Nadim Bou Khalil, jongleur de notes et de rimes

Les vacanciers libanais installés à l’étranger affluent à Beyrouth malgré vents et marées. Dans le lot des premiers arrivants pour les fêtes de fin d’année, venu en droite ligne de la Ville lumière où il est installé depuis presque une année, Nadim Bou Khalil, jeune poète et musicien pour qui partition et versets riment naturellement et en parfaite harmonie. Jongleur des notes et des mots, Nadim Bou Khalil rentre de Paris avec, dans ses bagages, deux recueils de poésie (Longueur d’ondes et Intention de fer) prêts à être édités. Mais plus tangible, dans les bacs déjà, un CD compilation portant le label Musique du monde où s’inscrit sa chanson Min Wata enregistrée déjà à Beyrouth. Last but not least, l’enregistrement, avec l’Orchestre symphonique national d’Ukraine, d’une musique expérimentale de sa composition, pour films, intitulée Sunrise Behind the Couch. Cinquante-six minutes captées comme « une gestation musicale pour enlever du soleil », selon les termes du compositeur-poète. Et d’ajouter : « La musique étant destinée au départ à accompagner une image, elle est constituée de soubresauts, chose propre à tout phénomène de gestation qui accuse par moments des chocs et des étincelles, et par moments des stagnations qui sont souvent injustifiées ou semblent l’être. Le dernier morceau du disque intitulé However est assez significatif dans l’agressivité pathétique avec laquelle il clôture le concert, signe d’un lever du soleil on ne peut plus douloureux. »