Sacrée famille! Fonda Henry, Jane et Peter

Il n’était pas facile pour les jeunes Jane et Peter, nés de l’union de Shirley et Henry Fonda, d’être les enfants de l’acteur qui incarna au cinéma, en 1939, l’ancien président des États-Unis Abraham Lincoln dans le film Young Mr Lincoln et dont l’image fut utilisée dans une édition spéciale de poste des E.U. appelée «Légendes de Hollywood». Henry Fonda n’était pas seulement ce qu’on appelait un monstre sacré de Hollywood, mais une figure exemplaire, illustrant toutes les valeurs que l’Amérique aimait à prôner. De l’héroïsme quotidien au sens du devoir civique, en passant par l’honnêteté élémentaire, sans oublier une rigueur volontaire proche de l’ascèse, le deuxième homme aux yeux clairs du cinéma américain interprétait, et était à la fois, un redresseur de torts et un moraliste. Ce tempérament fort contribuera à l’éloigner de ses enfants alors que, tout comme lui, ils avaient choisi de prendre le chemin des studios. Si Peter est resté à l’ombre de son père, évitant tout accroc, mais confiné dans de petits rôles insignifiants sauf pour l’emblématique Easy Rider (coproduit, coréalisé et interprété par lui) et qui est devenu le film culte d’une certaine génération, ce n’était pas le cas de Jane. Rebelle et anticonformiste, elle casse très vite l’image de poupée et de sex-symbol dans laquelle voulait la confiner son Vadim d’époux. La Barbarella brise vite les chaînes et s’en va mener plusieurs combats (au demeurant toujours pacifistes). Ses luttes ont pour nom la paix au Vietnam, les droits des Indiens et actuellement l’Irak. Celle qui voulait être cover-girl dans sa jeunesse, pour ne pas être actrice comme papa, a pourtant à son registre cinématographique un certain nombre de films et non des moindres, Barefoot in the Park (1967), They Shoot Horses Don’t They (1969) et Klute (1971). Ses prises de position anticonformistes l’ayant écartée quelque temps des studios, Jane Fonda va effectuer aux débuts des années 80 un retour en force comme productrice et interprète du film Golden Pond (1981). Dans ce film, elle offre à Henry Fonda, l’acteur, une des plus belle prestations de sa carrière qui sera couronnée d’un Oscar et à Henry Fonda, le père, un des plus beaux cadeaux qu’une fille peut offrir à son papa à la fin de sa vie : la réconciliation.