Coopération - Deux grands projets réalisés au Liban-Sud grâce au soutien des ONG People in Need et Adra Pour l’ambassadeur tchèque, la paix civile est la condition du développement

La réhabilitation du réseau de l’eau dans sept villages du Liban-Sud et l’équipement des centres socioculturels Kamel Yousef Jaber, à Jbaa (Iqlim el-Touffah) et Marjeyoun, demeurent l’essence de la contribution du gouvernement tchèque au développement de cette région, largement affectée par la guerre de juillet-août 2006. À cette occasion, l’ambassadeur de Tchéquie au Liban, Jan Cizek, et la conseillère économique auprès de l’ambassade, Bronislava Tomasova, ont effectué mercredi et hier une tournée au Liban-Sud, pour vérifier sur le terrain l’évolution des travaux réalisés par deux ONG tchèques : People in Need et Adra. Il ne s’agit toutefois pas de la première contribution de la Tchéquie au pays du Cèdre. En effet, dès les premiers jours de l’offensive militaire israélienne contre le Liban, « notre pays a offert des aides d’une valeur totale de 100 000 dollars », sans compter bien sûr les aides offertes au Liban dans le cadre de la conférence de Stockholm, comme le souligne à L’Orient-Le Jour M. Cizek. De même, des bourses universitaires continuent à être accordées à des étudiants libanais qui désirent poursuivre leurs études en Tchéquie. En charge de la mission diplomatique au Liban depuis la fin d’août 2006, M. Cizek désire renforcer les relations entre les deux pays dans les domaines touristique et économique. Mais pour ce faire, il est impératif que la crise politique au Liban soit contenue, et que la paix et la stabilité soient instaurées. « Nous soutenons tous les efforts susceptibles d’aboutir à un accord entre les parties en conflit », insiste M. Cizek, qui ajoute : « Nous espérons que les hommes politiques retourneront à la table de dialogue. Nous préférons toutefois que cela se passe dans le cadre des institutions constitutionnelles, comme le Conseil des ministres ou le Parlement. Nous sommes conscients de la complexité du problème, mais la stabilité demeure une condition principale non seulement pour le développement du Liban, mais aussi pour une coopération plus étroite entre nos deux pays. » « En tant que membre de l’Union européenne, nous sommes étroitement connectés au Liban par le biais de la Politique européenne de voisinage, qui a été récemment complétée par un plan d’action en conformité avec le programme de réformes dernièrement approuvé par le gouvernement libanais, poursuit M. Cizek. Nous souhaitons aider le Liban pour améliorer sa situation économique et sociale. Nous désirons aussi présenter une autre image de la République tchèque, celle d’un pays modernisé et développé qui regorge de destinations touristiques, de sites historiques et bien sûr qui est riche sur le plan culturel et artistique. » Le coup d’envoi de la tournée de la délégation tchèque au Liban-Sud a été donné par la visite du centre socioculturel de Kamel Youssef Jaber, à Jbaa, dont l’inauguration a été possible grâce à un don de l’ONG People in Need. Initialement fondé en 1996, à Nabatiyeh, le centre socioculturel Kamel Youssef Jaber était destiné à l’enseignement technique, tel que l’initiation à l’informatique, l’esthétique et la coiffure, l’apprentissage de l’anglais, l’assurance et le marketing. En 2000 toutefois, les activités du centre ont été élargies. Elles englobent désormais « la prise en charge des enfants qui travaillent, la défense des droits de l’enfant, l’alphabétisation, ainsi que l’organisation d’activités artistiques pour les aider à exorciser leurs problèmes et leurs angoisses dues aux derniers événements », comme le souligne Maria Khayat Assi, responsable au centre, qui souligne que les cas les plus graves sont référés à des spécialistes. « Après la guerre de juillet-août, le centre a assuré les fournitures scolaires à quelque 13 000 enfants, qui ont également bénéficié de la “veste de l’hiver”, a-t-elle ajouté. Le centre assure également le mazout aux écoles. » La tournée a également englobé une visite aux centres socioculturels Kamel Youssef Jaber de Nabatiyeh et de Marjeyoun. La délégation tchèque, qui comptait aussi des représentants de People in Need et Adra, s’est par la suite rendue dans les villages de Bourj el-Moulouk, Deir Mimas, Alma el-Chaab, Kawzah, Debl, Rmeich et Aïn Ebel dont le réseau d’eau a été réhabilité grâce à des dons de l’ONG tchèque Adra, dont l’action humanitaire avait déjà bénéficié au village de Cana, en 1996. N. M.