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L’ordination des femmes figure au nombre des dossiers sensibles Réunion-clé de l’Église anglicane menacée de schisme sur l’homosexualité

Les primats anglicans, profondément divisés sur la question homosexuelle, ont entamé hier en Tanzanie une réunion décisive de six jours sur fond de menaces de schisme de cette Église qui compte quelque 77 millions de fidèles. Le synode, auquel participe le chef spirituel de l’Église anglicane, l’archevêque de Canterbury Rowan Williams, devrait voir s’affronter d’un côté les pays en développement, qui considèrent l’homosexualité comme un péché, et de l’autre des ecclésiastiques occidentaux, généralement plus progressistes. « C’est une réunion interne. Nous allons discuter et nous espérons résoudre nos problèmes », avait déclaré mardi à la presse Donald Ntentemera, évêque du diocèse de Central Tanganyika (Tanzanie). « J’espère que les fidèles de l’Église vont prier pour nous pendant que nous nous rencontrons en tant que leaders de l’Église anglicane. Que la volonté de Dieu soit faite », a lancé Rowan Williams, à son arrivée en Tanzanie mardi. La réunion se déroule à huis clos jusqu’au 19 février dans un hôtel de luxe situé à Jangwani Beach, à une trentaine de kilomètres au nord de la capitale économique tanzanienne Dar es-Salaam. Trente-huit primats, représentant des provinces comme l’Australie, les États-Unis, le Nigeria, devaient y participer. La question homosexuelle et la nomination de femmes comme évêques, qui divisent depuis plusieurs années l’Église anglicane, devaient être au cœur des débats. La branche américaine de l’Église anglicane avait ordonné en 2003 un ecclésiastique ouvertement homosexuel, Gene Robinson, évêque du New Hampshire (Nord-Est), provoquant une opposition véhémente des fidèles conservateurs, en particulier dans les pays en développement. Elle avait reçu une nouvelle fois les foudres des conservateurs en élisant à sa tête en 2006 une femme, Mgr Katharine Jefferts Schori, qui avait proclamé que l’homosexualité n’était pas un péché. Dans la foulée de ces décisions, des branches de l’Église anglicane dans les pays du Sud ont refusé les financements venant des églises anglicanes soutenant l’ordination d’évêques homosexuels. L’archevêque anglican du Nigeria, Peter Akinola, a averti que la consécration d’évêques homosexuels l’obligerait à conduire son Église, qui compte 17,5 millions de fidèles dans son pays, à la scission. Une menace qu’il n’a pour l’instant pas mise à exécution. Et Jayne Ozanne, un conseiller de Rowan Williams, a prévenu que l’Église anglicane pourrait « imploser et s’autodétruire » sur le thème des prélats homosexuels et d’autres sujets sensibles comme l’ordination des femmes. C’est dans ce climat très tendu que l’Église anglicane se réunit en Tanzanie. Ce synode a lieu après le rejet en juin 2006, par la branche américaine de l’Église anglicane, d’une résolution appelant « à limiter » les nominations d’évêques homosexuels et les rites destinés à bénir les unions de personnes de même sexe. En septembre, vingt-cinq prélats conservateurs anglicans réunis au Rwanda avaient appelé la création aux États-Unis d’une nouvelle Église anglicane qui n’accepterait pas l’ordination de femmes et d’homosexuels.
Les primats anglicans, profondément divisés sur la question homosexuelle, ont entamé hier en Tanzanie une réunion décisive de six jours sur fond de menaces de schisme de cette Église qui compte quelque 77 millions de fidèles.
Le synode, auquel participe le chef spirituel de l’Église anglicane, l’archevêque de Canterbury Rowan Williams, devrait voir s’affronter d’un...