Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

EXPOSITION - Jusqu’au 1er avril, au Jeu de Paume (Paris) Quand les images deviennent acteurs des événements historiques

De la guerre de Crimée aux attentats du 11 septembre, en passant par les congés payés ou la chute du Mur de Berlin, les événements historiques se construisent par l’image, souligne une exposition qui s’ouvre au Jeu de Paume, à Paris. Intitulée «L’événement: les images comme acteurs de l’histoire», elle entend montrer comment l’image inscrit les faits dans une culture visuelle et prend une part active dans leur existence même. «Il n’y a pas d’événement sans image. Sinon, c’est la trappe de l’oubli», indique à l’AFP Michel Poivert, l’un des commissaires de l’exposition. Pour appuyer leur démonstration, les commissaires ont sélectionné cinq événements emblématiques, allant de la seconde moitié du XIXe siècle au XXe siècle. Au fil des décennies, les techniques de la représentation évoluent: peinture et dessin, gravure, photographie, cinéma, télévision et désormais Internet. L’exposition démarre sur la guerre de Crimée, qui a opposé la Russie à une coalition réunissant la France, l’Angleterre et la Turquie de 1853 à 1856. Le second Empire entend prouver la «légitimité de cette guerre» et la presse illustrée sert de support à cette justification, explique l’historien Michel Poivert. La photographie fait son apparition sur le champ de bataille. Les clichés sont encore figés et posés. Les dessins, notamment ceux d’Henri Durand-Brager, transposés sous forme de gravure sur bois pour paraître dans des magazines comme L’Illustration, reflètent souvent de façon plus juste l’atmosphère du théâtre des opérations. Les exploits par l’image Avec la conquête de l’air au début du siècle (1909-1911), on passe à l’événement spectacle. «Il faut que l’image soit à la hauteur des exploits» aéronautiques, souligne M. Poivert. Les prises de vues se font audacieuses. Contre-plongées, plongées. Le photographe Léon Gimpel n’hésite pas à s’embarquer à bord des dirigeables pour prendre d’étonnantes photos «vues du ciel». Pour leur part, les congés payés, étendus au milieu ouvrier par le Front populaire en 1936, ont suscité la création d’une véritable «iconographie du bonheur». Premières vacances à la mer, camping improvisé, tandems. Parfois, on cherche le dépaysement non loin de chez soi, comme le montrent les clichés d’Henri Cartier-Bresson à Juvisy et Corbeil. Un mythe prend corps. Avec la chute du Mur de Berlin, le 9 novembre 1989, on vit l’histoire en direct. La télévision est reine de cet événement. «Les acteurs sont conscients de vivre un moment historique et ils le mettent en scène», sous les projecteurs, relève M. Poivert. Le 11 septembre 2001 constitue l’archétype de l’événement à l’heure de la mondialisation. Paradoxalement, les images diffusées de l’attentat contre le World Trade Center sont peu nombreuses. L’exposition montre que les journaux américains n’ont retenu qu’un nombre limité de clichés pour faire leur une: la boule de feu avant tout, les nuages de fumée, les ruines. Et une image de trois pompiers hissant le drapeau américain sur les décombres, qui prendra au fil des jours une grande importance. «On est déjà dans le positif, dans la reconstruction», relève M. Poivert. À côté, le public peut découvrir des images d’amateurs. Morceaux de corps, hommes qui tombent, pompiers accablés: là, il n’y a pas de filtre.

De la guerre de Crimée aux attentats du 11 septembre, en passant par les congés payés ou la chute du Mur de Berlin, les événements historiques se construisent par l’image, souligne une exposition qui s’ouvre au Jeu de Paume, à Paris.
Intitulée «L’événement: les images comme acteurs de l’histoire», elle entend montrer comment l’image inscrit les faits dans une culture...