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Actualités - REPORTAGE

Réformes et lutte contre la corruption : le double rendez-vous manqué de Beyrouth Lélia MEZHER

La conférence internationale de soutien au Liban, plus connue sous le nom de Paris III, aura eu lieu envers et contre tout. Au total, plus de 30 pays et instances internationales auront répondu présent pour venir en aide au pays, pendant que, sur le terrain, certains s’évertuaient à tenter de réveiller les démons de la guerre civile. Cet entêtement de la communauté internationale à ne pas « lâcher » le Liban, à tenter malgré tout de lui venir en aide même quand les Libanais eux-mêmes semblent refuser de s’aider, prouve sans doute l’importance de ce petit pays et la confiance – aveugle ? – des pays donateurs dans sa capacité à se relever, pour une énième fois. Mais, loin des clichés du phénix renaissant irrémédiablement de ses cendres, c’est fondamentalement une image de « bon payeur » que le président français, Jacques Chirac, a voulu donner au monde. Ainsi nous aura-t-il gratifiés d’un plus que bienvenu « les Libanais paient toujours leurs dettes, c’est une question de culture », et ce devant les caméras du monde entier. Néanmoins, il aura pris soin de passer sous silence un sujet beaucoup moins plaisant pour le Liban : celui de la transparence et de la lutte contre la corruption. Croire cependant que tous ces dons, tous ces faramineux chiffres qui ont été avancés ou promis par les pays participants vont être versés sans que ces gouvernements respectifs ne cherchent à connaître l’exact devenir de ces sommes, croire cela serait d’une rare naïveté. Car à Stockholm déjà, lors de la conférence d’aide au Liban, organisée au lendemain de l’offensive israélienne, les pays donateurs avaient exigé une certaine transparence qui puisse leur permettre une traçabilité des dons. Cette fois, il faudra être plus sérieux encore à ce sujet, et la feuille de réformes présentée par le gouvernement Siniora n’est pas étrangère à ce désir de transparence et d’ « accountability » exprimé par les pays donateurs. Qu’en est-il donc de la ratification, par le Liban, de la Convention de l’ONU pour la lutte contre la corruption (UNCAC) ? Existe-t-il une volonté réelle de la part du gouvernement de la ratifier et de s’y conformer ?
La conférence internationale de soutien au Liban, plus connue sous le nom de Paris III, aura eu lieu envers et contre tout. Au total, plus de 30 pays et instances internationales auront répondu présent pour venir en aide au pays, pendant que, sur le terrain, certains s’évertuaient à tenter de réveiller les démons de la guerre civile. Cet entêtement de la communauté...