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Septième ART - Trait d’union entre le cinéma libanais et le monde Aimée Boulos: «La Fondation Liban Cinéma ne chôme pas»

Malgré les incertitudes quotidiennes et une situation politique peu propice à l’organisation d’événements cinématographiques, la Fondation Liban Cinéma, qui a vu le jour en février 2003, n’a pas cessé ses activités. Bien au contraire, sous la houlette de sa présidente, Aimée Boulos, elle a redoublé d’efforts et a confirmé au Liban ainsi qu’à l’extérieur son rôle de coordinateur et de promoteur d’un cinéma jeune et vigoureux. Quel est exactement le rôle de cette fondation et comment parvient-elle à fonctionner dans un pays à la vie sociale si houleuse? A-t-elle réalisé ses objectifs depuis sa création? Et, enfin, comment réagit le cinéaste libanais face à cette entreprise collective nouvelle qui ne laisse plus de place à l’individualisme? Aimée Boulos a bien voulu répondre à ces questions en apportant son propre témoignage sur un travail prolifique mais discret. Depuis quatre ans déjà, la Fondation Liban Cinéma collabore avec le Festival du cinéma européen en organisant une section consacrée aux films libanais. «C’est un travail de mémoire et de fidélité au patrimoine cinématographique de notre pays», avoue Aimée Boulos, qui dit consacrer une place au cinéma libanais contemporain tout en présentant par ailleurs d’anciens films qui ont eu leur heure de gloire. Ainsi cette année, les cinéphiles ont eu l’agréable surprise de voir projetées trois réalisations des années 60: Abou Salim en Afrique, signé Gary Garabédian, La jaguar noire de Mohammad Salman et Le royaume des pauvres de Philippe Akiki. Un lien entre passé et avenir C’est dans ce même esprit de travail de mémoire qu’une action de restauration des films et d’archives de Télé-Liban a été mise en œuvre. «Elle est actuellement en cours», confie Aimée Boulos. Une activité de plus qui vient s’ajouter aux autres objectifs que la fondation s’est proposée d’atteindre. Des projets qui ont vu le jour grâce à une poignée de personnes et à une volonté indéfectible de présenter au monde entier le potentiel cinématographique libanais. «La production libanaise ne peut avancer si chacun veut faire équipe seul, confie Aimée Boulos. La Fondation Liban Cinéma est là pour soutenir les efforts des jeunes artistes et les faire connaître au monde entier.» Dans cette optique, la fondation a organisé cette année trois événements qui ont contribué à confirmer la présence du cinéma libanais: une participation au 30e Festival international du film du Caire (23 novembre au 8 décembre), qui a programmé un panorama d’œuvres libanaises accueillies avec beaucoup d’enthousiasme. Dans une seconde étape, un «pitching» qui s’est tenu à l’hôtel Rotana Gefinor permettant aux cinéastes et aux producteurs libanais de présenter leurs projets à des potentiels coproducteurs, diffuseurs et distributeurs dans le but de financer ces projets. «C’est ainsi, déclare Aimée Boulos, que sept projets ont été sélectionnés par un jury de professionnels libanais et par les trois producteurs étrangers présents: Vincenso Bugno, Samuel Chauvin et Georges Sluizer. À l’issue de ces journées, le constat était formel: les œuvres libanaises étaient d’un niveau plus que méritoire.» «Mais, poursuit la présidente de la fondation, si notre rôle est d’enclencher le processus, il est du devoir des cinéastes d’assurer le suivi.» Encadrement et promotion La réussite du «pitching» a amené la fondation à poursuivre ses efforts et son travail de promotion. L’événement s’est donc déplacé à Dubaï, du 10 au 17 décembre, avec cette fois-ci cinq films sélectionnés. Les cinéastes libanais avaient l’opportunité de présenter leurs projets à un plus large éventail de producteurs et fonds arabes internationaux. Brahim de Chadi Zennedine, Chatti ya Dini de Bahij Hojeij, Chaque jour est une fête de Dima el-Horr, l’Habitat de Hagop der Ghoughassian et Oum d’Olga Nakkash... Autant de projets cinématographiques qui, grâce à l’encadrement de la Fondation Liban Cinéma, seront un jour subventionnés, distribués et diffusés. «Depuis sa création, si la Fondation Liban Cinéma n’a peut-être pas atteint tous ses objectifs faute de moyens, elle a quand même accompli de grands pas», conclut Aimée Boulos. Des pas qui l’ont amenée il y a un an à participer au Marché du Film à Cannes et qui la mèneront bientôt vers d’autres destinations. En direction de la France, où le Liban sera à l’honneur dans une Semaine libanaise organisée par la mairie de Paris, de Carthage, et à nouveau à Cannes où aura lieu le Cinéma du monde. Comme quoi La Fondation Liban Cinéma a du pain sur la planche. Colette KHALAF
Malgré les incertitudes quotidiennes et une situation politique peu propice à l’organisation d’événements cinématographiques, la Fondation Liban Cinéma, qui a vu le jour en février 2003, n’a pas cessé ses activités. Bien au contraire, sous la houlette de sa présidente, Aimée Boulos, elle a redoublé d’efforts et a confirmé au Liban ainsi qu’à l’extérieur son...