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Des Casques bleus français appartenant à une unité médicale avaient été chassés par les habitants La Finul minimise l’incident de Maroun el-Ras et met l’accent sur ses activités humanitaires

Les incidents deviennent de plus en plus fréquents au Liban-Sud entre des habitants de localités à majorité chiite et des soldats de certains contingents européens de la Finul. Après les Espagnols, qui sont en charge du secteur est de la bande frontalière et qui étaient notamment cibles de jets de pierres dimanche dans le village de Debbine (caza de Marjeyoun), ce sont les Français qui ont été chassés lundi de Maroun el-Ras (caza de Bint Jbeil). Les soldats français qui se rendaient à Maroun el-Ras lundi ne patrouillaient pas dans les environs : ils appartenaient à une unité médicale. C’étaient des Casques bleus médecins et infirmiers venus dispenser des soins aux habitants, une tâche qu’ils ont l’habitude d’effectuer à Maroun el-Ras tous les lundis. Ainsi, depuis quelques mois, la clinique ambulante relevant du contingent français dispense les soins nécessaires aux habitants et leur distribue des médicaments. Certains habitants ont pourtant chassé l’équipe de la Finul, lui demandant de ne plus revenir dans le village sans une autorisation préalable du président du conseil municipal de Maroun el-Ras. Citant son correspondant à Bint Jbeil, l’Agence nationale d’information (ANI, officielle) indique que « les habitants de la localité ont chassé les soldats français à cause des mauvaises relations avec ce contingent spécialement », soulignant que « les habitants entretiennent de très bonnes relations avec les contingents d’autres nationalités, notamment avec les Casques bleus italiens ». L’ANI rapporte également, citant les habitants, que « les soldats français de la Finul sont en train de fouiller les égouts dans le village à la recherche d’armes et de munitions sans l’autorisation de la municipalité et sans être accompagnés d’une escorte libanaise ». Il convient de préciser que les Casques bleus français sont arrivés au Liban-Sud avec treize chars Leclerc qui relèvent directement du commandement général de la Finul à Naqoura. De plus, trente-cinq officiers libanais de liaison coopèrent au quotidien avec les Casques bleus, à partir notamment des quartiers généraux de chaque contingent. Mais depuis leur arrivée au Liban-Sud dans le cadre de la Finul renforcée, certains Casques bleus européens, malgré tous les efforts qu’ils fournissent sur le plan humanitaire et malgré les emplois qu’ils sont en train de pourvoir aux habitants, ont du mal à se faire accepter. Ce problème se pose dans les villages à majorité chiite où les partisans sont pro-Hezbollah. D’ailleurs, lors du Conseil des ministres hier, un ministre a violemment dénoncé l’attitude du Hezbollah qui encourage ses partisans à s’en prendre aux soldats de la Finul dans certaines localités du Liban-Sud. Au quartier général des Casques bleus à Naqoura, on minimise l’incident de Maroun el-Ras. On parle plutôt d’un manque de coordination et l’on indique que tout sera réglé très rapidement. Le porte-parole de la Finul, Liam McDowell, a indiqué que l’incident « a eu lieu lors des activités régulières d’une équipe d’aide humanitaire ». Interrogé sur les relations entre les contingents européens des Casques bleus et certains habitant pro-Hezbollah, il a éludé la question, soulignant, dans un entretien téléphonique avec L’Orient-Le Jour, que « la Finul aide sur le plan médical environs 2 000 personnes par mois dans sa zone d’action au sud du Litani. Elle prévoit également, dans le cadre de son aide humanitaire, des cours d’informatique, distribue de l’eau et pourvoit des générateurs d’électricité ». « Nous sommes ici pour aider l’armée libanaise avec l’accord du gouvernement libanais. Et nous poursuivrons notre travail », a-t-il conclu. Invité par L’Orient-Le Jour à commenter l’incident de Maroun el-Ras, le responsable de presse du Hezbollah, Hussein Rahhal, a indiqué qu’il n’est « pas au courant des détails de l’incident » et que « l’affaire, qui a opposé les habitants de la localité à la Finul, ne relève pas du Hezbollah ». Il a dénoncé « le fait que certaines personnalités, appartenant au courant du 14 Mars, accordent tant d’importance à un tel incident, voulant insinuer que certaines parties libanaises ont des problèmes avec les Nations unies ». « Il semble que ces gens-là ont oublié que le plus important, c’est d’appliquer la 1701 et de mettre un terme aux violations israéliennes sur le sol libanais », a-t-il conclu. Par ailleurs, hier sur le terrain, le commandant de la Finul, le général Claudio Graziano, a effectué une tournée aux alentours des fermes de Chebaa, faisant une halte à la base aérienne de Kawkaba, qui relève du contingent indien de la Finul. Le commandant de la Finul, qui s’est déplacé lors de sa tournée à bord d’un hélicoptère, s’est rendu aussi à Khiam et à Ghajar. Il a souligné, lors d’un entretien avec les journalistes, l’importance du marquage de la ligne bleue. Pat. K.


Les incidents deviennent de plus en plus fréquents au Liban-Sud entre des habitants de localités à majorité chiite et des soldats de certains contingents européens de la Finul. Après les Espagnols, qui sont en charge du secteur est de la bande frontalière et qui étaient notamment cibles de jets de pierres dimanche dans le village de Debbine (caza de Marjeyoun), ce sont les...