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Début de relations formelles entre le Liban et le FMI Paris III va permettre de renégocier la dette à un moindre coût PARIS, de Liliane MOKBEL

Les sommes réunies lors de la conférence de Paris III ne règleraient pas la crise politique qui secoue le Liban. Cette réflexion, qui a été répercutée par plus d’un support de presse occidental et local, a suscité une réaction en flèche d’une source proche du gouvernement au sein de la délégation libanaise à la conférence de Paris III. Cette source a insisté que l’objectif de Paris III est de résoudre un problème financier auquel le Liban fait face et non pas un problème d’ordre politique. Le pays du Cèdre devrait en 2007 honorer des échéances financières de l’ordre de près de neuf milliards de dollars. Une partie des 7,6 milliards de dollars collectés lors de Paris III permettrait de substituer une partie de la dette par une autre dont le coût du loyer serait plus faible. Cependant, la composante de la somme réunie en faveur du Liban répartie entre dons et prêts bonifiées n’est pas encore finalisée. La répartition de la somme serait connue vers la fin de cette semaine avec le retour aujourd’hui (lundi) à Beyrouth du ministre des Finances, Jihad Azour, qui a rencontré pendant le week-end à Paris le ministre français du Budget, et qui, une fois de retour à Beyrouth, plancherait avec une équipe de techniciens sur le dossier de la répartition de la somme spécifiée. Mais un pointage préliminaire a estimé les dons à quelque 800 millions de dollars. Un chiffre modeste par rapport aux prévisions des responsables libanais mais qui représente quand même un point marqué par le Liban, d’autant que les dons étaient inexistants lors de la conférence Paris II en 2002. Ce qui est sûr pour le moment, c’est que le Liban recevrait à titre de don 400 millions de dollars répartis entre le royaume wahhabite (100 millions de dollars) et les Émirats arabes unis (300 millions de dollars). La source proche du gouvernement a estimé, par ailleurs, que les montants qui seraient déboursés au cours de 2007 en faveur du Liban varieraient entre un et un milliard et demi de dollars (dons et prêts). D’ici à avril, le Fonds monétaire international (FMI) décaisserait 150 millions de dollars. La source précitée a dit s’attendre à ce que ce prêt soit consenti à un taux d’intérêt de 4 %. La Banque mondiale (BM) verserait cette année quelque 200 millions de dollars d’un total de 700 millions de dollars. Les taux d’intérêt appliqués seraient les mêmes que ceux fixés par le FMI, soit 4 %. Quant à la Banque européenne d’investissement (BEI), elle devrait verser en 2007 la somme de 300 à 400 millions d’euros avec un taux d’intérêt variant entre 2,5 et 3 %. Si la substitution de la dette souveraine par une autre dette à moindre coût contribuerait à baisser d’une manière générale la structure des taux d’intérêt appliqués sur le marché local, elle permettrait surtout au Trésor de faire d’importantes économies. C’est que la baisse de 1 % des taux d’intérêt servis sur les titres libanais contribuerait à réduire le déficit public de 410 millions de dollars en rythme annuel. D’une manière générale, toute baisse du coût de la dette aiderait à réduire le déficit budgétaire d’autant que l’excédent primaire (budget hors service de la dette) est positif, toujours selon la même source proche du gouvernement. Les taux d’intérêt en vigueur en ce moment sur les obligations libanaises sont, rappelle-t-on, en moyenne de l’ordre de 9 % en livres libanaises et entre 7 et 8 % en devises. Par ailleurs, évoquant le FMI, la source proche du gouvernement s’est félicitée « du début des relations formelles entre le Liban et le FMI ». Elle a estimé que le FMI est le garant de l’absence de conditions politiques qui seraient éventuellement posées par les donateurs. Sa disposition à mettre en œuvre le programme d’urgence postconflit aurait permis à l’organisation internationale d’accorder au Liban la coquette somme de 150 millions de dollars, qui représente en fait la moitié du quota du Liban au sein du FMI. La mise en place de ce programme, a ajouté cette source, permettrait au Liban de se conformer à une certaine discipline dans l’application du plan de réformes indépendamment des considérations et des pressions d’ordre politique. D’ici à un an, si tout se passe comme prévu, le programme d’urgence postconflit déboucherait sur des négociations en prévision de la conclusion entre le FMI et le Liban d’un accord appelé « stand by agreement ». Dans le cadre de cet accord, les fonds que pourrait avancer le FMI au Liban représenteraient deux à trois fois le quota du pays du Cèdre.
Les sommes réunies lors de la conférence de Paris III ne règleraient pas la crise politique qui secoue le Liban. Cette réflexion, qui a été répercutée par plus d’un support de presse occidental et local, a suscité une réaction en flèche d’une source proche du gouvernement au sein de la délégation libanaise à la conférence de Paris III. Cette source a insisté que l’objectif...