P-O - Le nombre de Palestiniens tués par l’armée en forte hausse en 2006 Israël ne libérera pas de prisonniers pour la fête de l’Adha

Israël a annoncé, hier, ne pas envisager de libérer des prisonniers palestiniens à l’occasion de la fête musulmane d’al-Adha. Parallèlement, l’organisation israélienne indépendante de défense des droits de l’homme B’Tselem a indiqué que les forces israéliennes ont tué 660 Palestiniens en 2006, soit trois fois plus qu’en 2005. «Pour le moment, il n’y a pas de libération » à l’occasion de cette fête, a déclaré à l’AFP la porte-parole du Premier ministre israélien, Ehud Olmert, Miri Eisin. Après sa rencontre samedi dernier avec le président palestinien Mahmoud Abbas, M. Olmert avait assuré qu’il envisagerait la libération de prisonniers avant la fête d’al-Adha, indépendamment de la libération de Gilad Shalit, le soldat israélien enlevé le 25 juin par des groupes palestiniens armés. Le principal négociateur palestinien, Saëb Erakat, a regretté cette décision. « Ne pas libérer de prisonniers à l’occasion de l’Aïd al-Adha est malheureux. Cela aurait été quelque chose de très positif de la part d’Israël », a-t-il dit à l’AFP. Le vice-Premier ministre israélien Shimon Peres a aussi critiqué cette décision, affirmant qu’Israël devait faire un « geste » en l’honneur de la fête musulmane et qu’il ne voyait « pas de raison de ne pas libérer quelques dizaines de prisonniers palestiniens à cette occasion », comme cela a été fait par le passé. Noam Shalit, le père de Gilad, s’est lui aussi élevé contre la décision et a dit « soutenir un geste à l’égard des détenus palestiniens à l’occasion de la fête, geste qui aurait pu contribuer à la libération de mon fils ». Sur le terrain, huit roquettes palestiniennes ont été tirées hier depuis la bande de Gaza contre le sud d’Israël, dont trois se sont abattues en territoire israélien sans faire de blessé, selon l’armée israélienne. En outre, deux activistes des Brigades Ezzedine al-Qassam, la branche armée du Hamas, ont été tués dans une explosion d’origine inconnue survenue dans une maison de la ville de Gaza. L’explosion pourrait avoir comme origine une bombe que les deux hommes étaient en train de manipuler. D’autre part, les forces israéliennes ont tué 660 Palestiniens en 2006, soit trois fois plus qu’en 2005, a indiqué hier une organisation israélienne indépendante de défense des droits de l’homme. B’Tselem, qui suit les opérations israéliennes en Cisjordanie occupée et dans la bande de Gaza, a fait savoir qu’au moins 322 de ces Palestiniens tués ne prenaient pas part à des actions hostiles au moment de leur mort. Selon elle, des Palestiniens ont tué 17 civils israéliens en Cisjordanie et en Israël en 2006, ainsi que six membres des forces de sécurité. Il s’agit du bilan le plus faible côté israélien depuis le début de la seconde intifada palestinienne, en 2000. Réagissant à ce rapport, l’armée israélienne a assuré ne pas prendre délibérément pour cible des civils et a souligné que son seul objectif était de protéger les Israéliens. « Malheureusement, les activistes palestiniens se servent souvent de bâtiments civils pour perpétrer des attaques mortelles contre des centres de population israéliens », dit-elle dans un communiqué. « Des Palestiniens non impliqués (dans ces activités) sont utilisés par différents groupes armés comme boucliers humains pour des activités terroristes », ajoute l’armée.