de la République ? » dit-il. « Pourquoi le président de la République n’exerce-t-il pas lui-même ce rôle ? se demande M. Saad. Parce que la prorogation non constitutionnelle du mandat du président (Émile) Lahoud et son implication dans la série d’assassinats lui ont fait perdre les qualités requises par l’accord de Taëf (...) À défaut d’un président, pourquoi pas un ministre-roi ? D’où ces formules alambiquées qui ne sont que des hérésies constitutionnelles. » M. Saad conclut qu’il est « absolument nécessaire et urgent de mettre fin à ces élucubrations, et de revenir au texte de la Constitution et aux règles du jeu démocratique et parlementaire qui seules assurent les droits de toutes les parties, grâce à l’élection d’un président qui exercera son rôle de magistrat suprême et nous épargnera ces formules ridicules et anticonstitutionnelles ». Le patriarche Sfeir a par ailleurs reçu une délégation des syndicats des ouvriers et des employés du transport en commun et des chemins de fer, présidée par Raymond Falfali et Béchara Assi. La délégation a transmis au patriarche la liste de revendications des employés du secteur.