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Actualités - CHRONOLOGIE

ÉDITION - « La magie des nuits de Baalbeck, 1956-2006 » Un cinquantenaire empreint de regret, de nostalgie, mais où persiste l’espoir

Par les temps qui courent, l’on ne peut s’empêcher de feuilleter cet ouvrage avec un grand pincement au cœur. Car La magie des nuits de Baalbeck fait revivre des soirées qui semblent appartenir à un autre temps, une autre vie. Il nous conte cinquante années de créations artistiques inoubliables, à la belle étoile de la cité du soleil. Coédité par le Festival de Baalbeck et L’Oréal, il devait être remis à tous les amis du festival, en juillet, au moment de l’ouverture de la saison du cinquantenaire. Mais la guerre en a voulu autrement. Avec la détermination qui le caractérise, le comité du festival a voulu transmettre un message à travers ces pages célébrant la vie. Comme le note si bien Ghassan Tuéni dans un feuillet ajouté post-impression et justement intitulé «Baalbeck avant- et après propos», ce livre est conçu «par ceux – nous les savons nombreux – qui veulent perpétuer l’écho des riches heures qu’ils avaient vécues, témoigner que Baalbeck “mille fois revécu” est tout autant d’esprit que de pierre». Et le journaliste émérite de poursuivre qu’il voit dans ce livre un chemin de retour tout autant qu’une invitation à la nostalgie. «Comment, sans nostalgie, pourrait-on se rappeler le voyage précurseur de l’empereur Guillaume II d’Allemagne, relire les merveilleuses pages de Flaubert, Lamartine, Renan, Volney ou Barrès, puiser dans les livres-programmes du festival, la science de nos historiens, le charme des chroniqueurs, s’arrêter devant les interrogations, réciter les poèmes – tout cela sans exprimer une pensée pour ceux des nôtres qui sont partis, les Georges Schéhadé, Salwa es-Saïd, Assi Rahbani, Nadia Tuéni et tant d’autres?» M. Tuéni s’interroge également: comment ne pas regretter, en regardant telle ou telle image, que l’on n’écoutera plus Aragon et que Cocteau, Barrault, Noureev, Von Karajan, Munchinger, Nicholaïs, Oum Kalsoum, Miles Davis et tant d’autres des plus prestigieux des grands prêtres de l’art ne viendront plus célébrer dans nos temples? «Mais ce livre est aussi une invitation à l’espoir, une porte ouverte sur l’avenir, un appel aux jeunes espérances, celles qui veulent faire mieux, plutôt qu’à l’invite des souvenances maintenant estompées», note ensuite Ghassan Tuéni. Sir Lindsay Owen-Jones, président de L’Oréal, indique pour sa part que son groupe a choisi de soutenir le festival depuis sa renaissance pour l’«esprit» qui y préside, pour cette ouverture généreuse aux diversités culturelles. May Arida, présidente du festival, souligne qu’à la naissance du festival, il y a cinquante ans, sont venus d’autres dieux que ceux célébrés dans le temps, «magnifiant la vie, exaltant la beauté, conjurant le malheur et la précarité des choses… L’art.» Le témoignage du journaliste et critique artistique Nazih Khater (transcription française par Élie Fayad) ramène le lecteur vers un soir de 1963 où il fut touché par la magie des lieux, conquis par le festival. Depuis, il «monte» à Baalbeck comme on va vers une cérémonie rituelle. «Nul ne peut rester le même après avoir assisté à ce festival, fait de sensations extrêmes, de celles qui ne peuvent que nous faire réagir et nous sortir de nous-mêmes.» Pour témoigner de la grandeur d’antan et inciter des challenges futurs, voilà donc le résumé en images et témoignages d’un demi-siècle de célébration de la vie. Maya GHANDOUR HERT
Par les temps qui courent, l’on ne peut s’empêcher de feuilleter cet ouvrage avec un grand pincement au cœur. Car La magie des nuits de Baalbeck fait revivre des soirées qui semblent appartenir à un autre temps, une autre vie. Il nous conte cinquante années de créations artistiques inoubliables, à la belle étoile de la cité du soleil. Coédité par le Festival de Baalbeck...