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Actualités - CHRONOLOGIE

À bord du « Surcouf » Croissants et gigot d’agneau pour le moral de l’équipage français

À table, devant un gigot d’agneau et des flageolets, revenus avec de petits lardons, les marins embarqués pour trois mois à bord de la frégate Surcouf voient leur moral remonter sensiblement, rapporte Charlotte Plantive, de l’AFP. « À la fin de la mission, on sent que les gens ont envie d’être à la maison », raconte le premier maître Éric Brissy, chef des cuisines, en soulignant que ce n’est pas le moment de sortir « brocolis, choux-fleurs ou ratatouille ». Partis de Toulon le 21 novembre, pour rejoindre les eaux internationales au large du Liban, les 150 membres de l’équipage devraient rentrer début mars en France. Pour les aider à surmonter les coups de blues, Éric Brissy, 41 ans – dont 22 dans la marine –, et ses quatre équipiers s’agitent dans les cuisines étroites de la frégate. Avec moins de 3,5 euros par jour et par personne, le chef élabore d’abord ses menus avec le commis (« l’épicier ») en fonction du port d’approvisionnement. Le résultat peut être innovant, comme cette tranche de porc recouverte de halloumi ou cette moussaka, inspirée de leur dernière escale à Limassol. Parfois, c’est plus difficile : « À Bombay, l’an dernier, j’avais acheté de l’agneau, mais il n’y avait que des os, j’en entends encore parler... » raconte-t-il. Éric Brissy, qui respecte un plan alimentaire validé par le médecin, est ensuite soucieux de « mettre en valeur les produits de base ». « Vous prenez une boîte de petits pois, vous les faites revenir avec des oignons et des tomates, et, tout de suite, c’est bien meilleur », dit-il avec délectation. Vient ensuite la décoration. Graines de noisettes sur une mousse au café, lamelles de citron sur une salade... sont pour lui « le B.A.-BA d’un plat, ce qui donne envie de le manger ». De temps à autre, les menus sont accompagnés d’un verre de vin ou de bière. « Tant que ça n’affecte pas le fonctionnement du bateau, ça peut limiter les beuveries aux escales », explique le commandant, le capitaine de vaisseau Laurent Hava, à qui revient d’autoriser l’alcool à bord. Dernier « luxe » : le service est assuré à table par des matelots ou des quartiers-maîtres, et le repas avec entrée-plat-dessert dure une heure. Les officiers, qui sont servis dans leurs carrés, « n’ont pas la même vaisselle. Mais du pacha (capitaine) au simple matelot, tous mangent exactement la même chose », souligne Éric Brissy. Loin de s’en plaindre, au carré des officiers supérieurs on s’inquiète pour sa ligne. « L’espace étant confiné, nous ne faisons pas beaucoup d’exercices physiques », explique le commandant Hava, tandis que son second résiste, en soupirant, à un excellent pâté. Mais comment tenir face aux croissants frais, que prépare certaines nuits le boulanger du bord ? Quant à l’escale de mercredi, qui tombe le 1er jour du carême (selon le rite catholique romain), l’aumônier du Surcouf abandonne de lui-même l’idée de manger maigre. En effet, le cuisinier ne peut utiliser la friteuse qu’à quai, quand le bâtiment est stable. Or, note le chef, « les gars, vous leur faites une entrecôte avec des frites et une bonne sauce béarnaise, et ils sont heureux !» Lui est certain qu’« un bon repas contribue à pacifier les esprits ». Ce qui ne l’empêche pas, entre ses heures de cuisine, d’échanger sa blouse blanche et ses chaussures antidérapantes contre une tenue de combat, pour se placer derrière le canon de 20 mm.

À table, devant un gigot d’agneau et des flageolets, revenus avec de petits lardons, les marins embarqués pour trois mois à bord de la frégate Surcouf voient leur moral remonter sensiblement, rapporte Charlotte Plantive, de l’AFP.
« À la fin de la mission, on sent que les gens ont envie d’être à la maison », raconte le premier maître Éric Brissy, chef des cuisines,...