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PÉTROLE Moscou et Minsk sur la voie d’un accord

La Biélorussie et la Russie semblaient hier sur la voie d’un compromis susceptible de mettre un terme à la « guerre du pétrole » enclenchée par la fermeture de l’oléoduc Droujba, qui achemine le brut russe vers l’Europe via l’ancienne république soviétique. À l’issue d’un entretien téléphonique entre le président russe Vladimir Poutine et son homologue biélorusse Alexandre Loukachenko, Minsk a annoncé « qu’un compromis avait été trouvé qui va permettre de débloquer cette situation inextricable, notamment sur le transit du pétrole russe à destination des pays européens ». Le Premier ministre biélorusse, Sergueï Sidorski, annonçait l’annulation des taxes de transit perçues sur le pétrole russe, dont la création a conduit à la crise. Le Kremlin n’a pas confirmé, indiquant seulement que le président Poutine s’était entretenu par téléphone avec Loukachenko du litige pétrolier qui oppose les deux pays et entame une nouvelle fois la fiabilité de la Russie dans ses relations avec ses partenaires. L’opérateur russe Transneft, monopole public des oléoducs, a démenti de son côté que les vannes aient été rouvertes, ce que son homologue slovaque Transpetrol annonçait comme étant imminent. La « guerre du pétrole » entre Moscou et Minsk a éclaté dimanche soir, lorsque la Russie a fermé l’oléoduc Droujba (Amitié, en russe) en riposte à la création par la Biélorussie d’une taxe de 45 dollars par tonne de pétrole russe transitant par son territoire. Pour nombre d’analystes, cette taxe désormais abandonnée par Minsk était la conséquence du doublement des tarifs du gaz russe livré à la Biélorussie, intervenu le 1er janvier. Mais ce geste de détente de la Biélorussie ne sera peut-être pas suffisant : Andreï Charonov, vice-ministre russe de l’Économie, a précisé que la Russie était prête à reprendre ses livraisons de brut via Droujba à condition que la Biélorussie restitue quelque 80 000 tonnes de brut prélevées lors du conflit commercial. Minsk avait justifié ces prélèvements comme un paiement « en nature » de la taxe imposée sur le transit du brut russe. Pour les dirigeants européens, la décision russe, un peu plus d’un an après la brève « guerre du gaz » que Moscou avait livrée à l’Ukraine, une autre ex-république sœur de l’Union soviétique, démontre son peu de fiabilité dans ses relations avec ses partenaires dans le domaine de l’énergie. « L’interruption des approvisionnements pétroliers par la Russie est inacceptable (...). Elle soulève un problème, un vrai problème de crédibilité », a déclaré le président de la Commission européenne, Jose Manuel Barroso. « Nous aimerions la garantie que cela ne se reproduira pas à l’avenir. » En temps normal, quelque 1,5 million de barils de brut transitent quotidiennement par l’oléoduc Droujba qui dessert la Slovaquie, la Hongrie, la République tchèque, la Pologne et l’Allemagne – soit 10 % environ de la demande de l’UE. Signe de la détermination de la partie russe, Poutine semblait prêt à réduire la production nationale de brut si aucun compromis n’était atteint sur Droujba et son ministre de l’Énergie, Victor Khristenko, a réuni mercredi matin les responsables des compagnies pétrolières pour en discuter. « La menace de Poutine de réduire la production est crédible et possible, puisqu’il est pratiquement impossible de trouver une autre solution pour les volumes qui transitent par Droujba », explique Roman Iélaguine, de la banque d’investissement Renaissance Capital. Selon des opérateurs du marché pétrolier, une nouvelle séance de discussions initialement prévue dans la soirée a été suspendue après la conversation entre Poutine et Loukachenko. La Russie produit plus de 9,7 millions de barils de pétrole par jour et en exporte quelque 5 millions.
La Biélorussie et la Russie semblaient hier sur la voie d’un compromis susceptible de mettre un terme à la « guerre du pétrole » enclenchée par la fermeture de l’oléoduc Droujba, qui achemine le brut russe vers l’Europe via l’ancienne république soviétique.
À l’issue d’un entretien téléphonique entre le président russe Vladimir Poutine et son homologue biélorusse...