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Actualités - RENCONTRE

RENCONTRE - Elle donne un concert ce soir, à 19h30, à l’église Saint-Jean-Marc à Byblos Marie Jan, une harpiste militante pour la paix

Un regard bleu de porcelaine. Un joli minois de Bretonne charriant les aquilons des infinies campagnes vertes et les embruns de la mer, et comme une fée, comme Alain Stivell dont elle est d’ailleurs une amie, elle a ce don et ce talent divins et rares de pincer les cordes d’une harpe… Elle, c’est Marie Jan, non seulement une musicienne rompue au métier de faire chanter les cordes d’une harpe entre un cocktail alliant jazz, partitions classiques, mélodies celtiques et improvisations, mais aussi une fervente militante pour la paix… Générosité, sérénité et sens de l’humain rayonnent de son comportement et de ses propos. Tout d’abord ce proverbe indien qu’elle cite en toute simplicité: «Tout ce que tu n’as pas donné, tu l’as perdu.» Et puis, pour commencer ce concert qu’elle donne, en toute gratuite amitié et générosité de cœur, après une première visite au Liban, à l’église Saint Jean-Marc de Byblos. «Les Libanais ont besoin d’être réconfortés par la musique, dit-elle. C’est relaxant comme du yoga…» Originaire du Morbihan (comprendre petite mer), férue de poésie et de romans policiers, fan chevronnée de Glenn Gould et, après avoir tâté du triangle comme premières gammes, Marie Jan se retrouve dès dix ans derrière le rideau des cordes d’une harpe. Doux scintillement des frêles barreaux d’une captivité tendrement convoitée et vécue comme un enchantement... Et c’est une passion dévorante qui la mène de concours internationaux en concerts (plus de sept cents), où la harpe a pour elle et son auditoire toutes les éloquences du monde. Surtout celles qui parlent, en notes cristallines, du bonheur, de la paix, de l’harmonie avec soi, les autres et l’univers… Pour les amateurs du genre, Marie Jan, qui n’hésite pas à déclarer que le plus grand harpiste est le roi David, a concocté à ses auditeurs un programme d’une belle modernité. Une musique aux métissages malicieux et frais. Une étonnante diversité de morceaux soigneusement choisis. «Avec plein d’encore», dit-elle généreusement, avec un rire enjoué. Des pièces de sa composition, du jazz (blusettes, blues-bossa), un air religieux (un Lauda), des «gwerz» (complaintes selon la tradition bretonne), de la musique irlandaise, deux chansons, dont celle du rossignol qui cherche la paix… Et, pour conclure, un concerto d’O’Carolan, inspiré de Vivaldi. Du Conservatoire de Nantes et de Rennes à Boston, Marie Jan a traqué surtout l’art de la fugue et du contrepoint pour, non seulement arranger et transcrire la musique pour la harpe, mais aussi pour composer pour d’autres instruments telles la contrebasse, la percussion, la flûte…Pour cette musicienne ancrée dans son époque et son temps, «la harpe est à la musique ce que la musique est à la vie». Belle définition d’un instrument à la richesse harmonique insondable pour une interprète dont l’invitation au voyage est un vrai rêve fait d’émotion, de beautés sonores profondes et de notes bleues. «Je suis très heureuse de ce voyage, dit Marie Jan, c’est le plus beau que j’aie fait jusqu’à maintenant. Et ce ne sera certainement pas le dernier pour le Liban! J’espère aussi que ce pays va trouver une issue à ses problèmes. C’est toujours les gens du peuple, dans ces cas, qui sont en première ligne et il faut beaucoup penser à eux…» Edgar DAVIDIAN * L’itinéraire des concerts donnés par Marie Jan est le suivant: aujourd’hui, vendredi 9 février à l’église Saint-Jean-Marc, Byblos, à 19h30. Le vendredi 16 février à l’Hôpital Bhannès à 16h00. Le mercredi 14 février à l’é Café (au vieux souk) à 21h00, ainsi que les 15, 16, 17 et 22 février.

Un regard bleu de porcelaine. Un joli minois de Bretonne charriant les aquilons des infinies campagnes vertes et les embruns de la mer, et comme une fée, comme Alain Stivell dont elle est d’ailleurs une amie, elle a ce don et ce talent divins et rares de pincer les cordes d’une harpe… Elle, c’est Marie Jan, non seulement une musicienne rompue au métier de faire chanter les...