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CONCERT - Du jazz de toutes les couleurs, servi par un duo de choc La musique voyageuse de Bojan Z et Julien Lourau

C’est un concert aux couleurs bigarrées qu’a offert le duo Bojan Z-Julien Lourau au Music-Hall (Starco). Un dialogue à deux, à la fois langoureux et percutant, qui, l’espace d’un soir, a emporté le public, venu nombreux les applaudir, dans un voyage vers la stratosphère jazz. Ils n’ont pas voulu rater leur rendez-vous avec le Liban. Et le public, à son tour, a répondu présent à l’appel. Après avoir participé au Concert en Blanc organisé par Liban-Jazz, qui a eu lieu en septembre 2006 à Paris, Bojan Z et Julien Lourau sont venus partager avec les Libanais des instants musicaux privilégiés. Au piano, le Bulgare Bojan Z, boule à zéro, fait face au Français Lourau à la crinière de lion. Durant plus d’une heure trente, les deux artistes vont surfer sur une musique inédite, un grand mélange comme l’a qualifiée un jour Lourau, «où se croisent le free et le funk, les mélodies, les musiques de l’Est et d’Afrique, le tout porté par une pulsation basique qui vient directement du jazz». Brisant à la fois les frontières et les contraintes, les musiciens s’envolent vers des espaces dont eux seuls en possèdent la clef. Leurs mélodies (la plupart de leurs compositions) vont peu à peu apprivoiser un public d’abord réticent. En fusion totale, jusqu’à se délester de sa propre identité pour se parer de celle de l’autre, les compagnons de route se sont comparés à «un vieux couple. On essaye cependant de ne pas réagir comme tel et de ne pas tomber dans le piège de l’ennui». En effet, étrangère à tout ce qui s’appelle routine, leur musique parcourt des chemins jamais balisés. S’appropriant l’espace et l’occupant jalousement, Bojan Z et Julien Lourau inviteront le public, de temps à autre, à s’infiltrer par une petite brèche. «Ceux qui m’aiment prendront le train» À certains moments, l’audience demeure sur le quai, incapable de prendre le train en marche et de pénétrer des zones infranchissables. Les musiciens lancent alors à nouveau une passerelle, un pont pour rétablir le dialogue. Car tout est question de dialogue dans ce concert qui voyage à travers les cadences cubaines, le reggae, le blues américain, l’électro et le folklore bulgare. La présence du percussionniste Khaled Yassine, en fin de spectacle, vient ajouter une couleur de plus à cette musique bigarrée. Le piano, pris à bras le corps par Bojan Z, redevient cet instrument à percussions aux rythmes puissants, contrastant avec les tempos lents et sensuels du saxo de Lourau. Brisant l’autisme des premières notes, leur musique devient caressante, presque enveloppante. Les barrières sont tombées. La marée s’est retirée, laissant des traces sur son passage, et le jazz a retrouvé avec le duo Lourau-Bojan Z sa vocation première: ouvert à toutes les influences et porte-parole de toutes les cultures libres et libertaires. Colette KHALAF
C’est un concert aux couleurs bigarrées qu’a offert le duo Bojan Z-Julien Lourau au Music-Hall (Starco). Un dialogue à deux, à la fois langoureux et percutant, qui, l’espace d’un soir, a emporté le public, venu nombreux les applaudir, dans un voyage vers la stratosphère jazz.
Ils n’ont pas voulu rater leur rendez-vous avec le Liban. Et le public, à son tour, a...