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SOMALIE - Les autorités ordonnent à al-Jazira de cesser toute activité Regain de violences à Mogadiscio, le gouvernement s’en prend aux médias

Des échanges de tirs à Mogadiscio ont fait au moins trois morts dans la nuit de dimanche à lundi, marquant un regain de violences dans la capitale somalienne, où le gouvernement a sommé al-Jazira et des radios locales de cesser leurs activités en critiquant leur couverture. Malgré l’instauration de la loi martiale en Somalie, la violence persiste à Mogadiscio, où armes et miliciens pullulent depuis les 16 ans que dure la guerre civile dans ce pays. Les affrontements de la nuit de dimanche à lundi ont été qualifiés par des habitants de Mogadiscio comme étant les plus violents depuis que les troupes gouvernementales et éthiopiennes ont chassé les islamistes de la ville, le 28 décembre. Selon des témoins, les tirs ont débuté par une embuscade tendue à une patrouille de la police dans le sud de la ville, bastion des islamistes jusque leur défaite. L’attaque du convoi s’est déroulée à Arafat, quartier nord de Mogadiscio, où les troupes somaliennes épaulées par des soldats éthiopiens avaient saisi des armes, des explosifs et une voiture blindée, quelques heures plus tôt. Huit blessés ont été signalés de source médicale, tandis qu’un représentant du gouvernement a fait état de trois morts dans les rangs éthiopiens. Des chars éthiopiens ont par la suite été vus prenant position sur le site, où les islamistes avaient livré de durs combats face aux chefs de guerre qu’ils ont chassés de la capitale en juin. Ces derniers, qui semaient la terreur à Mogadiscio depuis la chute du président Siad Barré, en 1991, y sont réapparus après le départ de l’UTI. « Nous constatons que la ville est livrée au chaos. Elle n’est pas sûre », a souligné hier le président somalien Abdullahi Yusuf. Le chef de l’État a par ailleurs désigné le maire de la capitale d’où les forces gouvernementales ont chassé fin décembre les miliciens de l’Union des tribunaux islamiques (UTI) avec l’appui de l’armée éthiopienne. On ignore qui sont les auteurs de l’attaque contre le convoi éthiopien, mais les soupçons se portent sur les miliciens islamistes, qui ont promis de poursuivre leur combat sous la forme d’une guérilla, après leur déroute de décembre. Aïman al-Zahouari, numéro deux d’el-Qaëda, les a récemment encouragés à suivre l’exemple irakien. Le gouvernement a par ailleurs ordonné à la chaîne de télévision qatarie al-Jazira et à trois radios de Mogadiscio (Shabelle Radio, Radio HornAfrik et la Voix du Coran) de cesser immédiatement toute activité à Mogadiscio. Dans une lettre vue par l’AFP, le gouvernement a ordonné aux représentants de ces quatre médias de se présenter aujourd’hui devant les services de sécurité pour y recevoir « des instructions relatives à leur travail ». Le porte-parole du gouvernement, Abdirahman Dinari, a justifié cette décision en affirmant que ces médias avaient une « couverture inacceptable (...) qui incite à la violence en Somalie ». Dans le passé, des responsables gouvernementaux s’étaient plaints de la couverture de la crise somalienne par certains médias, la jugeant pro-islamiste. L’Union nationale des journalistes somaliens a condamné « cette action contre la liberté de presse » et exigé le retrait « de ce décret d’oppression ». Sur le plan diplomatique, le Premier ministre éthiopien Meles Zenawi a envoyé un message sur « la situation en Somalie » à plusieurs dirigeants africains visant à « demander aux dirigeants et responsables africains de mobiliser des efforts en faveur du soutien à la Somalie ». L’Éthiopie, comme le gouvernement somalien, réclame le déploiement d’une force de paix africaine en Somalie. À Bruxelles, le commissaire européen au Développement, Louis Michel, s’est dit « préoccupé par l’instauration de la loi martiale » et a estimé que le gouvernement somalien devait donner la priorité à la réconciliation politique avant la sécurité. De son côté, le Réseau d’alerte précoce de la famine (FEWS), qui dépend de l’Agence américaine pour le développement international (USAid), a averti hier que les combats en Somalie et l’actuelle épidémie de fièvre de la vallée du Rift au nord-est du Kenya menaçaient la Corne de l’Afrique de pénuries alimentaires.
Des échanges de tirs à Mogadiscio ont fait au moins trois morts dans la nuit de dimanche à lundi, marquant un regain de violences dans la capitale somalienne, où le gouvernement a sommé al-Jazira et des radios locales de cesser leurs activités en critiquant leur couverture.
Malgré l’instauration de la loi martiale en Somalie, la violence persiste à Mogadiscio, où armes et...