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Proche-Orient - Washington refuse d’avance de coopérer avec le futur cabinet d’union nationale palestinien Le gouvernement Hamas démissionne, Abbas reconduit Haniyeh au poste de Premier ministre

Le gouvernement palestinien issu du Hamas a démissionné hier, après moins d’un an de règne marqué par une crise politico-financière sans précédent, pour ouvrir la voie à la mise en place d’un cabinet d’union avec le parti rival du Fateh. Toutefois, les États-Unis ont fait savoir au président palestinien, Mahmoud Abbas, qu’ils ne traiteraient pas avec le futur gouvernement d’union. Le Premier ministre issu du Hamas, Ismaïl Haniyeh, a remis la démission du gouvernement palestinien actuel au président Mahmoud Abbas, le chef du Fateh, qui l’a aussitôt chargé par décret de former un cabinet d’union. « Nous avons lancé aujourd’hui la procédure de formation du gouvernement d’union nationale. Le frère Ismaïl Haniyeh m’a présenté la démission de son gouvernement et je l’ai chargé de former un nouveau cabinet », a affirmé M. Abbas lors d’une conférence de presse à Gaza aux côtés de M. Haniyeh. Il a espéré que la mise en place d’un cabinet d’union, après plusieurs mois de discussions et de violences partisanes meurtrières, « inaugurera une nouvelle ère palestinienne dans laquelle le peuple vivra en paix et en sécurité ». « En tant que chef du gouvernement actuel, je vous présente ma démission afin de permettre le lancement des démarches constitutionnelles pour la formation d’un gouvernement d’union », a indiqué M. Haniyeh. Les deux dirigeants semblent avoir aplani les divergences de dernière minute qui avaient surgi, notamment, sur l’attribution de certains portefeuilles ministériels. M. Abbas a lu un décret dans lequel il a annoncé avoir accepté la démission du Premier ministre et demandé au gouvernement actuel d’expédier les affaires courantes jusqu’à l’entrée en fonctions de ce gouvernement d’union, le premier dans l’histoire des Palestiniens. Il a précisé que M. Haniyeh disposait d’un délai de cinq semaines pour former le nouveau cabinet et le lui présenter avant de le soumettre à l’approbation du Parlement. « Je vous invite aussi à respecter les résolutions arabes et internationales et les accords signés par l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) », a poursuivi M. Abbas, conformément à l’accord de La Mecque (Arabie saoudite). M. Abbas et le numéro un du Hamas, Khaled Mechaal, s’étaient mis d’accord sur la mise en place d’un gouvernement d’union le 8 février lors d’une réunion de réconciliation à La Mecque, après une crise politique qui a dégénéré en combats meurtriers entre les deux groupes dans la bande de Gaza. Aux termes de cet accord, le Hamas doit disposer, outre de M. Haniyeh, de neuf ministres contre six pour le Fateh. Les postes-clés des Affaires étrangères et des Finances doivent revenir à des indépendants alors que celui de l’Intérieur devait être attribué à une personnalité indépendante choisie par le Hamas avec l’aval de M. Abbas. Le gouvernement issu du Hamas, considéré comme une organisation terroriste par les États-Unis et l’Union européenne, est paralysé depuis son entrée en fonctions fin mars par un boycott diplomatique et financier occidental et a dû faire face à une crise politique interne sans précédent avec le Fateh. La principale tâche du nouveau cabinet sera de tenter d’obtenir la fin de ce boycott. Les États-Unis et l’UE exigent, pour renouer avec le gouvernement palestinien, que le Hamas reconnaisse explicitement Israël, les accords passés, et renonce à la violence. La Maison-Blanche, par la voix de son porte-parole Tony Snow, a déclaré hier que les conditions des États-Unis restaient les mêmes vis-à-vis d’un gouvernement palestinien, à commencer par la reconnaissance du « droit à l’existence d’Israël », tout en réaffirmant la volonté américaine d’une « solution à deux États », israélien et palestinien. Auparavant en journée, le consul général américain à Jérusalem, Jacob Walles, a informé M. Abbas du refus de Washington de traiter avec le futur cabinet d’union lors d’un entretien à Ramallah. « L’Administration américaine a informé le président Abbas qu’elle refusait de traiter avec le nouveau gouvernement palestinien car celui-ci ne remplit pas clairement les conditions posées par le quartette », a affirmé à l’AFP un responsable palestinien parlant sous couvert d’anonymat. Les contacts entre les Américains et Abbas ne seront pas concernés par ce boycottage, même si les rapports se sont quelque peu détériorés entre Washington et le président modéré de l’Autorité palestinienne depuis l’accord de La Mecque. Cependant, l’aide de plus de 86 millions de dollars annoncée par le président Bush pour les forces de sécurité contrôlées par M. Abbas est actuellement gelée par l’opposition d’une élue démocrate. « J’ai bloqué en début de semaine dernière (l’octroi) de ces 86 millions de dollars », a déclaré Nita Lowey, présidente de la sous-commission budgétaire chargée des Affaires étrangères à la Chambre des représentants. « Il est impératif que nous comprenions mieux à quoi est destinée cette subvention, et quelle est la situation sur le terrain » avant de pouvoir débloquer ces fonds, a ajouté Mme Lowey, indiquant attendre des réponses du département d’État.
Le gouvernement palestinien issu du Hamas a démissionné hier, après moins d’un an de règne marqué par une crise politico-financière sans précédent, pour ouvrir la voie à la mise en place d’un cabinet d’union avec le parti rival du Fateh. Toutefois, les États-Unis ont fait savoir au président palestinien, Mahmoud Abbas, qu’ils ne traiteraient pas avec le futur...