Les sanctions US pour ventes d’armes à Damas et Téhéran sont « illégales », s’insurge Moscou

La Russie a estimé samedi que les sanctions décrétées par les États-Unis contre trois de ses entreprises d’armements pour commerce avec la Syrie et l’Iran étaient « illégales », les compagnies en question ayant « respecté le droit international ». « En tant que président de la commission de Contrôle des exportations (militaires), je peux confirmer que les trois compagnies n’ont violé aucune norme internationale sur la non-prolifération des armes de destruction massive et des technologies de missiles », a déclaré le vice-Premier ministre et ministre russe de la Défense, Sergueï Ivanov, cité par l’agence Interfax. « Il semble que le gouvernement américain soit mécontent des volumes croissants d’armements et d’équipements militaires vendus par la Russie », a ajouté M. Ivanov. « Les États-Unis n’en sont pas à leur première tentative illégale d’étendre leur droit national aux compagnies étrangères, de les forcer à travailler selon les règles américaines », a déclaré par ailleurs le ministère russe des Affaires étrangères dans un communiqué. Vendredi, Washington a interdit à des sociétés chinoises, russes et nord-coréennes – dont la société publique russe d’exportations d’armes Rosoboronexoport accusées d’avoir vendu des missiles et des armes à l’Iran et à la Syrie – toute activité aux États-Unis pendant deux ans. En août 2006, les États-Unis avaient déjà adopté des sanctions similaires contre Rosoboronexport et le constructeur russe d’avions de chasse Soukhoï pour avoir fourni à l’Iran du matériel susceptible d’être utilisé dans la mise au point d’armes de destruction massive. « Au final, toutes ces décisions constituent un problème intérieur des autorités américaines. L’État américain s’interdit ainsi à lui-même ainsi qu’aux compagnies américaines de coopérer avec nos entreprises leaders », a ajouté la diplomatie russe. « Dans le langage des affaires, cela s’appelle des “possibilités gâchées” », a poursuivi le ministère. Les sociétés russes avaient déjà vivement contesté vendredi ces mesures, affirmant respecter la législation internationale. La Russie est un des principaux exportateurs mondiaux d’armes. Elle a vendu en 2005 des armements à 61 pays pour la somme record de plus de 6 milliards de dollars.