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Actualités - REPORTAGE

Une douzaine de ponts reconstruits depuis la fin de l’offensive israélienne Du Nord au Sud, un même effort de réhabilitation des principaux axes routiers

Tant les dissensions politiques entre loyalistes et opposants que les mouvements populaires orchestrés par l’opposition depuis le 1er décembre auront poussé les médias à reléguer au second plan l’évolution de la reconstruction des ponts et autres axes routiers détruits par l’offensive israélienne de l’été dernier. Pourtant, aussi bien le Haut Comité de secours (HCS) que le Conseil du développement et de la reconstruction (CDR), ou le ministère des Travaux publics et des Transports poursuivent la gestion du processus de réhabilitation de ces axes vitaux pour l’économie du pays et pour les déplacements de la population. Au-delà du symbolisme des ponts, tant exploité par les agences publicitaires durant la période de l’après-guerre, c’est tout un pays qui apprend à « relier » les régions les unes aux autres après avoir été divisé de force des suites de l’offensive israélienne qui aura réduit à néant tous les efforts déployés par les gouvernements qui se sont succédé à partir des années 90, en vue de l’édification de réseaux routiers modernes. Au total, ce sont près d’une centaine de ponts qui ont été totalement ou partiellement détruits. Aujourd’hui, seuls une dizaine demeurent non couverts par des donations ou des crédits affectés à leur reconstruction. Au Haut Comité de secours (HCS), l’ingénieur responsable du dossier explique que les ponts ont été répartis en deux groupes. Ceux dont la reconstruction a été confiée au CDR, et de manière générale il s’agit des axes internationaux, et ceux qui ont été confiés au ministère des Travaux publics et des Transports, c’est-à-dire principalement les routes locales ou desservant des villages. Là où le HCS joue un rôle important, c’est dans la surveillance de la répartition des dons affectés à la reconstruction de chaque pont. Il s’emploie à s’assurer qu’il n’y aura pas double emploi et que, par exemple, un même pont n’a pas reçu deux fois des crédits ou des donations. Concrètement, comment se font les donations ? L’ingénieur du HCS souligne que « la liste des ponts détruits partiellement ou totalement a été mise en ligne sur le site Internet du Haut Comité (http://www.rebuildlebanon.com.lb www.rebuildlebanon.com.lb). Ainsi, les éventuels donateurs n’ont qu’à la consulter. Ensuite, lorsqu’ils ont décidé quel(s) pont(s) ils veulent financer, ils adressent une lettre au Premier ministre, dans laquelle ils font leur proposition. Celui-ci donne ensuite son aval à la proposition et en notifie le donateur qui devra, à son tour, se tourner soit vers le CDR, soit encore vers le ministère des Travaux publics et des Transports, avec lequel il signera un mémorandum d’accord pour la reconstruction du pont ainsi choisi ». Au CDR Du côté du Conseil du développement et de la reconstruction, on souligne que le nombre de ponts dont la reconstruction a d’ores et déjà été entamée s’élève à 89. Le CDR s’emploie actuellement à reconstruire 52 de ces 89 points de passage sur ordre du HCS. Sur ces 52 ponts, 12 ont été reconstruits de manière totale et ont été rouverts au public : le pont du Awwali ; le pont de l’intersection de Rmeileh ; le pont maritime de Arka ; l’ancien pont de Zahrani ; le pont de Rmeileh ; le pont de Wardanieh ; le pont de Ghazieh ; le pont de Knarit ; le pont de Madfoun ; deux ponts dans la region de Jiyeh et le pont de Kasmiyeh. D’autre part, interrogés sur l’efficacité de la collaboration entre le Haut Comite de secours et le Conseil du développement et de la reconstruction, les responsables du CDR insistent sur le fait que « la collaboration et la coopération sont totales, tant avec le HCS qu’avec le ministère des Travaux publics et des Transports, surtout lorsqu’il s’agit de reconstruire des ponts et des routes qui appartiennent aux axes routiers internationaux ». Dans ce cadre, le CDR a le même son de cloche que le HCS concernant le financement de la reconstruction : « Le financement provient du secteur privé, ou encore de donations financières octroyées par des pays amis ou frères, tels que l’Arabie saoudite, l’Iran, le Koweït, l’Italie ou encore les États-Unis. » Le ministère des Travaux publics et des Transports se charge, de son côté, de reconstruire 39 ponts, parmi lesquels celui de Khardali et