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D’éminents religieux saoudiens critiquent le soutien des États-Unis à l’Éthiopie Des ulémas mettent Ryad dans l’embarras vis-à-vis de Washington

En critiquant avec une rare virulence le soutien des États-Unis à l’Éthiopie pour son « invasion » de la Somalie, des ulémas saoudiens mettent dans l’embarras leur gouvernement, allié de Washington mais qui tire sa légitimité de l’establishment religieux. « L’alliance américaine avec l’agresseur éthiopien dans son invasion de la Somalie (...) prouve la nécessité de poursuivre le jihad défensif contre ce gouvernement américain extrémiste et de faire échouer ses plans », ont écrit 14 éminents ulémas sunnites dans un communiqué. « Sans doute, l’État saoudien est dans l’embarras : il est sous la pression de l’establishment religieux dont il tire sa légitimité et de celle des États-Unis, hostiles aux tribunaux islamistes que Washington accuse d’abriter des éléments d’el-Qaëda », estime l’analyste saoudien Hani Nakchabandi. « Le communiqué des ulémas, dont plusieurs sont des anciens opposants au régime, n’exprime certes pas le point de vue officiel saoudien, mais il traduit l’orientation générale de l’État qui soutient avec force le courant salafiste (qui prône une vision rigoriste de l’islam), soit en Somalie, soit en Irak », a-t-il déclaré à l’AFP. Le principal opposant saoudien en exil à Londres, Saad al-Fakih, est persuadé, lui, que « le communiqué des ulémas ne reflète en aucune manière le point de vue officiel ». « Le gouvernement saoudien a toujours gravité dans l’orbite américaine. Il y a une coordination politique et sécuritaire étroite entre Ryad et Washington, y compris concernant la Somalie », a déclaré ce chef du Mouvement islamique pour la réforme en Arabie (MIRA). « Ce que Ryad craint surtout, c’est l’implantation d’el-Qaëda dans ce pays de la Corne de l’Afrique, qui servirait de sanctuaire pour les moujahidine susceptibles de menacer le royaume », ajoute-t-il. Selon lui, « les signataires du communiqué savent bien que leurs propos entrent dans le cadre de la marge de liberté d’expression qui leur est accordée ». « Ils n’oseront jamais dire, même de manière indirecte, que le gouvernement saoudien est complice des crimes américains, alors qu’ils se permettent d’accuser les chiites », dit-il. Dans leur communiqué, les ulémas soulignent que « l’alliance croisée et américaine avec l’agresseur éthiopien n’est que la continuation de leurs précédentes alliances avec les juifs sionistes et les rafidhas (terme péjoratif désignant les chiites) contre les musulmans ». « Outre les jihadistes, Ryad craint l’influence grandissante de l’Iran en Irak et un soutien appuyé de Washington à la communauté chiite, au détriment des sunnites », estime l’opposant saoudien.

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