Football - Les « Galactiques » ne trouvent toujours pas leurs repères en Liga Le mal est profond au Real Madrid

Le Real Madrid n’est pas encore lâché en Liga (3e), mais une chose est sûre : au vu de ses deux derniers matches, il a cessé de jouer au football. Les chiffres sont une nouvelle fois implacables. Le Real Madrid reste sur deux défaites, à domicile contre un promu (Huelva) et à l’extérieur face à un club qui n’avait plus gagné depuis fin octobre (Deportivo La Corogne), encaissant cinq buts sans en marquer un seul. Ce qui choque surtout dans l’équipe, c’est l’absence d’animation, d’envie et de réaction. Contre Huelva, dans son stade Santiago-Bernabeu, le Real n’a jamais paru en mesure de revenir dans la partie après avoir été mené au score. Dimanche, face à un Deportivo forcément en plein doute car sevré de succès depuis plus de deux mois, le Real Madrid n’a inquiété qu’une fois le gardien Dudu Aouate avec une frappe sur la barre d’Emerson. « Il y a des joueurs qui ne sont pas à la hauteur », déclarait après le match l’entraîneur Fabio Capello, convoqué hier par la direction. Les joueurs, Fabio Cannavaro en tête, n’y sont effectivement pas et, plus inquiétant, l’intransigeant technicien italien semble à court d’idées. Pour le match à La Corogne, il avait laissé Robinho et Higuain dans les tribunes, leur préférant l’Italien Antonio Cassano, pourtant mis à l’écart deux fois cette saison pour indiscipline et annoncé partant au mercato. Son choix de titulariser le jeune Gago, avec seulement quelques entraînements dans les jambes, a fait beaucoup jaser, tout comme son initiative de faire jouer à gauche Sergio Ramos, défenseur latéral droit ou central. Impuissance Il a rectifié le tir en faisant entrer à gauche le jeune Brésilien Marcelo, annoncé comme le successeur de Roberto Carlos. Trop tard : Arizmendi s’était déjà infiltré sur ce côté de la défense avant de « marcher sur » Cannavaro pour le second but du Depor, marqué par Cristian. Capello avait reconnu son impuissance au lendemain de la claque contre Huelva avant de confier quelques jours plus tard au quotidien Marca que son équipe faisait plutôt une bonne saison. Mais Capello n’a pas tous les torts, les dirigeants du Real ont eux aussi leur part de responsabilité dans l’indigence actuelle de l’équipe madrilène. Pressés de recruter après une élection tardive, Ramon Calderon et son directeur sportif Pedja Mijatovic ont fait comme ils ont pu. Difficile de leur reprocher d’avoir recruté le « meilleur joueur du monde » en 2006, Fabio Cannavaro, ou encore l’international malien de Lyon, Mahamadou Diarra. Mais aucun des renforts de l’intersaison n’a convaincu, en dehors du buteur Ruud Van Nistelrooy. En revanche, ils ont failli dans le recrutement automnal. Il ne s’agit pas de juger de la valeur sportive des Marcelo, Gago et Higuain – d’autant que le salut du club viendra peut-être d’eux –, mais c’est un gros risque que d’avoir dépensé autant (environ 35 millions d’euros selon le journal El Pais) pour trois joueurs d’avenir, alors que Capello réclame depuis longtemps un défenseur central et qu’aucun créateur n’est venu remplacer Zinedine Zidane.