de Habbouche, et les passages de Kfarmichkeh-Hasbaya. Le Nord et ses embouteillages Le CDR reconnaît que « l’autoroute du Nord, surtout à hauteur du pont de Ghazir et de celui du Casino du Liban, est quotidiennement condamnée à subir des embouteillages monstres. Afin de remédier, au moins de façon temporaire, à ces embouteillages, l’ouverture de passages supplémentaires, sur ses deux sites, est prévue pour la fin janvier ». Il faut savoir que tous les ponts détruits dans cette région ont trouvé des fonds pour leur remise en état, même si les travaux n’ont pas commencé partout. Car si le pont de Madfoun, financé par l’ancien Premier ministre Nagib Mikati, a été totalement réhabilité, de nombreux autres attendent la fin des travaux. Toutefois, aussi bien le HCS que le CDR demeurent très circonspects et avares en renseignements lorsqu’il s’agit de connaître les dates de la fin des travaux. Même l’identité des donateurs doit être perçue avec les réserves d’usage, souligne une source digne de foi à L’Orient-Le Jour, car ces informations ne sont pas définitives et sont susceptibles d’être modifiées. Globalement, la reconstruction de l’ensemble des ponts de la région nord est gérée par le CDR et financée par des donateurs privés. Ainsi, le pont de Ghazir est financé par la fondation Frem, le pont dit « du Casino » par le Casino du Liban, le pont de Fidar par la Byblos Bank, le pont du Madfoun par Nagib Mikati, le pont de Haïssa par Osman el-Zahr. Seul ce dernier pont voit sa reconstruction gérée par le ministère des Travaux publics et des Transports. Quant au pont de Arqa, il est financé par le député Saad Hariri. La Békaa et le pont de Mdeirej Le pont de Taanayel et celui de Ablah-Baalbeck-Tel Amara ont été financés par Saad Hariri. Le pont de Sahel à Ras Baalbeck sera reconstruit par Hassan Bcherrawi. Pour ce qui est du viaduc de Sofar, l’Italie a annoncé l’octroi des fonds nécessaires à sa reconstruction. Quant au pont de Mdeirej, ce sont les fonds avancés par l’USAid qui serviront à sa reconstruction. « Le gouvernement américain s’est engagé à reconstruire le pont de manière intégrale. Le début des travaux est prévu pour le printemps 2007 », souligne un responsable du CDR. Lé. M. Liste des ponts ou points de passage non encore financés Les ponts qui n’ont toujours pas trouvé de bailleur de fonds constituent principalement de petits passages locaux qui, pour la plupart, enjambent une rivière ou un cours d’eau : – le pont de Qaa, hôpital public – le pont de Bednayel – le pont de Zaarourieh – Allek – le pont de Saaydeh – Majdeloun – le pont de Rayak, chemin de fer, au-dessus du fleuve du Litani – le pont de Baabda – le pont de Ghrifa – le pont de Hissa – Halleneh – le pont de Kfar Harra – Swaïsseh – le pont de Kobeyyate-Akkar – le vieux pont de Damour. Les donateurs au Sud : les Hariri et l’Iran Les ponts situés dans la région sud se disputent principalement deux donateurs : la famille Hariri par le biais, notamment, du député Saad Hariri et de son frère Baha’ Hariri, d’une part, et la République islamique iranienne, d’autre part. Les ponts financés par l’Iran sont donc les suivants : - les passages de Addoussiyeh et de Sarafand, situés respectivement à 1,8 et 6,5 km de Zahrani ; - l’échangeur de Babliyeh, situé à 7,75 km de Zahrani ; - le passage de Saksakiyeh, situé à 8,2 km de Zahrani ; - le viaduc de Khayzarane ; - les passages de Ansariyeh, Ansariyeh-Deir Takla ; - le passage de Abou el-Aswad ; - le pont du Wazzani ; - le pont el-Mari ; - le pont Abou Zebl ; - le pont de Fardis ; - le pont de Zaghla ; - le pont du Assi ; - le pont de Kaakaïyeh. Les ponts financés par le député Saad Hariri ou son frère Bahaa Hariri : - le vieux pont de Naameh et l’échangeur de Naameh ; - l’échangeur de Debiyeh ; - l’échangeur du Chouf ; - l’échangeur de Wardaniyeh ; - le passage de Rmeilé, l’échangeur Rmeileh-Almane - le passage vers le boulevard est de Saïda ; - le pont du Awwali ; - le pont de Seiniq ; - le passage de Ghaziyeh ; - le passage de Qinnarit ; - l’échangeur Zahrani-Nabatiyeh ; - le pont de la vieille route de Zahrani.

Tant les dissensions politiques entre loyalistes et opposants que les mouvements populaires orchestrés par l’opposition depuis le 1er décembre auront poussé les médias à reléguer au second plan l’évolution de la reconstruction des ponts et autres axes routiers détruits par l’offensive israélienne de l’été dernier. Pourtant, aussi bien le Haut Comité de secours...