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Actualités - OPINION

Le Liban est-il sur la « pente fatale » d’une nouvelle escalade ?

Le Liban est-il sur la « pente fatale » d’une nouvelle escalade, comme le craint Jacques Chirac ? Intervenant au cours du Conseil des ministres qui s’est tenu hier, le chef du gouvernement, Fouad Siniora, a affirmé qu’« il n’y a rien de nouveau » sur le plan des projets de règlement régionaux de la crise libanaise. Qui le saurait mieux que lui ? Certes, les canaux entre l’Arabie saoudite et l’Iran sont toujours ouverts. Encore faut-il que Damas approuve le projet de règlement. Autrement, c’est à un surcroît de tension qu’il faut s’attendre. De retour de Ryad et de Damas, l’ancien chef de gouvernement, Sélim Hoss, n’a pu que le constater. Il s’en est entretenu hier avec les trois présidents. M. Hoss affirme qu’il n’y a pas de solution toute prête à la crise et, contredisant la plupart des analystes, indique que Damas n’est pas hostile au tribunal international. Il estime, en revanche, que la situation du gouvernement est malsaine et qu’elle doit être corrigée. Ce n’est pas ce que pense le Dr Ghattas Khoury qui, dans un entretien télévisé, a révélé certains des dessous de la rencontre prévue entre le chef du mouvement Amal, Nabih Berry, et le chef du Courant du futur, Saad Hariri. Une rencontre sur laquelle certains comptaient pour détendre l’atmosphère et qui a été reléguée au second plan par les pourparlers entre Ryad et Téhéran. Pour le Dr Khoury, il est clair qu’aucun progrès local ne se fera, hélas, sans un accord plus global sur le plan régional. Ou plutôt sur son élément-clé, le principe de la création d’un tribunal international pour juger les assassins de Rafic Hariri. Selon l’ancien député, si la Syrie continue de refuser le tribunal, c’est à une nouvelle escalade qu’il faut s’attendre. Comme pour prouver que le tribunal international demeure au cœur de la crise libanaise, le gouvernement a demandé hier la prorogation d’un an de la mission de la commission d’enquête présidée par Serge Brammertz, à partir de juin. Sur le terrain, la découverte d’une charge explosive à Bir Hassan projette au premier plan de l’actualité la question de la sécurité et de la possibilité d’une nouvelle série d’attentats terroristes à l’image de celui de Aïn Alak (13 février), qui a fait trois morts. Toujours sur le plan de la sécurité, certains font le lien entre la reprise des attentats et projets d’attentat, et les malentendus qui se multiplient entre la Finul et une partie de la population au Liban-Sud. Comment oublier aussi la violence relative qui est faite au centre-ville et, à travers lui, à toute l’économie, que soulève dans une déclaration le député et membre du Renouveau démocratique, Misbah Ahdab ? Le blocage politique étant ce qu’il est, une phrase prononcée par le président Jacques Chirac, lundi, à l’Institut du monde arabe prend toute sa signification. « Tous les éléments sont en place pour que le pays (...) glisse à nouveau sur une pente fatale », a averti le chef de l’État français. À moins qu’il ne se ressaisisse, et que les Libanais « retrouvent le chemin de l’unité ». À moins aussi, peut-être, que Damas ne reprenne pied au Liban. À travers sa presse, la Syrie a fait savoir qu’elle souhaite dialoguer avec Washington « sur tous les sujets », et non seulement sur les réfugiés irakiens. En clair, la Syrie souhaite aussi dialoguer avec Washington sur le Liban. En se posant comme le principal obstacle à un règlement interlibanais, le régime syrien cherche aussi à s’imposer comme agent incontournable de toute détente. Y parviendra-t-il ? Fady NOUN

Le Liban est-il sur la « pente fatale » d’une nouvelle escalade, comme le craint Jacques Chirac ? Intervenant au cours du Conseil des ministres qui s’est tenu hier, le chef du gouvernement, Fouad Siniora, a affirmé qu’« il n’y a rien de nouveau » sur le plan des projets de règlement régionaux de la crise libanaise. Qui le saurait mieux que lui ? Certes, les canaux...